Crosse épiscopale

La crosse est le bâton pastoral d'un évêque ou d'un abbé (d'une abbesse), ainsi en était-il de l'Abbesse de Fontevraud , Chef et Générale de son Ordre, dont l'extrémité supérieure est recourbée en volute. C'est l'insigne du rôle de pasteur qu'exercent les évêques et certains abbés auprès du peuple chrétien qui leur est confié.

La similitude de la crosse épiscopale avec le lituus des haruspices étrusques puis des augures romains, comme Cicéron, mérite d'être signalée. La plus ancienne mention connue du bâton pastoral remonte à Isidore de Séville au VIIe siècle[1].

Description

La crosse avait initialement la forme d'un tau grec (T), mais à partir du XIIe siècle son extrémité supérieure a pris la forme recourbée qui est aujourd'hui la plus répandue, en volute. Cette forme est aussi celle de la houlette du berger, image très emblématique.

Bâton de celui qui dirige, conseille, et secourt, la houlette du bon pasteur marchant à la tête du troupeau des fidèles est le signe d'une autorité paternelle. Les trois symboles de la crosse sont : solide pour soutenir les faibles, recourbé pour rattraper ceux qui s'égarent et pointue pour piquer ceux qui hésitent.

« Le Seigneur est mon berger » (Jn 10,1-18 & 27-30)

La crosse se compose de diverses parties nommées la douille, le nœud et le crosseron, autrefois artistiquement décoré, par exemple d'un agneau avec une croix.

Le crosseron (volute au sommet de la crosse) est tourné vers l'assistance lorsque l'évêque célèbre dans son propre diocèse et vers lui-même dans le cas contraire ou bien s'il ne possède pas de droits sur le lieu de culte au sein de son diocèse où il participe au culte.

À partir du pontificat de Paul VI apparaissent également des crosses en forme de croix.

Règles régissant le port de la crosse

Le Cérémonial des évêques donne la liste des insignes épiscopaux : l'anneau, la crosse, la mitre, la croix pectorale, et dans le cas des archevêques, le pallium. Il stipule que l'évêque emploie la crosse, symbole de son autorité de pasteur, seulement à l’intérieur de sa cité ou de son diocèse. Il est prévu des exceptions quand l'évêque a reçu la permission de l’ordinaire du lieu, ou du pape, de présider des cérémonies en d'autres lieux. Si plusieurs évêques participent à une célébration eucharistique, seul celui qui préside porte la crosse.

La partie recourbée est tournée face au peuple. L'évêque tient la crosse quand il écoute l'Évangile, quand il prononce son homélie, quand il reçoit les vœux ou la profession de foi des croyants, et quand il bénit[2].

Des servants, les porte-insignes, sont chargés de porter la mitre et la crosse de l'évêque quand il les quitte au cours des cérémonies.

Notes et références

  1. Eźlbieta Dabrowska-Zawadzka, « Le tau : un attribut ou un insigne liturgique ? », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, vol. 2006, no 1, , p. 264–266 (DOI 10.3406/bsnaf.2012.11029, lire en ligne, consulté le )
  2. Voir l'édition italienne du Cérémonial de 1984 (numéro 59), également, la traduction française de l'édition de 1752

Annexes

Bibliographie

  • Mireille Bénéjeam-Lère, « Les crosses des Evêques de Cahors au XIIIe siècle (iconographie et usages rituels) », dans Bulletin de la Société des études littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, avril-, tome 109, p. 15-35, (ISSN 0755-2483) (lire en ligne)
  • Sybille Schneiders: Baculus pastoralis. Bischofs- und Abtstäbe des 5. bis 12. Jahrhunderts in Irland und auf dem Kontinent : Typologie und Chronologie – Herkunft und Verbreitung – Besitzer und Gebrauch. Freiburg i. Brsg. 2017 .

Articles connexes

Liens externes


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