Culture LGBT

La culture LGBT, aussi désignée comme culture gaie ou culture queer, est la culture partagée par les minorités sexuelles et de genre, en particulier les personnes Lesbiennes, Gaies, Bisexuelles et Transgenres.

Pour un article plus général, voir Cultures basées sur la sexualité et l'identité de genre.

Définition

La culture LGBT désigne à la fois les pratiques culturelles créent par les personnes LGBT dans une optique communautaire, telle que la ball culture ou la littérature lesbienne, mais aussi les productions artistiques qui ne sont pas conçues pour ce public en particulier mais y rencontrent une réception particulière.

Productions culturelles

Redécouverte de littérature ancienne

Si la poétesse grecque Sappho était célèbre durant toute l'Antiquité grecque, sa notoriété s'étiole petit à petit au point que ses oeuvres ne sont pas recopiées , et donc préservées, au cours du Moyen Âge et finissent perdues, si ce n'est quelques fragments parcellaires[1]. La réception moderne de Sappho, dont le talent poétique est reconnu, témoigne de l'acceptation ou du rejet du lesbianisme de l'époque : le XIXe siècle refuse qu'une grande autrice puisse être lesbienne, et ainsi, la présente comme chaste[2] ; le mouvement décadent, quant à lui, célèbre l'hypersexualité, ce qui l'amène à fétichiser la sexualité de Sappho[1] ; ce n'est qu'au début du XXe siècle qu'elle est célébrée comme pionnière de la littérature lesbienne[1].

Si le poète abasside Abû Nuwâs est globalement reconnu comme l'un des plus grands poètes de langue arabe, ce n'est qu'au début du XXIe siècle qu'il prend une importance pour la communauté LGBT du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord : une association LGBT algérienne porte son nom[3] et il est, pour la communauté LGBT de la région, la preuve que l'homosexualité n'est pas une invention occidentale mais quelque chose qui a toujours été présent au sein des sociétés arabes[4].

Détournements culturels

Fanarts et fanfictions

La frustration face à la rareté des personnages LGBT à la télévision, au cinéma et dans la littérature populaire amène à la production de détournements de ces médias, par l'objet de dessins, bandes-dessinées (fanarts) et histoires écrites (fanfictions)[5]. Si la création des fanarts et des fanfictions n'est pas exclusive à la communauté LGBT, elle a deux fonctions spécifiques pour les artistes LGBT : d'une part, elle permet la représentation de personnages LGBT comme personnages principaux, plutôt que comme des éléments secondaires ou accessoires des histoires ; de l'autre, elle apporte une lecture différente des oeuvres, soulignant que ce qui est présenté comme de l'amitié entre deux hommes ou deux femmes et lu ainsi par un public hétérosexuel, peut tout aussi bien être compris comme de la romance pour un public LGBT[5].

Événements

Pratiques culturelles

Vie nocturne

circuit party (en) dans un bar gay d'Atlanta, 2005

Drag

Bal des travestis, Russie, 1921.

Au cours du XIXe siècle et au début du XXe siècle se déroulent en Europe et en Amérique des bals des travestis (en) ; ce sont des évènements centraux de la vie gaie et lesbienne de l'époque, où les participants se travestissent.

D'abord clandestins, ils attirent de plus en plus de touristes, au point d'évoluer en véritables spectacles, les drag shows ou spectacles de drag, effectués par des artistes spécialisés, appelés drag king ou drag queen.

De nombreux spectacles de drag mettent en scène des artistes chantant ou doublant (lip synching) des chansons tout en effectuant une pantomine ou une danse préparée à l'avance. Les interprètes portent souvent des costumes ou un maquillage élaboré, et s'habillent parfois de façon à imiter diverses personnalités de la chanson ou du show bizz de genre opposé. Certaines performances sont centrées autour de la thématique drag, comme Southern Decadence où la majorité des festivités sont dirigées par les Grand Marshals (grand maréchaux) qui sont traditionnellement des drag-queens[6].

Ball culture

La ball culture (en français : « culture ball »), le système des maisons et d'autres termes associés décrivent un phénomène de sous-culture LGBT présent principalement aux États-Unis dans lesquels des personnes « marchent » (c'est-à-dire entrent en compétition) pour un trophée et des prix lors d'événements désignés comme des « bals ». Les compétitions peuvent inclure de la danse, ou des catégories drag imitant d'autres genres et classes sociales. La plupart des personnes participant à la culture du bal appartiennent à des groupes structurés en « maisons » (house en anglais)[7],[8]. Ces balls, qui ont vu le jour à Harlem dans les années 1960, sont les héritiers des bals des travestis.

Références

  1. Margaret Reynolds, The Sappho companion, Vintage, (ISBN 0-09-973861-9 et 978-0-09-973861-9, OCLC 59488761, lire en ligne)
  2. (en) Renate Schlesier, « Sappho », Brill’s New Pauly Supplements II - Volume 7 : Figures of Antiquity and their Reception in Art, Literature and Music, (lire en ligne, consulté le )
  3. « Gay people are reclaiming an Islamic heritage », The Economist, (ISSN 0013-0613, lire en ligne, consulté le )
  4. Jean Stern, « Affirmations LGBTQ+ dans le monde arabe », sur Orient XXI, (consulté le )
  5. (en) Rae Binstock, « Why Do Queer People Write Fan Fiction? To See Themselves in Mainstream Culture. », sur Slate Magazine, (consulté le )
  6. « Southern Decadence Official Website », Southerndecadence.net, (consulté le )
  7. L. Podhurst, « HIV/AIDS risk reduction strategies for Gay youth of color in the "house" community. (Meeting Abstracts) » (version du 17 août 2009 sur l'Internet Archive), U.S. National Library of Medicine,
  8. (en) Chantal Regnault et Stuart Baker, Voguing and the house ballroom scene of New York City 1989-92, s.n., , 208 p. (ISBN 978-0-9554817-6-5 et 0-9554817-6-7, lire en ligne)
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