Coco de Paimpol

« Coco de Paimpol » est une appellation d'origine protégée (AOP) qui s'applique depuis 2016 à une production de haricots (Phaseolus vulgaris), demi-secs récoltés en gousses (qui doivent contenir au moins 2 grains) et commercialisés en frais (haricots à écosser). L'origine de l'appellation remonte à 1998, année de publication du cahier des charges de l'appellation d'origine contrôlée « Coco de Paimpol »[1]. L'aire de culture de cette appellation s'étend sur 85 communes du département des Côtes-d'Armor comprenant la côte du Trégor et le nord de la région de Guingamp. Sa gousse doit contenir au moins 2 grains. L'appellation est gérée par le syndicat de défense de l’AOC Coco de Paimpol[2].

Coco de Paimpol

Haricots coco de Paimpol, cosses et grains.

Lieu d’origine Paimpol
Utilisation Alimentation humaine
Type de produit Légumes d'accompagnement
Variétés 'Goanag', 'Kentan', 'Armor' ou variétés-populations répondant au type variétal

défini dans le cahier des charges.

Classification AOC / AOP
Confrérie Confrérie du Coco de Paimpol
Saison De juin à octobre

Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor

Histoire

Le haricot est cultivé en Bretagne depuis le XVIIIe siècle, mais il faut attendre 1928 pour qu'un marin de la Marine nationale[3], du nom de Claude le Diaoul, surnommé "Coco le coco" en raison de ses convictions communistes[4], rapporte d'Argentine des graines de haricots[5] et les sème dans ses terres du Goëlo.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, ce haricot permet aux habitants de s’alimenter, alors que la région connaît une grave période de pénurie. Depuis lors, la production s'est étendue au Trégor et au Goëlo, et se stabilise actuellement autour de 6 000 à 9 000 tonnes de gousses par an. En 1998, le coco de Paimpol est le premier légume frais à avoir obtenu une AOC (Appellation d'origine contrôlée). Cette AOC est ensuite complétée au niveau européen par une AOP (Appellation d'origine protégée), couvrant 85 communes costarmoricaines, soit 1400 hectares de terres[6].

Description

Grains de cocos de Paimpol.

Le coco de Paimpol est un haricot blanc demi-sec à écosser présenté dans sa gousse. Il est facilement reconnaissable à sa robe jaune paille, marbrées de coloration violette de sa gousse, et à son grain blanc unicolore de forme ovoïde, à l'épiderme de très faible épaisseur. Sa cuisson particulièrement rapide donne un produit tendre et fondant au goût caractéristique de nuances florales et fruits secs[7]. Ses qualités culinaires et son originalité (récolte manuelle des gousses) ont justifié l'attribution de la première appellation d'origine contrôlée décernée à un légume frais, en 1998.

Riche en fibres et vitamine B5, le coco de Paimpol contient aussi de la vitamine B1, du fer et des oligo-éléments et sa peau très fine ne provoque pas de flatulences.

Le coco est relativement pauvre en glucides (20 %) et riche en protéines (12 %) : 100 grammes de cocos fournissent environ 150 calories[8].

Il est commercialisé de juillet à octobre.

La récolte n'est pas mécanisée, mais effectuée à la main. De juillet à fin octobre, avec un pic de production de la fin août au début de septembre, la cueillette sollicite des ramasseurs, souvent des travailleurs saisonniers, connus sous le nom de « plumeurs ». D'un geste, ils arrachent les gousses arrivées au stade demi-sec des pieds de haricot, préalablement arrachés, en éliminant les gousses défectueuses et les impuretés[1] ; ce geste évoque celui du plumage de la poule. Un bon plumeur peut récolter jusqu’à 150 kg de cocos par jour. Ils étaient rémunérés au kilo ramassé et non à l'heure jusqu'en mai 2017. Les syndicats ont obtenu un SMIC horaire, équivalent à un volume d'environ 130 kilos ramassés par jour[9].

Cuisine

La coco de Paimpol accompagne parfaitement un cabillaud en cocotte par exemple. Il est aussi apprécié en salade tiède, en gratin à la tomate[10]… Il peut également être cuisiné sous forme de dessert, l'une des recettes les plus célèbres étant : "le coco aux fraises de Plougastel, espuma d'artichaut de Plouzané, caviar d'andouille de Guéméné et pickles de salicorne, par le chef Simon.[11]

Notes et références

  1. Actimage, « Décret du 9 février 1998 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Coco de Paimpol » », sur INAO, (consulté le ).
  2. « Cahier des charges de l’appellation d’origine protégée « Coco de Paimpol » homologué par l' arrêté du 6 avril 2016 publié au JORF du 16 avril 2016 », sur Bulletin officiel du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt n°2016-18, .
  3. Le Républicain Lorrain, « Un drôle de coco ! »,
  4. « Le coco de Paimpol », sur Le coco de Paimpol ~ Un mot par jour, (consulté le )
  5. « Le coco de Paimpol », Union des coopératives de Paimpol et de Tréguier (consulté le ).
  6. « Le Coco de Paimpol (AOC) », sur http://www.paimpol-goelo.com (consulté le )
  7. « Publication d'une demande d'enregistrement au sens de l'article 6, paragraphe 2, du réglement (CEE) no2081/92 relatif à la protection des appellations d'origine et des indications géographiques », sur Journal officiel des communautés européennes C 343/7, (consulté le ).
  8. « Coco de Paimpol AOP Prince de Bretagne : calories et informations nutritionnelles », sur Food Information, (consulté le ).
  9. « L’application du Smic horaire pour les Plumeurs de Cocos de Paimpol », sur SMIC Net, (consulté le ).
  10. « Gratin de coco de Paimpol » (consulté le ).
  11. « Cocos de paimpol : nos délicieuses recettes de cocos de paimpol », sur Marmiton (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

« Confrérie du coco de paimpol » (consulté le )

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