Chrome hexavalent
Le chrome hexavalent ou chrome(VI) est le 6e état d'oxydation du chrome. Les produits qui en contiennent sont le plus souvent extrêmement toxiques.
Le chrome se trouve dans cet état d’oxydation dans de nombreux composés, tels que le trioxyde de chrome (anhydride chromique), le dichromate de sodium, le dichromate de potassium et le chromate de strontium, qui sont utilisés dans des procédés industriels : tannage du cuir, préparation de surface avant peinture, chromage dur, décor, etc. Ces procédés utilisent une propriété du chrome VI faisant de lui un cation fortement oxydant, mais qui le rend aussi dangereux pour la santé et l'environnement.
Toxicologie, écotoxicologie
Il est classé comme cancérogène, mutagène et reprotoxique.
Il est à ce titre soumis à la réglementation européenne « Reach » (Registration, Evaluation, Authorization and restriction of CHemicals).
Précautions d'utilisation
Utilisé dans l'industrie, le chrome(VI) demande de prendre de nombreuses précautions pour protéger la santé des personnes amenées à l'utiliser et éviter les rejets. Il ne doit pas non plus se retrouver en faible concentration dans les produits finis au contact de la population :
- quand il est présent comme composé dans les produits en cuir, il peut provoquer des réactions allergiques, telles que des éruptions cutanées ; 0,2 % de la population européenne serait allergique au chrome hexavalent[1] ;
- lorsqu'on le respire, il peut provoquer des irritations nasales et des saignements de nez.
Il peut aussi provoquer :
- des troubles de l'estomac et des ulcères ;
- des problèmes respiratoires ;
- un affaiblissement du système immunitaire ;
- des dommages au foie et aux reins ;
- une altération du matériel génétique ;
- le cancer du poumon ;
- la mort.
La Directive RoHS européenne interdit l'utilisation de plus de 0,1 % en poids de chrome hexavalent.
De nombreux cas d'intoxication au chrome hexavalent sont rapportés par le Blacksmith Institute dans l'État d'Orissa en Inde et plus particulièrement à Sukinda Valley (l'un des sites les plus pollués au monde du fait des vastes mines de chrome à ciel ouvert et de l'absence de mesures et de traitements des roches souillées et des eaux contaminées[2]), et aussi à Hinkley (en) en Californie du fait de la contamination des eaux souterraines (en), ce dernier cas, en particulier, ayant été mis en évidence par Erin Brockovitch.
Notes et références
- « Le chrome, un danger localisé », sur La Santé Publique, (consulté le ).
- (en) « THE WORLDS WORST 2013: THE TOP TEN TOXIC THREATS » (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Benamane, S. A. (2011). Récupération du chrome des rejets de bains de tannage par voie électrochimique (Doctoral dissertation).
- Chiffoleau, J. F. (1994). Le chrome en milieu marin. (Achimer/Ifremer)
- Desjardin, V. (2002). Réduction du chrome (VI) par la souche Streptomyces thermocarboxydus NH50 isolée à partir d’un sol pollué (Doctoral dissertation, institut national des sciences appliquées de Lyon).
- Raetzo, P. (2002). Recyclage des oxydes de chrome hexavalent contenus dans les boues galvaniques. CHIMIA International Journal for Chemistry, 56(5), 239-241.
- Seby F & al. (2009). Étude de l’évolution des formes chimiques des métaux dans des sédiments marins dragués stockés à terre. Revue Paralia, 2, s3-1.
Articles connexes
- Erin Brockovich, connue pour avoir révélé une affaire de pollution des eaux potables en Californie
- Acide chromique
- Dichromate
Liens externes
- INRS Fiche toxicologique ; Chrome hexavalent
- NIOSH Chromium hexavalent - NIOSH Manual of analytical methods, 3e éd., Washington (DC), DHHS (NIOSH), septembre 1985, méthode 7600, 4 p.
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