Denys d'Héraclée

Denys d'Héraclée, dit Dionysios (en grec Διoνυσιoς), fut un des tyrans de la ville grecque d'Héraclée du Pont située sur la Mer Noire. Il succède à son père, Cléarque, fondateur de la tyrannie dans cette cité, et règne d'abord conjointement avec son frère Thimothée, puis seul à la mort de ce dernier.

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Né vers 351 av. J.-C. Denys d'Héraclée meurt à 55 ans, vraisemblablement en raison de son obésité, en 306 av. J.-C.

Biographie

Profitant politiquement de la décadence des Perses, après leur défaite contre Alexandre le Grand à la bataille du Granique. Il n'avait osé s'agrandir pendant qu'il les avait redoutés[réf. nécessaire] : Dionysios attendait l'issue du combat pour augmenter son territoire sur le vaincu mais, Alexandre le Grand vainqueur des Perses ne laisse pas à Dionysios la liberté de s'aggrandir: ce dernier voit vite ses espoirs déçus, car Alexandre le Grand protège tous ceux recourant à sa protection. En outre, Alexandre le Grand souahitant détroner son faible rival, ce n'est qu'en s'attirant la protection de Cléopâtre de Macédoine, sœur d'Alexandre que Dionysos voit son règne épargné.

Il se vit délivré d'inquiétude en apprenant la mort d'Alexandre. Il pensa que cette nouvelle, à force de lui être agréable, allait lui faire tourner l'esprit. Perdiccas après la mort d'Alexandre n'eut pas de moins bonnes intentions pour les exilés d'Heraclée ; de sorte que Denys se vit obligé de nouveau à recourir à mille artifices, afin de conjurer la tempête qui le menaçait. Mais cet embarras fut de courte durée, parce que Perdiccas fut bientôt tué.

Depuis ce temps là, les affaires de Denys allèrent toujours en prospérant, à quoi son mariage avec Amastris en 322 av. J.-C. le servit beaucoup. En naquirent trois enfants : Cléarque, Oxyathres, et Amastris.

D'abord disciple de Zénon de Cition, il se convertit ensuite à l'hédonisme à la suite d'une maladie qui l'amena à contester la thèse stoïcienne de l'indifférence à la douleur[1]. La vie voluptueuse que mena alors Denys le fit devenir si gras, qu'il ne faisait presque que dormir ; et son assoupissement était si profond, qu'il n'y avait point d'autre moyen de l'éveiller que de lui ficher de longues aiguilles dans le corps : à peine pouvait-on en venir à bout par cette voie. Denys avait honte de sa grosseur, et c'est pour cela que lorsqu'il donnait audience, ou lorsqu'il rendait justice, il se mettait dans quelque armoire, qui faisait qu'on ne lui voyait que le visage. Quelques bannis d'Heraclée l'appellent le gros pourceau dans l'une des comédies de Ménandre.

Il mourut âgé de cinquante-cinq ans dont trente de règne, étouffé par la graisse[2]. Ses sujets le regrettèrent beaucoup, car il les avait traités avec douceur.

Il laissa sa femme tutrice de ses enfants, et régente de l'état. C'est elle qui fit bâtir la ville d'Amastris (aujourd'hui Amasra, en Turquie), sur la côte de Paphlagonie.

Notes et références

  1. Les Stoïciens, textes traduit par Emile Bréhier, édités sous la direction de Pierre-Maxime Schuhl, Bibliothèque de la Pléïade, Gallimard (1962), note p.1278
  2. Les monstres de Martin Monestier, p.73
  • Dictionnaire historique et critique par Mr Pierre Bayle, sixième édition, à Basle, chez Jean Louis Brandmuller, 1741.
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