Constance III

Constance III (latin : Flavius Constantius Augustus), (? - ) est empereur romain d'Occident du au . Il est élevé à la dignité impériale à la suite de ses succès en tant que général sous Honorius, atteignant le rang de magister militum en 411. La même année, il est envoyé réprimer la révolte de Constantin III, un général romain devenu usurpateur. Constance dirige son armée vers Arles, en Gaule, la capitale de Constantin III et bat Gerontius, un général rebelle contre Constantin, avant de mettre lui-même le siège devant la ville. Après avoir vaincu une force de secours conduite par Edobich, Constance convainc Constantin de se rendre, lui promettant une retraite sûre, mais il le trahit et le fait décapiter après sa reddition. Constance mène alors d'autres campagnes contre divers groupes barbares en Hispanie et en Gaule, permettant leur reconquête par l'Empire romain d'Occident. Constance est proclamé auguste par Honorius le . Il règne sept mois avant de mourir le .

Constance III
Empereur romain d'Occident

Solidus à l'effigie de Constance III.
Règne
- (~7 mois)
Période Théodosiens
Précédé par Flavius Honorius seul
Co-empereur Flavius Honorius
Usurpé par Maxime (420 - 422)
Suivi de Flavius Honorius seul
Biographie
Nom de naissance Flavius Constantius
Naissance Naissus (Mésie)
Décès
Épouse Galla Placidia (417 - 421)
Descendance (1) Valentinien III
(2) Justa Grata Honoria
Empereur romain d'Occident

Biographie

Campagne contre Constantin III

Constance né à Naissus, capitale de la Mésie, à une date inconnue[1],[2]. Il est général sous le règne d'Honorius, atteignant le grade de magister militum maître des soldats ») en 411[2]. La même année, Constance est chargé par Honorius de mettre fin à la révolte de Constantin III, qui s'est déclaré empereur en Bretagne en 407[3],[4]. Il mène alors ses troupes à Arles, la capitale et résidence de Constantin. À son arrivée, il défait les troupes de Gerontius, un général en rébellion contre Constantin, et assiège la cité[4].

Constantin refuse de se rendre, espérant tenir jusqu'au retour de son général Edobich, qui levait alors des troupes en Gaule du nord[5]. Edobich retourne bien à Arles, mais est rapidement battu par Constance[6]. Constantin perd ensuite la plupart de ses troupes restantes lorsque son armée gardant le Rhin change d'allégeance et rejoint un autre usurpateur, Jovin, ce qui le force à se rendre. Malgré la promesse qui lui a été faite par Constance de pouvoir rejoindre sans danger une fonction de clerc, Constantin est emprisonné puis finalement décapité lors du retour de Constance à Ravenne[7], en août ou septembre 411[3]. Les rivaux restants d'Honorius sont rapidement défaits: Gerontius se suicide en Hispanie en 411[8] et Jovin est battu par le roi des Wisigoths Athaulf en 413[6],[9]. Ni Honorius ni aucun empereur romain après lui, ne pourront cependant reprendre le contrôle de la Bretagne[10].

Campagne contre les Wisigoths

Constance débute en 416 une campagne contre les Wisigoths au nord de l'Hispanie, en installant un blocus pour les affamer et les forcer à se rendre. Peu après, le roi wisigoth, Wallia, se rend, acceptant de rendre Galla Placidia, la demi-sœur d'Honorius, capturée par Alaric c. 412 et mariée de force à Athaulf, depuis décédé. Il accepte également de mener une guerre contre les Vandales et les autres barbares en conflit contre les Romains, en échange de nourriture[11]. Constance continue alors à mener campagne contre les différents groupes tribaux, regagnant pour l'Empire le contrôle de l'Hispanie et de la Gaule en 420[12].

Règne

Pendant cette époque, les généraux jouent un rôle critique dans le maintien d'un règne continue des empereurs romains, particulièrement dans l'empire d'Occident[13]. La position de Constance comme magister militum et ses compétences comme commandant lui permettent de jouir d'une importante influence sur l'Empire romain d'Occident, comparable à celle qu'avait Stilicon[2]. C'est pourquoi Honorius lui accorde de nombreuses distinctions[13], telles que le consulat à trois reprises: en 414, avec Constant, en 417 avec Honorius[1],[14], puis en 420 avec Théodose II[1],[15].

Afin de s'assurer la loyauté de Constance, Honorius arrange ses fiançailles avec sa demi-sœur Galla Placidia en 417[1]. Le couple a deux enfants : Honoria née en 418 et Valentinien, né en 419[16]. Plus tard, le 8 février 421, Honorius nomme Constance auguste, mais Théodose II, empereur d'Orient ne reconnait pas cette nomination[17]. Face à l'affront, Constance envisage de déclarer la guerre à l'Empire d'Orient[17], mais meurt de maladie le 2 septembre 421 à Ravenne, après seulement sept mois de règne[1],[18],[19]. Honorius redevient alors le seul empereur d'Occident jusqu'à sa mort en 423. Valentinien III, le fils de Constance, lui succède, avec Galla Placidia, sa mère, comme régente[20].

Notes et références

  1. Grant 2015, p. 60.
  2. Adkins et Adkins 2014, p. 36.
  3. Jones 1992, p. 316.
  4. Canduci 2010, p. 152.
  5. Bury 1889, p. 143.
  6. Bury 1889, p. 144.
  7. Canduci 2010, p. 153.
  8. Jones 1992, p. 508.
  9. Canduci 2010, p. 155.
  10. Birley 1980, p. 160.
  11. Lee 2013, p. 115.
  12. Sivan 2011, p. 171.
  13. Lee 2013, p. 82.
  14. Cooley 2012, p. 482.
  15. Cooley 2012, p. 483.
  16. De Jaeghere 2015, p. 363.
  17. De Jaeghere 2015, p. 366.
  18. De Jaeghere 2015, p. 364.
  19. Cooley 2012, p. 506.
  20. Ring, Watson et Schellinger 2013, p. 554.

Bibliographie

Sources secondaires

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Michel De Jaeghere, Les derniers jours : La fin de l'empire romain d'Occident, Paris, Les Belles Lettres, , 656 p. (ISBN 978-2-251-44501-4).
  • (en) Lesley Adkins et Roy A. Adkins, Handbook to Life in Ancient Rome, Facts On File, , 465 p. (ISBN 978-0-8160-7482-2, lire en ligne).
  • (en) Anthony Birley, The People of Roman Britain, University of California Press, , 224 p. (ISBN 978-0-520-04119-6, lire en ligne).
  • (en) J. B. Bury, A History of the Later Roman Empire, from Arcadius to Irene (395 A. D. to 800 A. D.)., Macmillan and co., .
  • (en) Alexander Canduci, Triumph and Tragedy : The Rise and Fall of Rome's Immortal Emperors, Murdoch Books, , 367 p. (ISBN 978-1-74196-598-8).
  • (en) Alison E. Cooley, The Cambridge Manual of Latin Epigraphy, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-139-57660-4, lire en ligne).
  • (en) Michael Grant, From Rome to Byzantium : The Fifth Century AD, Routledge, , 224 p. (ISBN 978-1-135-16672-4, lire en ligne).
  • (en) A. H. M. Jones, The Prosopography of the Later Roman Empire : Volume 2, AD 395-527, Cambridge University Press, , 1342 p. (ISBN 978-0-521-20159-9, lire en ligne).
  • (en) A. D. Lee, From Rome to Byzantium AD 363 to 565, Edinburgh University Press, (ISBN 978-0-7486-6835-9).
  • (en) Trudy Ring, Noelle Watson et Paul Schellinger, Southern Europe : International Dictionary of Historic Places, Taylor and Francis, , 836 p. (ISBN 978-1-134-25965-6, lire en ligne).
  • (en) Hagith Sivan, Galla Placidia : The Last Roman Empress, Oxford University Press, , 224 p. (ISBN 978-0-19-537912-9, lire en ligne).
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