Delphine Lalaurie

Delphine Lalaurie, née Marie Delphine de Macarthy plus connue sous le nom de Madame Lalaurie en 1787 à La Nouvelle-Orléans en Louisiane espagnole et morte le à Paris, est une personnalité mondaine de la bourgeoisie créole-francophone louisianaise et une tueuse en série de près d'une centaine d'esclaves noirs.

Maison de Madame Delphine de Macarthy, Blanque, Lalaurie avant l'incendie de 1834.
La maison Lalaurie, rue Royale

Biographie

Elle naît au sein d'une famille nombreuse, son père, Barthélémy Louis Macarthy était un créole français d'origine Irlandaise et sa mère, Jeanne L'Erable ou Lovable, était surnommée « la veuve Lecomte ». Delphine était la cousine d'un maire de La Nouvelle-Orléans, Augustin de Macarty.

Entrée de la Maison Lalaurie.

Elle se maria trois fois. En 1800, elle épouse en premières noces un Espagnol de la haute société créole française, Don Ramon de Lopez y Angullo. Devenue veuve quelques années plus tard, elle se remarie, en 1808, avec un riche banquier louisianais, Jean Blanque. Redevenue veuve en 1816, elle épouse un médecin, Louis Nicolas Léonard Lalaurie. Elle achète à ce moment-là sa demeure de la rue Royale à la Nouvelle-Orléans.

Bourreau et meurtrière

L'histoire de Delphine Lalaurie est une histoire macabre du quartier français du Vieux Carré. Madame Lalaurie, mondaine respectée, accueillait nombre de grands événements dans son opulent domicile au 1140 rue Royale. Son train de vie somptueux était servi par un grand nombre d'esclaves. Cependant, le mauvais traitement des esclaves étant illégal, la société commença à éviter Lalaurie après qu'un voisin eut surpris cette femme élégante en train de chasser une fille d'esclave avec un fouet. La fille sauta du toit dans un effort désespéré pour fuir Lalaurie et se tua. Le voisin avertit les autorités. Les rumeurs, puis les accusations de torture, sadisme et meurtre s'ensuivirent. Pourtant, en société, elle donnait l'image d'une personne polie et aimable avec ses esclaves. Ce fut la fin de la carrière sociale de Lalaurie, rejetée par la bonne société louisianaise. Néanmoins elle continua à vivre à La Nouvelle-Orléans jusqu'en 1834.

Le , un incendie se déclare dans sa riche demeure construite à la fin du XVIIIe de style créole français (similaire à la Maison Girod), de la rue Royale. Les voisins accourent au secours et découvrirent plusieurs esclaves (hommes et femmes) vivants, brûlés par l'incendie et surtout enchaînés et mutilés, au deuxième étage de la maison, celui-ci n'existant plus dans sa forme originel (sous les combles), de par l'extension construite ultérieurement au début du XXe. Le juge Jean-François Canonge, appelé sur place, constata cette effroyable scène d'esclaves ayant été torturés par leur maîtresse. On l'accuse de la mort de près d'une centaine d'esclaves. À la suite de cet incendie, Delphine Lalaurie fuit La Nouvelle-Orléans à destination de la ville portuaire de Mobile dans l'Alabama, d'où elle embarque pour la France pour s'installer à Paris.

Au cimetière Saint-Louis de La Nouvelle-Orléans, une stèle indique qu'ici repose « Madame Lalaurie, née Marie Delphine Macarty, décédée à Paris, le , à l'âge de 6-- ». La fin du texte a disparu, la plaque étant brisée.

La Maison Lalaurie, n'est en fait pas le bâtiment exacte qu'habitait Madame Lalaurie. Lorsqu'elle acquiert la propriété en 1831 à Edmond Soniat Dufossat, celle-ci est déjà en construction mais fut terminée par Madame Lalaurie. Son aspect d'origine était similaire à l'habitation Soniat dans la rue de Chartres ou à la maison Hermann-Grima au 820 rue Saint-Louis. Lorsque l'incendie détruit la maison, il en resta peu de chose. Il a ensuite été reconstruit par Pierre Trastour entre 1837-1838 dans un style similaire. Le logement originel avait un troisième étage et un bâtiment arrière ajouté plus tard au XIXe siècle, la maison créole reconstruite après l'incendie, quant-à-elle, n'avait qu'un seul étage jusqu'à ce qu'un deuxième soit ajouté au début du XXe siècle, rénové dans les années 1970 lorsque le deuxième étage et l'intérieur du bâtiment furent refait par les architectes Koch et Wilson[1].

En 2007, l'acteur américain Nicolas Cage achète la Maison Lalaurie comme résidence pour 3,45 millions de dollars, avant qu’elle ne soit rachetée en 2009 par le groupe Regions Financial Corporation.

Bibliographie

  • La poète Jennifer Reeser a écrit un poème en Terza Rima intitulé The Lalaurie Horror.
  • Le scandale de Madame Lalaurie est évoqué dans l'ouvrage Les peaux noires : scènes de la vie des esclaves de Xavier Eyma (chapitre III dans Le Code noir, pages 294 à 296).
  • L'histoire de Delphine LaLaurie est explorée par l'auteure Serena Valentino, dans sa série de comics Nightmares and Fairy Tales. Elle apparaît en tant que nonne dans le premier tome puis dans le troisième qui lui est consacré et qui porte le nom de son adresse, 1140, Rue Royale.

Filmographie

  • En 2000, le personnage de Delphine Lalaurie est utilisée comme protagoniste principal (sous le nom de Madame Lulory) dans le film d'horreur inédit en France The St. Francisville Experiment.

Notes et références

  1. « The Collins C. Diboll Vieux Carré Survey: Property Info », sur The Collins C. Diboll Vieux Carré Survey - a project of The Historic New Orleans Collection (consulté le )

Liens externes

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