Dianisme

La Wicca dianique appelée aussi dianisme ou sorcellerie dianique[1] est une tradition wiccane centrée sur la Grande Déesse et sur le féminin, fondée par Zsuzsanna Budapest. Elle combine des éléments de gardnérianisme, de magie populaire italienne transmise par Aradia de Charles Leland, de valeurs féministes, et de magie rituelle populaire, de pratiques de guérison enseignées par la mère. Elle est pratiquée dans des groupes exclusivement féminins[1].

Croyances et pratiques

La plupart des Wiccanes dianiques vénèrent la Grande Déesse seule, considérant qu'Elle est la source de toute vie et que tout est contenu en Elle. Des sorcières dianiques pratiquent d'autres formes de paganisme (incluant sans doute aussi le culte d'une divinité masculine ou de plusieurs divinités) en dehors de leur pratique dianique. Certaines dianiques sont monothéistes, d'autres sont polythéistes, d'autres encore sont athées.

La plupart des Dianiques pratiquent dans des cercles et des covens exclusivement formés par des femmes. L'éclectisme, l'appréciation de la diversité culturelle, les préoccupations écologiques, et la familiarité avec des concepts sophistiqués de psychê et de transformation sont des caractéristiques de cette tradition. À l'origine, les lesbiennes formaient la majorité du mouvement, bien que les groupes dianiques puissent être entièrement lesbiens, entièrement hétérosexuels, ou mélangés[2].

Plusieurs adeptes de la Wicca dianique croient qu'à la Préhistoire il y avait un matriarcat étendu ou universel, ou des cultures matriarcales qui rendaient un culte à la Déesse, possédaient des structures de parenté matrilinéaires, l'égalité sociale entre les sexes et ne pratiquaient pas la guerre. Ces cultures auraient été lentement supplantées par de violents groupes patriarcaux ; les mythes originels de la Déesse Mère et des déesses auraient été englobés dans la mythologie des conquérants et des dieux guerriers. Les dianiques se fondent sur les travaux d'une archéologue influente et controversée, Marija Gimbutas.

Certaines wiccanes dianiques en tant que pratiquants de la "voie positive" n'opèrent pas de sorts de manipulation ni de malédiction ; d'autres sorcières dianiques (notamment Zsuzsanna Budapest) ne considèrent pas les sorts et malédictions lancés contre ceux qui attaquent les femmes comme mauvais.

Histoire

La religion tiendrait son origine des cultes romains pré-chrétiens de Diane, transmis par les anciennes et les religions à mystères des femmes, et de la Wicca gardnérienne, mais la naissance de cette tradition peut être tracée à partir des mouvements féministes de la fin des années 1960. En 1968, un groupe politique radical de femmes américaines créa une organisation de lutte nommée W.I.T.C.H. ("Women's International Terrorist Conspiracy From Hell") qui se définissait comme un coven. Bien que W.I.T.C.H. fût presque uniquement une organisation politique, elle inspira de petits covens dans tous les États-Unis, par nature politiques mais aussi spirituels. Peu après, Zsuzsanna Budapest, qui se dit sorcière héréditaire de Hongrie créa le coven Susan B. Anthony No. 1 en Californie et ouvrit la première librairie de magie et de spiritualité féminine nommée "Feminist Wicca". Elle a influencé la sorcière Starhawk et sa tradition féministe et écologiste "Reclaiming".

Différences entre la Wicca dianique et les autres Wicca

Comme les autres Wiccans, les Dianics constituent des covens, participent à des festivals, célèbrent les huit fêtes wiccanes majeures, Samhain, Beltane, Imbolc (ou Imbolg), Lammas, les solstices et les équinoxes (voire Roue de l'Année) et les Esbats, rituels menés lors de la pleine lune. Elles utilisent les mêmes outils, rituels et le même vocabulaire que les autres Wiccans. Les Dianiques peuvent aussi se rassembler dans des Cercles plus informels, ce qui implique moins d'engagement.

Les différences les plus importantes consiste en ce que les covens dianiques sont généralement exclusivement féminins alors que les autres covens sont généralement mixtes, certains exigeant la parité entre femmes et hommes, et en ce que la plupart des Wiccans adorent le Dieu et la Déesse, tandis que les Dianiques adorent en général la Déesse comme un Tout en Elle-même ; et si elles vouent un culte au Dieu, il est une divinité annexe plutôt que son égal.

Voir aussi

Références

  1. Falcon River (2004) "The Dianic Wiccan Tradition", The Witches Voice, consulté le 2007-05-23.
  2. Jade River (2004) The Dianic Tradition. From The Witches' Voice. Consulté le 2007-05-23.
  • Interview avec Starhawk in Modern Pagans: An Investigation of Contemporary Pagan Practices, ed. V. Vale and John Sulak, Re/Search, San Francisco, 2001, (ISBN 1-889307-10-6).
  • Adler, Margot. Drawing Down the Moon: Witches, Druids, Goddess-Worshippers, and Other Pagans in America Today. Boston: Beacon press, 1979; 1986. (ISBN 0-8070-3237-9). Especially "Ch 8: Women, Feminism, and the Craft".
  • Budapest, Zsuzsanna. Holy Book of Women's Mysteries, The. 1980 (2003 electronic). (ISBN 0-914728-67-9).
  • www.witchvox.com articles on Dianic Traition, Dianic Wicca, MacFarland Dianic Tradition, and (for a non-friendly pagan reaction to women-centric paganism) http://www.witchvox.com/va/dt_va.html?a=usnv&c=words&id=10792.
  • On Starhawk, the Reclaiming Tradition and feminism, M. Macha NightMare http://www.witchvox.com/va/dt_va.html?a=usca&c=trads&id=3212.
  • Ochshorn, Judith and Cole, Ellen. Women's Spirituality, Women's Lives. Haworth Press 1995. (ISBN 1560247223). pp 122 & 133.

Liens externes


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