Colonne Médicis

La colonne Médicis est une colonne accolée à la bourse de commerce de Paris, au sud-est de l'édifice, dans les jardins des Halles.

Ce site est desservi par la station de métro Louvre - Rivoli et Les Halles

Histoire

La colonne Médicis en contre-plongée.
Coupe de la colonne.
Escalier dans la colonne.
Monogramme de Catherine de Médicis sur la colonne, avec lettres C et H différenciées (à gauche). Par comparaison, monogramme non différencié sur le palais du Louvre voisin (à droite).

Cette colonne dorique, creuse, attribuée à l'architecte Jean Bullant, fut élevée en 1574 sur ordre de Catherine de Médicis dans la cour de l'hôtel de la Reine qu'elle venait de se faire construire. L'hôtel fut démoli au XVIIIe siècle, et la colonne en resta le seul vestige.

Première colonne isolée construite dans Paris, elle est haute de 31 mètres, large de 3 mètres, et contient un escalier intérieur de 147 marches qui mène à une plateforme surmontée d'une structure métallique. Une porte la faisait communiquer avec l'hôtel de la Reine.

La fonction de la colonne n'a jamais été précisément établie même si de nombreux auteurs estiment qu'elle est un témoignage du goût de la reine pour l'astrologie : elle aurait en effet servi de point d'observation du ciel à Côme Ruggieri, astrologue de la reine.

Elle avait aussi, probablement, une vocation commémorative, ce que laissent supposer le H et les C entrelacés, monogramme du roi Henri II et de la reine Catherine de Médicis. On remarquera cependant que les monogrammes sur la colonne sont ceux de la reine, car composés d'un H et de C bien différenciés. Henri II apposait des C opposés compris dans le H, qui formaient ainsi des D opposés, lettres de Diane de Poitiers.

En dehors des 18 cannelures qui ornent sa circonférence, des couronnes, des miroirs cassés, des fleurs de lys, des cornes d'abondance la décoraient. Certains de ces ornements allégoriques ne sont que partiellement visibles de nos jours. La colonne dominait, en tous cas, le centre de Paris de l'époque, et aurait ainsi pu jouer un rôle de tour de guet ou représenter un signe pour montrer et imposer toute la puissance de la Reine mère.

Louis Petit de Bachaumont, chroniqueur du XVIIIe siècle, la sauva de la destruction en 1748, en l'achetant (la colonne fut vendue séparément de l'hôtel) et en l'offrant par la suite à la ville de Paris, qui ne l'accepta cependant qu'à la condition de lui rembourser la somme qu'il avait dû verser pour l'acquérir. L'hôtel, qui avait été rebaptisé hôtel de Soissons, fut quant à lui livré aux démolisseurs. Sur son emplacement s'érigea en 1760 la halle aux blés. La colonne fut dotée en 1764 d'un cadran solaire, réalisé à 16 mètres au-dessus de sa base par l'astronome Alexandre Guy Pingré et aujourd'hui disparu, et en 1812 d'une fontaine dont subsiste l'ornement.

La bourse de commerce remplaça la halle aux blés en 1889.

Malgré les multiples transformations architecturales du quartier et menacée de destruction à maintes reprises, la colonne a été épargnée.

Elle a été classée monument historique par liste en 1862[1].

Notes et références

Bibliographie

  • Catherine Madoni, « L'hôtel de la Reine », dans Marie-Noëlle Baudouin-Matuszek (dir.), Paris et Catherine de Médicis, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, , 190 p., 29 cm (ISBN 2-905118-16-4), p. 108-127.
  • A. de Barthélemy, « La colonne de Catherine de Médicis à la Halle au Blé », Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1879, p. 180-199, (lire en ligne).

Voir aussi

  • Portail de Paris
  • Portail des monuments historiques français
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