Dion de Pruse

Dion de Pruse, ou encore Dion Chrysostome (grec Δίων Χρυσόστομος), c'est-à-dire Bouche d'or, ainsi surnommé à cause de son éloquence, rhéteur grec du courant de la seconde sophistique, né à Pruse en Bithynie vers l'an 40 et mort vers 120.

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Biographie

Il se fit admirer à Rome et dans tout l'empire sous Néron et ses successeurs pour sa clairvoyance politique. Le consul Vespasien avait entrepris un voyage jusqu'à Alexandrie pour prendre son avis sur la conduite des affaires publiques et Dion l'avait engagé à laisser choisir les Romains entre la république et la monarchie. Mais Vespasien ne tint pas compte de ce conseil et renversa Vitellius pour prendre le pouvoir à son tour.

Impliqué sous Domitien dans une conspiration, Dion se réfugia dans le pays des Gètes où il resta longtemps ignoré. Il profita de son exil pour faire œuvre d'historien en écrivant un ouvrage sur les Gètes[1].

À la nouvelle de la mort de Domitien, l'armée romaine campée sur les bords du Danube était sur le point de se révolter : Dion, qui se trouvait dans le camp, déguisé en mendiant, se fait aussitôt connaître, harangue les troupes et fait proclamer Nerva. Il jouit de la faveur de ce prince et de Trajan. Il prit le cognomen de Cocceianus[2] en l'honneur de Nerva, dont c'était le gentilice.

Des sources tardives, d'époque byzantine, en font le grand-père  ou peut-être l'oncle  de Dion Cassius ; mais la chose est contestée par certains auteurs.

Œuvres

On sait qu'il existait un ouvrage, désormais perdu, nommé Annales des Gètes.

Il reste de lui 80 discours, parmi lesquels on remarque 4 Discours sur la royauté, qui sont un panégyrique détourné de Trajan.

Ses écrits ont été publiés par :

Louis George Oudard Feudrix de Bréquigny a traduit trois de ses discours dans ses Vies des orateurs grecs, 1751-1752.

Sources partielles

  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Dion de Pruse » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • Les discours IV, VI, VIII, IX et X se trouvent dans Les Cyniques Grecs de Léonce Paquet.
  • Les Propos sur la contrition de Jean Chrysostome.
  • Le destin d'écrits de jeunesse méconnus, Laurence Brottier, Cerf, 2010.

Notes et références

  1. Cité à de nombreuses reprises par Jordanès, Histoires des Goths.
  2. Pline le Jeune, Lettres, X, 85, 86.

Voir aussi

Éditions

  • Dion de Pruse dit Dion Chrysostome, Œuvres : Discours XXXIII-XXXVI, édition et traduction Cécile Bost-Pouderon, Paris, Les Belles Lettres, Collection des Universités de France, 2011.
  • (de) Dion Chrysostomos, Sämtliche Reden, eingeleitet, übersetzt und erläutert von Winfried Elliger, Bibliothek der alten Welt, Zürich, 1967.
  • Marcel Cuvigny, Dion de Pruse. Discours bithyniens (discours 38-51), traduction avec introduction, notices et commentaire par M. C. Besançon, Paris, Les Belles Lettres, 1994.

Études

  • Louis François, « Dion Chrysostome critique d'art : Le Zeus de Phidias », Revue des Études Grecques, t. 30, no 136, , p. 105-116 (lire en ligne).
  • (it) Aldo Brancacci, Rhetorike philosophousa. Dione Crisostomo nella cultura antica e bizantina, Roma, C.N.R., 1985 (Elenchos, XI).

Littérature secondaire

  • (it) E. Amato, Xenophontis imitator fidelissimus. Studi su tradizione e fortuna erudite di Dione Crisostomo tra XVI e XIX secolo, Alessandria, Edizioni dell'Orso, 2011 (Histoire des éditions, fortune et tradition érudites entre XVIe et XIXe siècles).
  • (it) E. Amato, Traiani Praeceptor. Studi su biografia, cronologia e fortuna di Dione Crisostomo, Besançon, PUFC, 2014.

Liens externes

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