Codex Modena

Le Codex Modena, (Modène, Bibliothèque Estense, α.m.5,24) souvent désigné par le sigle Mod A, est un manuscrit italien de musique médiévale du début du XVe siècle. Le manuscrit est l'une des sources les plus importantes de l'ars subtilior. Il est conservé à la Bibliothèque Estense de Modène.

L'origine précise du Codex Modena est controversée, Pavie, Milan, Pise et Bologne étant toutes proposées[1]. La propriété du livre par la Bibliothèque Estense n'est clairement établie qu'au début du XIXe siècle, bien qu'un catalogue de 1495 de la bibliothèque de la maison d'Este à Ferrare puisse s'y référer[2]. Il fut redécouvert par le philologue Antonio Cappelli en 1868[3].

Si l'on exclut les pages volantes et les ajouts modernes, le Codex Modena comprend 51 folios en parchemin divisés en cinq rassemblements. Les premier et dernier rassemblements sont décorés dans un style plus simple que les rassemblements centraux et contiennent surtout des œuvres de Matteo da Perugia, tandis que les trois rassemblements du milieu contiennent des œuvres d'un groupe plus varié de compositeurs de la tradition de l'ars subtilior et du trecento italien.

Gais et jolis de Guillaume de Machaut.

Le manuscrit contient 100 pièces, toutes polyphoniques, principalement de compositeurs français et italiens. Bien que le codex contienne certaines œuvres religieuses, dont 12 mouvements de messe, la plupart des textes et des formes y sont profanes, comme des ballades, des rondeaux, des virelais et des ballatas. La plupart des compositions contiennent les rythmes complexes de l'ars subtilior. En dépit de ses origines présumées italiennes, de nombreuses pièces ont des textes en français. La plupart des compositions du Codex Modena date des environs de 1380-1420. Beaucoup d'œuvres de Matteo da Perugia ont été ajoutées plus tard.

Le Codex Modena est la source la plus importante des compositions de Matteo da Perugia, contenant trente œuvres complètes et deux parties uniques qui lui sont attribuées. Il contient également de multiples œuvres des compositeurs Antonello da Caserta, Antonio Zacara da Teramo, Philippoctus de Caserta, Jacob Senleches, Guillaume de Machaut, Bartolino da Padova, Bartolomeo da Bologna, Johannes Ciconia, Conradus de Pistoria, Egardus, Magister Egidius Augustinus, Johannes de Janua, Matheus de Sancto Johanne, et Andreas Servorum[4].

Notes et références

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Bibliographie

  • (it) Antonio Cappelli, Poesie musicali dei secoli XIV, XV e XVI tratte da vari codici (Bologna: Romagnoli, 1868) [lire en ligne]
  • (it) Nino Pirrotta, « Il codice Estense lat. 568 e la musica francese in Italia al principio del '400 », Atti della Reale Accademia di Scienze, Lettere e Arti de Palermo IV (1944/45) (OCLC 30695209), p. 101-154.
  • (en) Ursula Günther (éd.), The Motets of the Manuscripts Chantilly, Musée condé, 564 (olim 1047) and Modena, Biblioteca Estense, a. M. 5, 24 (olim lat. 568). coll. « Corpus mensurabilis musicae » (no 39), [n.p.]: American Institute of Musicology, 1965 (OCLC 720092993).
  • (en) Willi Apel, éd., French Secular Compositions of the Fourteenth Century. American Institute of Musicology, 1970 [lire en ligne][PDF].
  • (en) Richard H. Hoppin, Medieval Music. The Norton Introduction to Music History. New York, W.W. Norton & Co., 1978. (ISBN 0-393-09090-6)
  • (en) Ursula Günther, « Unusual Phenomena in the Transmission of Late Fourteenth-Century Polyphonic Music », Musica disciplina 38 (1984).
  • (en) Ursula Günther, « Sources, MS, VII: French Polyphony 1300–1420  », dans Grove Music Online, Oxford University Press,
  • (en) Ursula Günther et Anne Stone, « Matteo da Perugia  », dans Grove Music Online, Oxford University Press,
  • (en) Yolanda Plumley, « An 'Episode in the South'? Ars Subtilior and the Patronage of French Princes », Early Music History: Studies in Medieval and Early Modern Music 22 (2003), p. 103–168, DOI:10.1017/S0261127903003036.
  • (en) Anne Stone, The Manuscript Modena, Biblioteca Estense, Alpha.M.5.24: Critical Study and Facsimile Edition, Libreria Italiana Musicale, 2005.
  • (en) Jason Stoessel, « Arms, a Saint and Inperial sedendo fra più stelle: The Illuminator of Mod A », Journal of Musicology, vol. 31, no 1, , p. 1–42 (ISSN 0277-9269, OCLC 6965413749, DOI 10.1525/jm.2014.31.1.1, lire en ligne)

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