Deinotherium

Deinotherium (du grec ancien δεινός / deinos « terrible » et θηρίον / therion « bête ») est un genre éteint de très grands proboscidiens qui a vécu en Afrique et en Eurasie, il y a entre 16,9 et 0,781 millions d'années[1].

Deinotherium
Reconstitution de Deinotherium thraceiensis.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Mammalia
Ordre Proboscidea
Sous-ordre  Plesielephantiformes
Famille  Deinotheriidae
Sous-famille  Deinotheriinae

Genre

 Deinotherium
Kaup, 1825

Espèces de rang inférieur

  • Deinotherium bozasi (Arambourg, 1934)
  • Deinotherium giganteum (Kaup, 1829)
  • Deinotherium indicum (Falconer, 1845)
  • Deinotherium thraceiensis (Kovachev, 1964)
  • Deinotherium proavum (Eichwald, 1831)

Description

Crâne de D. giganteum au Muséum national d'histoire naturelle à Paris.

Deinotherium était un parent préhistorique des éléphants actuels. Il est apparu dans le Miocène moyen et le genre s'éteignit dans le Pléistocène inférieur. Durant cette période, il a très peu changé morphologiquement. Il ressemblait probablement aux éléphants modernes, mais avec une trompe plus courte et des défenses attachées à la mâchoire inférieure (et non sur le crâne), pointant vers le bas.

D'imposantes dimensions

Deinotherium est l'un des plus grands mammifères terrestres connus qui aient jamais existé ; seuls Baluchitherium grangeri et Mammuthus sungari étaient plus grands. Les mâles mesuraient généralement entre 3,5 et 3,7 mètres de hauteur jusqu'aux épaules bien que certains grands spécimens aient pu mesurer jusqu'à 4,01 m[2]. On estime que leur poids était compris entre 5 et 10 tonnes, et jusqu'à 14 tonnes pour les plus grands mâles.

Paléoécologie

La façon dont Deinotherium utilisait ses curieuses défenses a été très débattue. Peut-être les plantait-il dans le sol pour en extraire racines et tubercules, ou bien pour abaisser des branches afin d'en atteindre les feuilles, ou pour enlever l'écorce molle des troncs d'arbres. Ces suggestions ne s'excluent pas les unes les autres. Des fossiles de Deinotherium ont été découverts à plusieurs emplacements africains où des restes des parents hominidés relatifs aux humains modernes ont aussi été trouvés.

Répartition géographique

Deinotherium bozasi.

Deinothérium habitait certaines parties de l'Asie, de l'Afrique, et de l'Europe. En 1883, on découvrit dans un gouffre à Trebendorf, dans le bassin d'Egra[3] (aux confins de la Saxe et de la Bohême), le squelette presque entier d'un Dinothérium (aujourd'hui exposé au Muséum d'histoire naturelle de Vienne) et le squelette d'un mastodonte, ancêtre de l’éléphant moderne ; mais la Roumanie est le seul pays dans lequel a été trouvé un squelette complet de Deinotherium, en 1894, par le géologue Grigoriu Ştefănescu, près de Mânzaţi, un village de la commune d'Ibanesti en Moldavie. Il est exposé au Muséum d'histoire naturelle de Bucarest et appartient à un individu de 4,50 mètres de hauteur.

Deinotherium dans la culture

Adrienne Mayor, in The First Fossil Hunters: Paleontology In Greek and Roman Times a suggéré que les fossiles de Deinothérium trouvés en Grèce ont pu contribuer à la naissance de mythes d'êtres archaïques géants (les Titans). Une dent de Deinothérium trouvé sur l'île de Crète, dans des sédiments marins peu profonds datant du Miocène pose des problèmes de paléogéographie : la Crète était-elle reliée au continent à cette époque, ou bien les Deinotherium possédaient-ils la capacité de nager sur de longues distances, capacité souvent sous-estimée chez les éléphants modernes ?

En 1984, le paléontologue Léonard Ginsburg retrouve, en rangeant les collections anciennes de l'Institut de paléontologie du Muséum national d'histoire naturelle à Paris, une caisse contenant des fossiles qu'un forain du XVIIIe siècle avait présenté à travers la France comme étant « les ossemens du géant Theutobocus, roy des Teutons, tué par Marius à la bataille d'Aix en Provence » : il en identifie une dent comme étant celle d'un Deinotherium. Cette supercherie aurait été initiée en 1613 par Mazuyer, chirurgien à Beaurepaire, et par David Bertrand ou Chenevier, notaire, et déjà dénoncée au XVIIe siècle par un autre chirurgien, Jean Riolan, et au XIXe siècle par l'anatomiste Blainville[4].

De son côté, le cryptozoologiste Bernard Heuvelmans a suggéré dans son livre Sur la piste des bêtes ignorées que le Deinotherium aurait survécu en Afrique centrale et qu'il serait responsable des étranges massacres d'hippopotames, un mythe africain relaté au début du XXe siècle.

Liste des espèces

Notes et références

  1. A. Larramendi, « Shoulder height, body mass and shape of proboscideans », Acta Palaeontologica Polonica, vol. 61, (DOI 10.4202/app.00136.2014, lire en ligne)
  2. D'après (de) V. Bieber, « Eingesendte Mittheilungen », Verhandlungen der k. u. k. Geologischen Reichsanstalt, no 15, (lire en ligne [PDF])
  3. Histoire véritable du Geant Theutobocus sur viaLibri

Voir aussi

Sources

Références taxinomiques

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