Christophe Thivrier
Christophe Thivrier, dit Christou (Durdat-Larequille, - Commentry, ), est un ouvrier et homme politique français. Élu à Commentry en 1882, il est surnommé le « député en blouse » et réputé pour être le premier maire socialiste du monde[1],[2].
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Christophe Thivrier | |
Christophe Thivrier expulsé de la Chambre des députés pour avoir crié « Vive la Commune ! » (dessin de José Belon, Le Petit Journal) | |
Fonctions | |
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Député de l'Allier (1889-1895) | |
Gouvernement | IIIe République |
Biographie | |
Date de naissance | |
Date de décès | (à 54 ans) |
Biographie
Christophe Thivrier est le fils de Gilbert Thivrier, cultivateur puis mineur, et Marie Moncier. À l'âge de 10 ans il est ouvrier mineur. Par la suite, il occupera les professions d'entrepreneur en bâtiment, huilier, boulanger, marchand de vin, tous ses métiers servant à se défaire de l'emprise de la compagnie des mines qui tentait de faire taire le mouvement ouvrier naissant. Il fut partie prenante de La Marianne (société secrète qui tentait d'unifier les revendications ouvrières dans l'illégalité, les syndicats étant interdits)[3].
Mineur jusqu'à l'âge de 28 ans, il devient par la suite un petit entrepreneur dans le bâtiment. Il est élu conseiller municipal de Commentry en 1874 sur une liste républicaine. Élu maire de Commentry le , il devient le premier maire socialiste au monde. Il fut réélu en 1888 mais abandonna son poste après sa victoire aux élections législatives.
Élu député en 1889 sous l'étiquette du Parti ouvrier, il se présente à l'Assemblée nationale dans la blouse bleue des ouvriers bourbonnais respectant ainsi l'engagement pris devant les mineurs de Bézenet et refusa de la poser sous les injonctions des huissiers, leur rétorquant : « Quand l'abbé Lemire posera sa soutane, quand le général de Gallifet quittera son uniforme, je poserai ma blouse d'ouvrier ».
Il est notamment connu pour un épisode dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le . Lorsque le député de la Haute-Saône Georges Chaudey adresse à Jules Guesde « quand on a derrière soi la Commune, on n'a pas le droit de protester contre la violation de la liberté », Christophe Thivrier crie trois fois « Vive la Commune », ce qui lui vaut une exclusion temporaire[4]. C'est d'ailleurs en souvenir de cet incident que les mairies de Montluçon et Commentry chôment depuis, le 18 mars, date anniversaire de la Commune[5].
Il est le père de deux autres maires de Commentry, Alphonse et Isidore Thivrier, et du député Léon Thivrier, ainsi que le beau-père du journaliste, écrivain et homme politique Ernest Montusès.
Notes et références
- Alain Bergounioux, Des poings et des roses : le siècle des socialistes, Martinière, , 255 p. (lire en ligne), p. 34.
- Fabien Conord, « L'encre, la pierre et la parole. Les socialistes de l'Allier et leur histoire, 1944-2001 », Le Mouvement social, no 205, , p. 43-60 (lire en ligne, consulté le ).
- Marcel Légoutière, Un Siècle de luttes sociales en Bourbonnais, Union départementale des syndicats C.G.T. de l'Allier, , p. 21.
- Jean El Gammal, Politique et poids du passé : dans la France "fin de siècle", Presses universitaires de Limoges, , 789 p. (ISBN 978-2-84287-121-5, lire en ligne), p. 677
- « Le premier maire socialiste du monde ! Un Français dans l'Allier... », site du centenaire du Parti socialiste.
Bibliographie
- Ernest Montusès, Le Député en blouse, préface de Jean Jaurès, Figuière, 1913, 80 p.
- « Christophe Thivrier », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
- Marie Aynié, « Quelle tenue en séance ? Les transgressions du député en blouse, Christophe Thivrier », Parlement(s) : revue d'histoire politique, vol. 1, no 23, , p. 95-113 (lire en ligne, consulté le ). Via Cairn.info
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