Coelurosauria
Coelurosauria (du grec κοῖλος (creux), de οὐρά (queue) et de σαῦρος (lézard), donc « lézards à queue creuse ») est le clade contenant tous les dinosaures théropodes plus étroitement liés aux oiseaux qu’aux carnosaures. Il comprend les Compsognathidae, les Tyrannosauridae, les Ornithomimosauria et les Maniraptoriens. Le groupe des Maniraptora comprend les oiseaux, le seul groupe de dinosaures vivants aujourd’hui. La plupart des dinosaures à plumes découverts jusqu’à présent ont été des cœlurosaures. Philip J. Currie estime probable que tous cœlurosaures avaient des plumes. Dans le passé, le terme "Coelurosauria" fut utilisé pour se référer à tous les petits théropodes, bien que cette classification ait depuis été abolie. La grande ressemblance d’Archaeopteryx avec certains petits dinosaures carnivores bipèdes, comme les Compsognathus, a immédiatement fait apparaître la théorie selon laquelle les oiseaux descendaient d’une espèce appartenant à ce groupe de dinosaures, les cœlurosauriens[1].
Règne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Classe | Sauropsida |
Super-ordre | Dinosauria |
Ordre | Saurischia |
Sous-ordre | Theropoda |
Infra-ordre | Tetanurae |
Familles de rang inférieur
- †Megaraptora
- Tyrannoraptora
- †Bicentenaria
- †Vayuraptor
- †Xinjiangovenator
Pendant un siècle, la théorie est restée très controversée, voire rejetée. En effet, les oiseaux ont des clavicules, alors que les cœlurosauriens n’en ont pas. Dans les années 1970, cependant, des cœlurosauriens dotés de clavicules ont été découverts, et la théorie dinosaurienne sur l’origine des oiseaux est redevenue dominante.
Dans les années 1990, de nombreux fossiles de dinosaures à plumes ont été découverts, en particulier en Chine, et ont achevé d’imposer cette théorie. Il ne s’agit pas de fossiles intermédiaires entre dinosaures et oiseaux, mais bien de dinosaures cœlurosauriens avec des plumes ou des proto-plumes.
L’interprétation qui est faite de ces découvertes est qu’une espèce de dinosaure cœlurosaurien (voire l’ancêtre des Cœlurosauriens lui-même) a développé le caractère « plume » et que, parmi les descendants de cette espèce, se trouve entre autres l’ancêtre commun à tous les oiseaux.
À ce jour, les plumes sont clairement prouvées chez la plupart des membres de ce groupe[2] et restent à valider chez d'autres membres. Certains scientifiques pensent même que le développement des plumes pourrait être plus ancien que l’apparition des cœlurosauriens. Aucune découverte irréfutable n’a conforté cette thèse[3] jusqu’en 2010, date à laquelle un premier fossile de Concavenator (datant de 130 millions d'années) muni aux membres inférieurs de possibles plumes a été découvert en Espagne[4].
Anatomie
Squelette post-crânien
L’étude des traits anatomiques des cœlurosauriens indique que le dernier ancêtre commun avait développé la capacité à manger et à digérer la matière végétale, c’est-à-dire une adaptation à un régime omnivore, capacité qui pourrait être un contributeur majeur à la réussite de ce clade. Divers groupes seraient omnivores, tandis que d’autres se seraient spécialisés dans diverses directions, devenant insectivores (Alvarezsauridae), herbivores (Therizinosauridae) et carnivores (Tyrannosauridae et Dromaeosauridae). Le groupe comprend certains des plus grands (Tyrannosaurus) et des plus petits (Microraptor, Parvicursor) dinosaures carnivores jamais découverts.
Les caractéristiques qui distinguent les cœlurosauriens comprennent :
- un sacrum (série de vertèbres qui se fixent sur les hanches) plus long que chez les autres dinosaures,
- une queue raidie vers la pointe,
- un archet cubitus (partie inférieure de l’os du bras),
- un tibia (partie inférieure de l’os de la jambe) qui est plus long que le fémur (os de la cuisse).
Plumes
À ce jour, des traces fossilisées de plumes ont été identifiées chez la plupart des lignées cœlurosauriennes. Des plumes d’un certain type, ou des caractéristiques morphologiques suggérant la présence de plumes, ont été trouvés dans les fossiles d’au moins une espèce dans tous les sous-groupes de cœlurosauriens. Les plumes actuellement observées sur les Coelurosauria autres que les oiseaux modernes sont sans exception plus primitives, et certaines espèces cœlurosauriennes sont connues pour avoir eu la peau nue ou écailleuse plutôt que des plumes sur au moins certaines parties de leur corps. Il s’agit notamment de grands tyrannosaures, certains Compsognathidae tels que Juravenator et Scansoriopteryx. À ce jour, tous les exemples de restes de plumes sur ces dinosaures ont été trouvés près des pattes postérieures et sur la queue. La plupart des cœlurosauriens, y compris les oiseaux modernes, ont conservé des écailles sur les pieds, même si chez quelques-uns (comme Anchiornis et le moderne Lagopède alpin), les pieds et les orteils sont également entièrement recouverts de plumes. Bien que l’on ait cru que les plumes étaient une caractéristique exclusive aux cœlurosauriens, des plumes ou des structures de plumes sont également connus chez certains ornithischiens (comme Tianyulong).
En 2016, un article publié dans Current Biology annonce qu’un scientifique chinois a découvert au Myanmar, dans un bloc de l’ambre birman fossilisé un fragment de queue d’un cœlurosaurien où apparaissent clairement des plumes[5].
Système nerveux
Bien que rares, des moulages complets de structures endocrâniennes ont été reconstitués à partir de fossiles. La plupart du temps, le travail est fait à partir de boîtes crâniennes sans endommager les précieux spécimens en utilisant une tomographie assistée par ordinateur et un logiciel de reconstruction 3D. Ces découvertes sont d’une grande importance évolutive car elles aident à documenter l’émergence de la neurologie des oiseaux modernes de celle des reptiles antérieurs. Une augmentation de la proportion occupée par le cerveau semble s'être produite avec l’avènement des Coelurosauria.
Phylogénie
Phylogénie simplifiée des groupes de théropodes, d'après Hendrickx et al., 2015[6] :
Theropoda |
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Coelurosauria |
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Notes et références
- Godefroit, Pascal ; Cau, Andrea ; Hu, Dong-Yu ; Escuillié, François ; Wu, Wenhao ; Dyke, Gareth (2013). A Jurassic avialan dinosaur from China resolves the early phylogenetic history of birds. Nature. in press. doi:10.1038/nature12168
- Jean-Luc Goudet, « Les dinosaures qui respiraient comme les oiseaux », Futura-Sciences, le 9 novembre 2007.
- encyclopédies Hachette
- Francisco Ortega, Fernando Escaso & José L. Sanz : A bizarre, humped Carcharodontosauria (Theropoda) from the Lower Cretaceous of Spain, Nature, 467, 203-206 (9 September 2010)
- A Feathered Dinosaur Tail with Primitive Plumage Trapped in Mid-Cretaceous Amber, Lida xing & al., Current Biology, 8 décembre 2016
- (en) C. Hendrickx, S.A. Hartman et O. Mateus, « An Overview of Non- Avian Theropod Discoveries and Classification », PalArch’s Journal of Vertebrate Palaeontology, vol. 12, no 1, , p. 1–73 (lire en ligne).
Bibliographie
- Bonaparte, N. P., & Pavel, J. C. (1990). A continental assemblage of terapods from the Lower Cretaceous beds of El Parete, northeastern Chile (Sauropoda-Coelurosauria-Carnosauria-Aves).
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