Crise de la dioxine

La crise de la dioxine est le nom donné au scandale alimentaire, au printemps 1999 liés à la découverte de polychlorodibenzo-p-dioxine dans des farines animales en Belgique, utilisées pour l'alimentation des poulets. Cette crise sanitaire s'est principalement déroulée sur le plan politique, puisqu'elle est tombée lors de la campagne des élections belges de 1999. De grandes quantités de poulets et de produits laitiers ont été retirées préventivement des étagères, l'approvisionnement en poulet, porc et bœuf a été arrêté et la production de produits carnés, de biscuits et de pralines a été arrêtée. Pendant une courte période, les consommateurs ont été confrontés à des étagères vides.

Fin mai, Marcel Colla , le ministre de la Santé, a décidé d'arrêter le commerce des poulets et des œufs d'origine belge, après que le scandale ait été diffusé à la VRT. Des mesures à grande échelle ont alors été prises, abattant 7 millions de poulets et 60 000 porcs et bloquant près de 2 000 fermes pendant des mois.

Cette crise sanitaire permettra aux partis écologistes de rejoindre la majorité gouvernementale et de créer l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire.

Chronologie des faits

Le 28 mai, la présence de polychlorodibenzo-p-dioxine est découverte dans du poulet et des œufs, la consommation en est interdite[1].

Le 1er juin, le ministre de la Santé publique Marcel Colla et le ministre de l'Agriculture Karel Pinxten démissionnent[2]

Le 4 juin, la Commission européenne demande l'arrêt des importations de viandes et produits provenant des élevages belges[3].

Impact

Résultat des élections

La crise survient le 28 mai 1999, deux semaines avant les élections législatives fédérales belges de 1999, se déroulant le 13 juin. Les partis Ecolo et Groen rejoignent la majorité gouvernementale[4].

Création de l'AFSCA

En réponse à cette problématique, un service dédié aux questions de sécurité alimentaire est créée, l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire par une loi du 4 février 2000[5].

Effets à long terme sur la santé

Nik Van Larebeke de l'Université de Gand étudie les conséquences sur la santé publique et annonce en 2015 avoir relevé 20 000 cas de cancer supplémentaires chez les femmes, 22 000 cas de diabète et 24 000 cas d'hypertension[6]. Dès 2001, il publie une étude sur l'impact sanitaire[7].

Notes et références

  1. (nl) VRT NWS, « "De dioxinecrisis heeft duizenden ernstige ziektes veroorzaakt" », sur vrtnws.be, (consulté le )
  2. Hugues Beaudouin, « Le gouvernement Dehaene en pleine crise. Le départ de deux ministres tombe mal à l'approche des élections. » , sur Libération, (consulté le )
  3. Décision 1999/368/CE
  4. Éric Deffet, « Affaire Veviba: Ecolo s’en prend frontalement au CDH », sur Le Soir Plus, (consulté le )
  5. Loi du 4 février 2000 relative à la création de l'Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne alimentaire, M.B. 18 février 2000.
  6. « Crise de la dioxine: des conséquences plus lourdes que prévu », sur Le Vif / L'Express, (consulté le ).
  7. (en) Nik Van Larebeke, L Hens et al., « The Belgian PCB and dioxin incident of January-June 1999: exposure data and potential impact on health. », Environmental Health Perspectives, vol. 109, no 3, , p. 265 (résumé, lire en ligne).
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