Contes à Ninon


Contes à Ninon ont été écrits par Emile Zola dans sa jeunesse, dès 1859 ; l'auteur est alors âgé d'une vingtaine d'années lorsqu'il commence à écrire les contes qui formeront plus tardivement le recueil intitulé Contes à Ninon. Si Zola a choisi d'avoir recours au genre bref que constitue le conte, c'est dans le dessein d'en faciliter la publication. En effet, ses contes ont d'abord été publiés dans une revue, avant d'être publiés en tant que véritable recueil en 1864.

Contes à Ninon
Auteur Emile Zola
Genre recueil de contes
Version originale
Langue français
Version française
Date de parution 1864

Les Contes à Ninon ont été suivis d'un second recueil, intitulé Nouveaux Contes à Ninon, qui constitue d'après l'auteur une suite à ce premier recueil, et qui fut publié en 1864. Si les liens entre les deux recueils sont à peine perceptibles, c'est parce que Zola a uniquement décidé de réutiliser le personnage de Ninon, et de le replacer au centre de ce second recueil. En effet, les contes et le style d'écriture de ce second recueil ont très peu de choses en commun avec le premier.

Contes à Ninon (1864) : un premier recueil "de jeunesse"


Un peu avant la période de publication de ce recueil, Emile Zola a échoué au Baccalauréat et travaille chez un libraire, Louis Hachette, en tant que commis depuis 1862. De ce fait, cela lui laisse le temps de s'adonner à certaines de ses passions, dont celle de l'écriture. Les Contes à Ninon constituent un témoignage de la jeunesse de l'auteur. En effet, ces contes renvoient au rêve, au merveilleux, au fantastique ; ils prennent vie dans les prémisses mêmes d'une imagination pure et débordante, qui est celle d'un jeune auteur encore novice dans ce domaine, et qui possède de ce fait la verve d'un jeune écrivain.

Les personnages mis en scène dans les contes sont également pour la plupart très jeunes ; en effet, ils représentent la force de la jeunesse.

Un premier recueil composé de neuf contes

Contes à Ninon est un recueil composé de neuf contes. Le premier est entièrement consacré au personnage de Ninon, personnage central du recueil auquel le narrateur s'adresse dans chacun des contes.

A Ninon

A Ninon est le premier conte du recueil, il en constitue le point de départ et fait explicitement référence au titre du recueil. Ninon incarne la jeune fille à laquelle s'adresse le narrateur, laquelle il divertit en lui racontant des histoires. La jeune Ninon, ou Ninette, est un personnage de fiction, qui prend plusieurs formes (elle est tantôt assimilée à une petite fille, tantôt à une femme, tantôt elle joue simplement le rôle de confidente). Ninon est le symbole d'un idéal propre à l'auteur ; elle est l'incarnation de bien d'autres valeurs encore, comme le souvenir. En effet, voici le début du conte A Ninon, qui montre explicitement cette référence aux souvenirs d'enfance :

"Les voici donc, mon amie, ces récits libres de notre jeune âge, que je t'ai contés dans les campagnes de ma chère Provence, et que tu écoutais d'une oreille attentive, en suivant vaguement du regard les grandes lignes bleues des collines lointaines"[1].

Dans les contes, Ninon se contente d'écouter le narrateur ; il n'y a jamais d'échange entre eux. Le narrateur s'adresse à elle, mais elle ne lui répond pas. Pourtant, si elle est présente dans la majorité des contes, sa présence ne change rien ; elle n'est qu'un prétexte pour l'auteur, qu'un destinataire fictif qui permet de donner un peu plus de poids à ses contes. Elle est le fil conducteur du recueil, le seul lien logique que l'on peut établir entre chacun des contes.

Simplice

Ce conte relate l'histoire d'un jeune homme nommé Simplice, fils d'un grand roi, violent et qui aimait boire, et d'une reine, très belle, très apprêtée, qui aimait à se farder afin de paraître plus jeune. Ce jeune Simplice est un niais ; au lieu d'aider son père à tuer leurs ennemis, il les sauve, pleure au moindre coup d'épée qu'il doit donner, et perd l'appétit à la simple vue du champ de bataille. Lors de ses vingt ans, Simplice se transforma en véritable idiot lorsqu'il tomba amoureux d'une forêt. Il finira d'ailleurs par s'éprendre de Fleur-des-Eaux, qui est la "fille d'un rayon et d'une goutte de rosée"[2]...

Le Carnet de danse

Dans ce conte, le narrateur s'adresse d'abord à sa bien-aimée Ninon afin de lui rappeler une de leurs promenades en forêt au cours de laquelle ils avaient surpris des paysans en train de danser. S'ensuit ensuite une réflexion sur le carnet de danse, l'objet personnel qui permet dans les salons de se souvenir de ses partenaires de danse. Le narrateur nous raconte ensuite l'histoire de Georgette, seize ans, qui tient un carnet de danse, lequel renferme tous les noms d'éventuels prétendants, et qui va peut-être lui permettre de faire son choix...

Celle qui m'aime

Dans ce conte, le narrateur change ; il s'agit d'un jeune homme qui s'interroge sur la nature de sa future bien-aimée. Lors de sa rêverie, celui-ci rencontre un magicien, qui lui propose de rentrer dans sa caravane et d'y observer une chose incroyable et merveilleuse : "Entrez, entrez voir Celle qui vous aime ! Pour deux sous Celle qui vous aime !"[3]

La Fée amoureuse

Il s'agit là d'un conte de fées d'après le narrateur, qui propose à Ninon de le lui conter afin de la divertir. Ce conte de fées raconte l'histoire d'une jolie jeune fille, prénommée Odette, qui vit recluse dans une tourelle, et qui s'ennuie mortellement, jusqu'au jour où lui apparaît la fée amoureuse, qui va lui permettre de faire la rencontre du jeune LoÏs.

Le Sang

Ce conte raconte l'histoire de quatre soldats qui campent près d'un champ de bataille, et qui sont hantés par certains fantômes, coincés entre le rêve et le fantastique...

Les Voleurs et l'âne

Ce conte nous narre l'histoire de Léon, qui va faire une rencontre, celle d'Antoinette, qui va venir bouleverser sa vie, et lui permettre de changer son idée première concernant les femmes et l'amour.

Sœur-des-Pauvres

Sœur-des-Pauvres, c'est le surnom d'une petite fille qui, riche au départ, s'est retrouvée orpheline, est devenue très pauvre et a été recueillie par son oncle Guillaume et sa tante Guillaumette. Malgré sa pauvreté, Sœur-des-Pauvres aide les gens les plus démunis et leur donne le peu qu'elle possède. Un jour, elle rencontre une mendiante à qui elle donne son unique sou, et celle-ci, afin de la remercier, lui offre un présent : un sou de cuivre, qui se multiplie en plusieurs pièces, et qui va la rendre riche à nouveau.

Aventures du grand Sidoine et du petit Médéric

Ce conte raconte l'histoire de Sidoine et de Médéric. Il s'agit du conte le plus long du recueil.

Nouveaux contes à Ninon

Parmi ces Nouveaux contes parus en 1870, Le Grand Michu.

Notes et références

Contes à Ninon, suivi de Nouveaux Contes à Ninon[4], édition de Jacques Noiray, collection Folio classique

  1. Emile Zola, Contes à Ninon, suivi de Nouveaux Contes à Ninon, Folio classique, p. 43
  2. Emile Zola, Contes à Ninon, suivi de Nouveaux Contes à Ninon, Folio classique, p. 57
  3. Emile Zola, Contes à Ninon, suivi de Nouveaux Contes à Ninon, Folio classique, p. 80
  4. Emile Zola, Contes à Ninon, suivi de Nouveaux Contes à Ninon, folio classique
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