Circoncision malgache

La circoncision est une pratique initiatique traditionnelle encore en vigueur à Madagascar et qui prend différentes formes selon les régions. Dans les Haut-Plateaux, en Imerina, elle se pratique en hiver, c'est-à-dire entre mai et août, de manière individuelle. Elle est appelée famorana ou didimpoitra[1]. Dans le sud de l'île, elle se déroule de manière collective et se dénomme sambatra chez les Antambahoaka du Sud-Est et savatse chez les Ambolavaha du Sud-Ouest. Le sambatra, qui a lieu tous les sept ans, donne lieu à des réjouissances pouvant durer un mois.

Estampe tirée de la Galerie agréable du monde, du géographe Pieter van der Aa.

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Signification symbolique

La circoncision persiste mais tend à perdre de son symbolisme originel et à se réduire en une simple coutume[2]. Au-delà de la diversité de ses manifestations, elle symbolise la puissance sexuelle, associée à la fécondité[3].

Déroulement du rituel en Imerina

La première sortie publique du bébé s'effectue une huitaine de jours après sa naissance, qui ne possède pas encore de nom. Après trois à cinq mois, un premier rituel consiste à effectuer la première coupe de cheveux aux enfants, qu'on appelle ala volon-jaza littéralement « enlèvement de cheveux autour d'un grand repas ». Les filles sont alors pleinement intégrées à l'humanité mais les garçons doivent être circoncis pour cela[4].

La cérémonie de la circoncision proprement dite se déroule traditionnellement pendant l'hiver, une case étant dévolue à l'opération proprement dite[5]. Toute la famille participe à sa préparation (matériel et condiments symboliques, comme le sucre et la banane). Au crépuscule, tous les mâles de la famille prennent le « rano mahery » ou eau sacrée recueillie par le passé au pied d'une montagne par un homme fort qui ne devait pas être orphelin. Cette eau sert au « rain-jaza », le circonciseur[6] de laver les mains, la plaie de l'enfant et le couteau.

Sambatra

Pour les Antambahoaka la circoncision, ou sambatra, se déroule de manière collective tous les 7 ans, donnant lieu à de grandes réjouissances[7]. Encore pratiquée au début du XXIe siècle, les petits garçons nés durant cet intervalle septennal se voient consacrés homme par le roi[8]

Bibliographie

Ouvrages

  • (en) Maurice Bloch, From blessing to violence : history and ideology in the circumcision ritual of the Merina of Madagascar, Cambridge, Cambridge University Press, , IX-210 p. (présentation en ligne)

Articles

  • Louis Molet, « Conception, naissance et circoncision à Madagascar », L'Homme, Paris, EHESS, vol. 16, no 1, , p. 33-64 (JSTOR 25159120)
  • Pierre Pacaud, « L'ombilic et le prépuce : naissance, mort, castration dans les sociétés malgaches », Champ psychosomatique, vol. 36, no 4 « Du marquage du corps à l’automutilation », , p. 39-55 (lire en ligne)
  • Robert Razafitsaroana et P.H. Dubois, « Le "Sambatra" ou la circoncision chez les Antambahoaka : tribu de la côte Est de Madagascar (Mananjary) », Anthropos, vol. 22, nos 5-6, , p. 747-764 (JSTOR 40445698)

Références

  1. Pacaud 2004, p. 44
  2. Molet 1976, p. 58
  3. Pacaud 2004, p. 42
  4. Molet 1976, p. 35-38
  5. Molet 1976, p. 39
  6. Littéralement le père d'enfant.
  7. Razafitsaroana et Dubois 1927, p. 747
  8. Annick Desmonts, Madagascar, Olizane, 2014, p. 188
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