Contes cruels

Contes cruels, d'Auguste de Villiers de L'Isle-Adam est un recueil de nouvelles publiées dans divers journaux et réunies pour la première fois sous ce titre en 1883.

Pour l’article homonyme, voir Contes cruels (Mirbeau).

Contes cruels
Auteur Villiers de l’Isle-Adam
Pays France
Genre symbolisme, décadentisme
Date de parution 1883

Le recueil

Voici ce qu'écrit Stéphane Mallarmé dans une lettre adressée à son ami Villiers : « Tu as mis en cette œuvre une somme de Beauté extraordinaire. La langue vraiment d'un Dieu partout ! Plusieurs des nouvelles sont d'une poésie inouïe et que personne n'atteindra : toutes, étonnantes[1]. »

Le bourgeois est l'ennemi désigné par Villiers dans sa correspondance avec Mallarmé qui fait office de projet littéraire : « Le fait est que je ferai du bourgeois, si Dieu me prête vie, ce que Voltaire a fait des « cléricaux », Rousseau des gentilshommes et Molière des médecins. Il parait que j'ai une puissance de grotesque dont je ne me doutais pas. » Villiers fait donc la satire dans son œuvre du bourgeois - qui est davantage un type qu'une catégorie sociale - parce qu'il incarne l'esprit étriqué, matérialiste et positiviste de son temps. Villiers, lui, cherche à incarner l'idéalisme de la fin de siècle en se présentant comme « portier de l'Idéal », voué à combler le vide métaphysique provoqué par le bourgeois. Pour répondre au matérialisme philosophique bourgeois, Villiers renouvelle les outils de la satire, utilise la forme brève pour rendre son ironie plus cruelle et s'appuie parfois sur le genre fantastique afin de troubler le rationalisme bourgeois.

Les contes réunis par Villiers sont d'une grande diversité. Leur dénominateur commun est, selon l'auteur, la cruauté. En effet, Villiers y montre sans fard, avec cynisme parfois, les travers de ses contemporains qui semblent bien cupides (Virginie et Paul), sots et superficiels (La machine à gloire). Néanmoins, les Contes ne se bornent pas, tant s'en faut, à une critique du temps : le fantastique (Véra, L'Intersigne), genre en vogue, est représenté. Surtout, dans la plupart des Contes transparaissent un sens du tragique et une poésie conformes à leur auteur, aristocrate ruiné, dramaturge sans succès et amoureux du Beau.

Les contes

  • Les Demoiselles de Bienfilâtre
  • Véra
  • Vox populi
  • Deux augures
  • L'Affichage céleste
  • Antonie
  • La Machine à gloire S.G.D.G.
  • Duke of Portland
  • Virginie et Paul
  • Le Convive des dernières fêtes
  • À s'y méprendre !
  • Impatience de la foule
  • Le Secret de l'ancienne musique
  • Sentimentalisme
  • Le Plus Beau Dîner du monde
  • Le Désir d'être un homme
  • Fleurs de ténèbres
  • L'Appareil pour l'analyse chimique du dernier soupir
  • Les Brigands[2]
  • La Reine Ysabeau
  • Sombre récit, conteur plus sombre
  • L'Intersigne
  • L'Inconnue
  • Maryelle
  • Le Traitement du docteur Tristan
  • Conte d'amour
  • Souvenirs occultes
  • L'Annonciateur (épilogue)
  • La Chevelure

Notes et références

  1. Lettre de Stéphane Mallarmé du 20 mars 1884. Citée par Pierre Reboul, p. 8 dans la préface de l'édition Gallimard, collection Folio, 1983.
  2. « Les Brigands », sur kinematoscope.org (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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