Département des antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre

Le département des antiquités grecques, étrusques et romaines du Louvre est l'un des huit départements du musée du Louvre. Il abrite une des plus grandes et des plus célèbres collections d'art antique du monde, avec des chefs d'œuvre universellement renommés (Vénus de Milo, Victoire de Samothrace, Sarcophage des Époux), et renferme également la plus grande collection mondiale de céramique grecque.

Historique 

Le département se répartit sur trois étages : à l'entresol, la Grèce préclassique ; au rez-de-chaussée, la Grèce classique et hellénistique, ainsi que les antiquités romaines ; au premier étage, auquel on peut accéder par l'escalier Daru où trône la Victoire de Samothrace, les collections étrusques (salles 660, 662, 663)[1], les céramiques grecques exposées dans la Galerie Campana, les figurines en terre cuite, les bronzes et les objets précieux.

En juillet 2010, après d’importants travaux de réaménagement, le musée du Louvre a ouvert au public de nouvelles salles consacrées à l’art grec classique et hellénistique. Après ces travaux, la Vénus de Milo, est passée au rez-de-chaussée de l’angle sud-ouest de la cour Carrée (aile Sully).

Collections

Le département abrite plus de 80 000 œuvres de l'Antiquité étrusque, grecque et romaine, ce qui en fait l'une des collections les plus riches du monde. On y trouve notamment plus de 5 000 sculptures antiques et plus de 13 000 céramiques grecques. Au total, 6 000 œuvres sont présentées dans 50 salles et 9 400 m2.

Art étrusque

Pour la section de l'art étrusque, les pièces majeures sont la fibule en or et les canopes de Chiusi, le sarcophage des Époux de Cerveteri et les pinakès peints dits « plaques Campana ».

Objet Description Origine et datation
Ma 3667
Lion ailé de Vulci

Statue trouvée sur le territoire de la cité étrusque de Vulci, non loin de Tarquinia ; sculptée en nenfro, pierre volcanique de l’Étrurie méridionale.

Ce lion ailé se rattache à un ensemble d'œuvres représentant des monstres et animaux fantastiques (lions, sphinges, panthères, centaures, monstres marins), destinées à décorer l’entrée des tombes et chambres funéraires.

Hauteur 1,06 m ; longueur 0,74 m.

Vulci


Vers -550.

Ma 5194

Sarcophage des Époux

Le sarcophage des Époux (ou sarcophage de Cerveteri, ou de Caere) est une urne funéraire étrusque monumentale en terracotta (terre cuite), représentant deux époux allongés dans la pose du banquet étrusque.

Ces sarcophages proviennent de la nécropole de Banditaccia, à Cerveteri, dans le Latium. Outre celui du Louvre, il en existe d'autres exemplaires à la villa Giulia de Rome, ainsi qu'à Pérouse, Volterra et Tarquinia.

Nécropole de Cerveteri (Caere)


Vers -520/-510.

H 78

Canthare janiforme

Canthare plastique à deux visages : tête de satyre (présentée ici) et tête féminine.

Terre cuite. Hauteur : 18,5 cm.

Denon, rez-de-chaussée, antiquités étrusques, salle 19.

Chiusi


Seconde moitié du -IVe siècle

Grèce archaïque

Le début de l'art de la Grèce préclassique est essentiellement représenté au département par des figurines en terre cuite de la période néolithique (6500-3200 avant J.C.) produites en Thessalie. L'archipel des Cyclades, notamment à Kéros, Naxos (variété dite "de Spedos"), est représenté par des statuettes et vases en marbre de l'Âge de bronze ancien (3200-2000 avant J.C.). Quelques pièces témoignent de la civilisation minoenne ((2000 - 1400 avant J.C.) dont un fragment de fresque (tête féminine de profil, Phaïstos) qui rappelle les décorations palatiales de l'époque à Cnossos. La civilisation mycénienne (2000 -1050 avant J.C) est essentiellement représentée ici par du matériel funéraire dont un char (bige) en terre cuite témoin de l'usage de chars de combat par les guerriers mycéniens[2].

La période géométrique, allant approximativement de 900 à 700 av. J.-C., est représentée ici par des céramiques aux motifs géométriques pouvant inclure des figures humaines ou des représentations animales stylisées. Viendront ensuite (voir ci-dessous), les périodes orientalisante et archaïque :

Objet Description Origine et datation
Ma 3098

Dame d'Auxerre

La Dame d'Auxerre est une statuette féminine de style dédalique, qui prélude à l'art archaïque grec.

Musée Saint-Germain d'Auxerre, puis musée du Louvre en 1909, « Galerie de la Grèce préclassique ».

Calcaire. Hauteur : 0,75 m.

Originaire de Crète


Époque orientalisante, vers -630.

Ma 686

Coré de Chéramyès ou Coré de Samos

Korè archaïque découverte à Samos en 1875, autrefois identifiée à Héra.

Une dédicace en alphabet ionien est gravée le long du voile : « Chéramyès m'a dédiée à Héra en offrande. »

Hauteur : 1,92 m

Sanctuaire d'Héra à Samos (Héraion de Samos)


Vers -570/-560.

Ma 688

Couros d'Actium

Kouros archaïque provenant du sanctuaire d'Apollon à Actium (Aktion).

Sanctuaire d'Apollon à Actium


-570/-560

Ma 3104

Le torse, au musée de l'Acropole.

Tête du Cavalier Rampin

Statue archaïque, fragmentaire, trouvée lors du creusement des fondations de l'ancien musée de l'Acropole d'Athènes.

Le torse et les fragments du cheval ont d'abord été trouvés en 1867. Ils sont conservés et exposés au nouveau musée de l'Acropole.

Puis ce fut la découverte de la tête, en 1877, acquise par le collectionneur français Georges Rampin, qui en fit don au musée du Louvre, où elle se trouve toujours.

Acropole d'Athènes


Vers -550.

MND 888

Couros de Paros

Kouros archaïque provenant du sanctuaire d'Asclépios à Paros.

Marbre. Hauteur : 1,03 m.

Louvre-Lens (Galerie du Temps)

Sanctuaire d'Asclépios à Paros


Vers -540.

Grèce classique et hellénistique

Héraclès et le taureau de Crète, métope du temple de Zeus à Olympie.

Cette section rassemble la Vénus de Milo, la Victoire de Samothrace et de nombreuses copies romaines d'après des originaux grecs perdus, comme l’Apollon sauroctone de Praxitèle, la Vénus d'Arles, l’Arès Borghèse, la Diane chasseresse dite Diane de Versailles ou le Gladiateur Borghèse.

Marbres d'Olympie

Le gouvernement français, pour aider les indépendantistes grecs, organise l'expédition de Morée en 1828. S'inspirant de l'expédition scientifique de la campagne d'Égypte de 1798, il est décidé d'adjoindre à l'envoi des troupes un groupe de savants[3]. Le Sénat grec, réuni à Argos en 1829, fit don à la France d'éléments de six métopes du temple de Zeus à Olympie.

Frise des Ergastines (élément de la frise du Parthénon), vers -430.
Objet Description Origine et datation
Ma 5143

Tête de cheval attique

Marbre de style attique, avec traces de polychromie.

Acquis en 2004, provenance inconnue.

Notice no 28425, base Atlas, musée du Louvre

Attique


Vers -500.

Ma 2792

Torse de Milet

Torse masculin de style sévère.

Marbre de Paros. Hauteur : 1,32 m.

Antiquités grecques, salle 3.

Milet


Vers -480/-450.

Ma 2369

Victoire de Samothrace

Victoire ailée, messagère de Zeus, debout sur la proue d'un vaisseau.

Marbre gris de Rhodes pour le socle, marbre blanc de Paros pour la statue.

Hauteur actuelle du monument : 5,12 m ; hauteur de la statue : 2,75 m.

Missions Charles Champoiseau, 1863, 1879.

Notice no 14199, base Atlas, musée du Louvre

Denon, rez-de-chaussée, salle 703.

Samothrace


Époque hellénistique

Vers -200/-185

Ma 399

Vénus de Milo

Statue découverte sans bras sur l'île de Milos en 1820. Don du marquis de Rivière au roi Louis XVIII (1821).

Interprétée comme Aphrodite tenant la pomme du jugement de Pâris ou se regardant dans le bouclier d'Arès...

Marbre de Paros. Hauteur : 2,02 m.

Notice no 14200, base Atlas, musée du Louvre

Sully, rez-de-chaussée, salle 346.

Trouvée sur l'île de Mélos (Cyclades) en 1820.


Époque hellénistique

Vers -150/-130.

Céramiques grecques

Avec plus de 13 000 œuvres, il s'agit de la plus riche collection du monde.

En céramique, on retrouve notamment d'importants vases signés par les peintres Exékias et Euphronios.

Objet Description Origine et datation
E 874

Dinos du Peintre de la Gorgone


Détail : Persée poursuivi par une Gorgone.
Athènes


Vers -580.

CA 454

Vase plastique corinthien en forme de buveur

Dit aussi Le satyre buveur, vase-statuette cérémonial, avec un comaste, banqueteur participant à des processions rituelles festives dédiées à Dionysos, assis et tenant contre son ventre un vase à boire presque aussi grand que lui.

Grèce


Vers -580/-570

G 103

Cratère d'Euphronios ou cratère d'Antée

Cratère attique à figures rouges du peintre attique Euphronios, attribué au potier Euxithéos.

Cerveteri


Vers -515/-510

G 115

Signature du peintre Douris.

Éôs et Memnon

Décor intérieur d'une coupe attique à figures rouges, vers -490/-480, figurant Éôs (l'Aurore) soulevant le corps de son fils Memnon, du peintre Douris.

La composition a souvent été comparée à celle d'une « Pietà ».

Inscription kalos. Signature du peintre : "H EOΣ - ΔΟΡΙΣ ΕΓΡΑΦΣΕΝ" « L'Aurore : Douris l'a dessinée. » et du potier : "ΜΕΜΝΟΝ - ΚΑΛΙΑΔΕΣ EΠOΙΕΣΕΝ" : « Kalliadès l'a fait. »

Hauteur : 12 cm, diamètre : 26,9 cm.

Capoue


Vers -490/-480.

MNB 1148, K 77

Loutrophore apulienne à figures rouges (Louvre, K 77)

La loutrophore est un vase grec caractérisé par un long col et deux anses. Il était utilisé pour transporter l'eau lors des mariages et funérailles.

Décor complexe à figures rouges comportant notamment une stèle en forme de naïskos.

Apulie, Italie.

Tarente ?

Vers -340/-330.

Rome

Enregistrement des citoyens romains.

Le panneau historique de l'autel, long de 5,65 mètres, haut de 80 centimètres, en marbre de Paros, vers 120, présente un bas-relief illustrant les différentes étapes d'un recensement des citoyens romains[4]. Le relief, qui est un des premiers exemples de style continu[5], se lit de gauche à droite et peut être divisé en trois séquences : l'inscription des citoyens romains sur les registres du cens, la purification de l'armée près d'un autel dédié à Mars et la levée des soldats.

Base du groupe statuaire de Domitius Ahenobarbus : recensement des citoyens romains, vers 120.
Objet Description Origine et datation
Œnochoé : déesse sacrifiant un taureau.

Trésor de Boscoreale

Dépôt d'orfèvrerie découvert en 1895 à Boscoreale, cité romaine ensevelie par le Vésuve, lors de l'éruption qui détruisit Pompéi en 79.

Le trésor comprend des bijoux d'or, des bracelets et boucles d'oreilles, mais aussi des coupes, gobelets, vaisselle en argent richement ouvragés.

Boscoreale, près de Naples.


Ier siècle.

Ma 1355, LL 30

Lion Albani

Copie romaine en basalte vert d'une sculpture animalière grecque.

Sphère en marbre jaune antique.

Denon, salle du Manège.

Collection Alessandro Albani


Copie romaine d'un bronze grec.

Ier siècle.

MR 314, Ma 1354

Vieux Pêcheur, dit aussi Sénèque mourant

Statue romaine en marbre noir et albâtre, copie d'un original hellénistique, sur un support moderne en forme de bassin en brèche violette.

Hauteur : 1,83 m.

Denon, rez-de-chaussée, salle du Manège.

Collection Altemps, puis collection Borghèse.


IIe siècle.

Ma 1880

Triomphe de Neptune et Amphitrite

Fragment de mosaïque du sol d'une grande salle de réception romaine de 8,36 × 7,14 m, trouvée à Constantine en 1845 (mission du capitaine Delamare).

Mosaïque polychrome en marbre, calcaire et pâte de verre.

Le couple divin est représenté sur un char tiré par quatre chevaux, entouré de créatures et symboles marins.

Notice no 24544, base Atlas, musée du Louvre

Cirta (Constantine, Algérie)


Ier quart du IVe siècle après J.-C.

Acquisitions récentes

  • 2001 : Hydrie cinéraire (vase grec en bronze, don des Amis du Louvre) ;
  • 2004 : Tête de cheval en marbre (art grec, don des Amis du Louvre) ;
  • 2017 : Tête de Pompée en marbre, dont c'est l'un des trois seuls portraits connus (art romain, don des Amis du Louvre).

Bibliographie

  • Cécile Giroire, Daniel Roger (dir.), De l'esclave à l'empereur : L'art romain dans les collections du musée du Louvre[6], coédition Musée du Louvre éditions/Somogy éditions d'art, octobre 2008, (ISBN 978-2-7572-0220-3).

Notes et références

  1. Françoise Gaultier Laurent Haumesser, L'Italie avant Rome in Grande Galerie - le Journal du Louvre, n°56, Automne 2021, p. 62-71.
  2. Ludovic Laugier, La galerie préclassique ou la jeunesse de l'art grec, in Grande Galerie - Le Journal du Louvre, n°53, hiver 2020-2021.
  3. Gallica : Abel Blouet, Expédition scientifique de Morée, ordonnée par le gouvernement français. Architecture, sculptures, inscriptions et vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique, volume 1, Firmin Didot Frères, Paris, 1831.
  4. Cels Saint-Hilaire 2011.
  5. André Piganiol, Ara Martis dans Mélanges d'archéologie et d'histoire, vol. 51, 1934, p. 29
  6. Catalogue de l'exposition éponyme au musée départemental Arles antique, (20 décembre 2008 - 3 mai 2009).
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