Devenir (philosophie)
En métaphysique, le devenir s'oppose à l'être au sens absolu, synonyme de permanence, comme ce qui tantôt est, tantôt n'est pas[1]. À travers l'opposition entre l'Être et le Devenir s'exprime la très vieille opposition des deux grands penseurs présocratiques à savoir Parménide et Héraclite. La réflexion sur le Devenir s'impose pour toute réflexion dirigée sur le monde réel. La distinction entre Être et Devenir recoupe la distinction entre monde intelligible et monde sensible.
Selon Héraclite d'Éphèse « tout change sans cesse, passant d'un contraire à l'autre, et la seule chose qui soit immuable c'est la loi de cette éternelle métamorphose. Telles sont les principales affirmations de la philosophie d'Héraclite, qui l'opposent très nettement à celle de Parménide, qui soutenait l'unité et l'immutabilité de l'être. Si tout devient tout, chaque chose contient en elle ce qui la nie; la loi du devenir n'est plus autre que celle de l'identité des contraires. Ce changement constant ne se fait pas au hasard »[2].
Pourtant la Métaphysique a de tout temps accordé un privilège exorbitant à ce qui est stable et permanent, depuis l'« être » éternellement présent de Parménide, l'Idée de Platon, l'être substantiel d'Aristote, le Dieu médiéval, jusqu'au « sujet » érigé en fondement absolu par les modernes remarque Jean Grondin[3].
Références
- . article Devenir Dictionnaire des concepts philosophiques, p. 210
- Imago Mundi 2015 lire en ligne
- Grondin 2016, p. 7 lire en ligne
Notes
Liens externes
- Imago Mundi, « Histoire de la philosophie La philosophie grecque », Imago Mundi, .
- Jean Grondin, « La métaphysique.Heidegger et le problème de la métaphysique », .
Articles connexes
Bibliographie
- Michel Blay, Dictionnaire des concepts philosophiques, Larousse, , 880 p. (ISBN 978-2-03-585007-2).
- Étienne Gilson, L'Être et l'essence, Paris, VRIN, coll. « Bibliothèque des textes philosophiques », , 388 p. (ISBN 2-7116-0284-2, lire en ligne).
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