Compagnie de haut-parleurs et de tracts

Dans le cadre de la stratégie de contre-insurrection adoptée par l'armée française pendant la guerre d'Algérie, les compagnies de haut-parleurs et de tracts sont créées afin de mener la propagande pro-française.

Elles dépendent du 5e bureau et sont au nombre de trois en . Les effectifs de chaque compagnie s'élèvent à 85 hommes. Elles sont équipées de matériel moderne : chaque compagnie dispose de vingt véhicules motorisés, neuf magnétophones, dix amplificateurs, trois téléphones[1]. Chaque compagnie est divisée en quatre sections[1] :

  • commandement ;
  • renseignement (qui porte sur la préparation et le suivi des opérations) ;
  • action (organisation de l'action psychologique) ;
  • reproduction-diffusion, la section qui est chargée l'action visible, de l'impression des tracts et de la diffusion du matériel de propagande.

La propagande est diffusée par tracts, camions équipés de haut-parleurs, expositions itinérantes[1] illustrées de photos[2], et cinébus : des camions équipés d'écrans et de projecteurs pour diffuser des films de propagande, en arabe, du Service de diffusion cinématographique du Gouvernement général de l'Algérie[3]. La projection de ces films exaltant le rôle civilisateur de la France est mêlée de courts-métrages de fiction. Quelques films ont un contenu technique (sur l'érosion) ou prophylactique. Mais malgré cela, il semble que le public musulman ait été peu convaincu par le discours tenu par ces films[3].

L’action des CHPT diffusent aussi des rumeurs[1].

Le but de ces compagnies est d'instaurer la confiance entre l'armée française et la population musulmane[1],[4].

Elles deviennent les compagnies de diffusion et de promotion en juillet 1959[3],[4].

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • Sébastien Denis, Le cinéma et la guerre d’Algérie. La propagande à l’écran (1945-1962), Nouveau Monde éditions, 2009

Notes

  1. Marie-Catherine Villatoux, Paul Villatoux, « Le 5e bureau en Algérie », in Jean-Charles Jauffred, Maurice Vaïsse (directeurs), Militaires et guérilla dans la guerre d'Algérie. Éditions Complexe, Paris, 2001. Actes du colloque de Montpellier, organisé par le Centre d'études d'histoire de la Défense, les 5 et 6 mai 2000. (ISBN 2-87027-853-5) (notice BnF no FRBNF37224446), p. 403-404
  2. « L’usage de la photo dans la propagande pendant la guerre d’Algérie, thème d’une conférence au CCA à Paris », Algérie Presse Service, publié le 15 juin 2012, consulté le 25 septembre 2012.
  3. Sébastien Denis, « Les « cinébus » dans la tourmente », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée [En ligne], 130 | février 2012, mis en ligne le 21 février 2012, consulté le 25 septembre 2012.
  4. Renseignement et opérations spéciales, L'Harmattan, 2000, numéro 5, (ISBN 2-7384-9683-0), p. 74
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