Compagnie du Katanga

La Compagnie du Katanga est une entreprise concessionnaire de l'État indépendant du Congo (EIC)[1]. Elle est créée en 1891 pour occuper et exploiter un territoire de quinze millions d'hectares[2] correspondant au Katanga actuel et dissuader le Royaume-Uni de le revendiquer[3], les droits de l'EIC sur le territoire étant, à cette époque, contestés[4]. L'entreprise obtient une concession de droits miniers de 99 ans sur un tiers de la région concernée et des droits préférentiels pendant 20 ans sur le reste du territoire[3].

Compagnies concessionnaires de l'État indépendant du Congo, les territoires de la Compagnie du Katanga sont en gris.

À l'origine, le territoire n'est pas concédé d'un bloc, mais est divisé en plusieurs milliers de blocs de 12 500 hectares répartis parmi les blocs appartenant à l'État[4]. Ce système, jugé finalement peu pratique, est modifié en 1900, via la création du « Comité spécial du Katanga » (CSK), chargé de gérer conjointement les terres étatiques et celles de la compagnie, les frais, charges, pertes et bénéfices étant répartis à raison d'un tiers pour la compagnie et deux tiers pour l'État. La même année, le CSK passe un accord avec l'entrepreneur britannique Robert Williams (entrepreneur) (en), chargé de la prospection minière et de la création des compagnies d'exploitation avec une répartition par moitié des droits entre le CSK et Robert Williams[2].

De cette association, naît le , l'Union minière du Haut Katanga (UMHK), financée pour moitié par la compagnie de Robert Williams, la « Tanganyika Concessions Limited » et pour l'autre par la Société générale de Belgique, laquelle récupère les actifs du CSK, actions et territoires concédés[5] ; UMHK est, jusqu'à l'indépendance, la plus importante entreprise opérant au Congo[6]. Les droits d'exploitation concédés, ainsi transmis, sont remis en cause en 1960, au moment de l'indépendance de la république du Congo (future république démocratique du Congo) et font l'objet d'un litige belgo-congolais[7],[8].

Références


  1. Harms 1975, p. 78.
  2. CRISP 1968, p. 3.
  3. Fage, Oliver et Sanderson 1985, p. 342.
  4. CRISP 1968, p. 2.
  5. CRISP 1968, p. 4.
  6. CRISP 1967, p. 2.
  7. Kisangani 2016, p. 143, 149.
  8. CRISP 1965, p. 7.

Bibliographie

  • (en) Emizet Francois Kisangani, Historical Dictionary of the Democratic Republic of the Congo, Rowman & Littlefield, .
  • (en) J.D. Fage, Roland Anthony Oliver et G.N. Sanderson, The Cambridge History of Africa, vol. 6, Cambridge University Press, (lire en ligne).
  • (en) Robert Harms, « The End of Red Rubber: A Reassessment », The Journal of African History, vol. 16, no 1, , p. 73–88 (DOI 10.1017/S0021853700014110, JSTOR 181099).
  • « Le destin de l'union minière », Courrier hebdomadaire du CRISP, no 406, , p. 1-24 (DOI 10.3917/cris.406.0001).
  • « L'affaire de l'union minière du Haut-Katanga », Courrier hebdomadaire du CRISP, no 350, , p. 1-31 (DOI 10.3917/cris.350.0001).
  • « Le contentieux belgo-congolais », Courrier hebdomadaire du CRISP, no 283, , p. 1-25 (DOI 10.3917/cris.283.0001).
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