Conflit basque
Le conflit basque[2],[3],[4],[5],[6],[7] désigne l'opposition idéologique, la confrontation armée, la période de troubles et de tensions ainsi que la série d'attentats, survenues entre l'indépendantisme basque et les gouvernements français et espagnol. Il a débuté en 1961 avec les premiers attentats d'Euskadi ta Askatasuna (« Pays basque et liberté » en basque, plus connu sous l'acronyme ETA) en Espagne, mais il faudra attendre 1968 avant qu'un chef de la police, Melitón Manzanas, se fasse tuer à Saint-Sébastien, il s'agit du premier mort de ce conflit[réf. nécessaire]. Au Pays basque nord, les premiers attentats eurent lieu avec le groupe Iparretarrak dans les années 1970.
Date | 1959 - |
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Lieu | Pays basque |
Issue | Abandon de la lutte armée par l'ETA |
Espagne France | Conflit basque : ETA Iparretarrak Irrintzi Hordago Euskal Zuzentasuna Iraultza CAA | Anti-indépendantistes : GAL Guerrilleros de Cristo Rey Batallón Vasco Español Acción Nacional Española ATE AAA GAE |
Policiers/Militaires : 500 tués Civils : 372 tués Total : ~ 1300 tués | Iparretarrak : 6 tués Iraultza : 3 tués CAA : 8 tués ETA : 350 tués[1] |
Après avoir connu un point culminant dans les années 1980 (ETA/IK contre BVE/GAL), le conflit basque entre en voie de résolution en 2011 avec l'annonce par ETA de l'arrêt définitif de son activité armée. Le , l'ETA annonce sa dissolution et la fin de son combat politique[8].
Vue d'ensemble
Le conflit débute en 1959 en plein régime franquiste. L'organisation Euskadi ta Askatasuna (« Pays basque et liberté » en basque, plus connu sous l'acronyme ETA) qui luttait alors pour la chute de ce régime, fut bientôt rejointe par une mouvance révolutionnaire et indépendantiste, car l'Espagne de Franco ne laissait pas de place à la culture basque ainsi qu'à la langue qui avait presque disparu de la sphère publique.
En 1973, un attentat tue Luis Carrero Blanco, alors chef du gouvernement et successeur probable du dictateur Francisco Franco. Cette attaque eut un rôle important dans la chute du régime mis en place par Franco qui disparut en 1975.
Sous l’administration de Felipe Gonzalez, l’État espagnol met sur pied des groupes de mercenaires, les Groupes antiterroristes de libération, chargés d'assassiner des membres d'ETA en Espagne et en France[9],[10].
En 2009, plus de 750 militants indépendantistes étaient encore emprisonnés en France et en Espagne[11].
Le , ETA déclare un cessez-le-feu permanent. Le de la même année, ETA annonce l'abandon définitif de la lutte armée[12]. Le premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero décrit cette décision comme une « victoire pour la démocratie, la loi et la raison ».
Dans les années qui suivent, ETA est confronté à de nombreuses découvertes de caches d'armes, ce qui affaiblit considérablement l'organisation.
Le , deux membres du groupuscule séparatiste, Oroitz Gurruchaga et Aramburu Xabier sont arrêtés dans le sud de la France.
Le , une conférence historique a lieu à Paris, dans l'optique de mettre en place des pourparlers de paix devant mener au désarmement de l'organisation voire à sa dissolution.
Le , l'ETA annonce sa dissolution et la fin de son combat politique.
Principaux groupes paramilitaires basques
Au Pays basque sud
- Euskadi ta Askatasuna : d'idéologie marxiste, responsable de 828 morts depuis 1968, l'ETA est depuis 2009 très fragilisée par les arrestations et découvertes de caches d'armes.
- Iraultza (en) : petit groupe d'une vingtaine d'activistes actif au début des années 1990. Trois de ses membres furent tués en action.
- Les Comandos Autónomos Anticapitalistas (es) : série de groupes responsables d'entre 25 et 30 morts entre 1978 et 1984, à sa disparition la plupart des membres rejoignirent l'ETA. 8 activistes moururent en action.
Au Pays basque nord
- Iparretarrak : militant pour l'autonomie du Pays basque nord entre 1970 et 2003, son chef principal fut Philippe Bidart.
- Irrintzi : actif depuis 2006, militant pour les intérêts basques en France, luttant contre la spéculation immobilière et le tourisme de masse entre autres. Deux militants furent arrêtés en [13].
- Hordago : groupe actif dans les années 1980, luttant pour l'indépendance.
- Euskal Zuzentasuna : actif entre 1977 et 1979, responsable de 11 attentats, il se fondit ensuite dans Iparretarrak.
Anti-indépendantistes
- Groupes antiterroristes de libération : actif entre 1983 et 1987 le GAL luttait contre ETA. Il est responsable de plus d'une trentaine de morts et d'une cinquantaine de blessés.
- Batallón Vasco Español : actif entre 1975 et 1981 le BVE fut l'un des plus importants groupes armés anti-indépendantistes. On lui attribue plus d'une trentaine de morts.
- Guerrilleros de Cristo Rey
- Anti-Terrorismo ETA : actif avant le GAL entre 1973 et 1975
- Acción Nacional Española
- Groupes antiterroristes espagnols
Notes et références
- L'Obs, « "L'ETA, c'est devenu les Pieds Nickelés" », L'Obs, (lire en ligne , consulté le ).
- « Espagne : histoire de l'Espagne », Encyclopédie Larousse.
- Thomas Pierre, anthropologue, interviewé par Maite Ithurbide, Euskonews & Media, nombre 551, 22-10-2010.
- « Espagne : l'ETA réitère sa volonté de déposer les armes », Le Parisien, 25-09-2010.
- « Espagne: nouveau procès contre le leader indépendantiste basque Otegi », Le Point, 11-11-2010.
- « Pays basque : la droite espagnole contre l'UE », Le Figaro, 15-10-2007.
- Martine Silber: « Bronca pour des photos sur le conflit basque », Le Monde, 27-11-2007.
- (es)La carta en la que ETA anuncia su disolución
- Ludovic Lamant, « Espagne: Felipe González de nouveau pointé du doigt pour avoir soutenu des mercenaires anti-ETA », sur Mediapart,
- « Le scandale des GAL à l'écran avec José Garcia », sur vsd.fr,
- http://cspb.unblog.fr/euskal-politiko-presoak-_-prisonniers-politiques-basque-_-presos-politicos-vascos/
- (en) Basque group Eta says armed campaign is over, BBC News, 20 octobre 2011
- http://www.bayonnebiarritzinfo.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=117:demantelement-du-groupe-irrintzi--un-groupe-de-deux-&catid=3:bayonne&Itemid=6
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