Chi Li

Chi Li (池莉 ; pinyin : Chí Lì) est une romancière et femme politique chinoise, née le [1] à Xiantao (Chinois : 仙桃 ; pinyin : Xiāntáo), (province du Hubei), proche de la grande cité de Wuhan. Après avoir étudié et pratiqué quelques années la médecine, elle s'est entièrement consacrée à la littérature. Ses récits se caractérisent par leur brièveté, une simplicité narrative, des descriptions minutieuses et parfois triviales de la vie quotidienne, et, pour la plupart, leur localisation à Wuhan dans la Chine d'après la réforme économique. Ils racontent la vie de familles et de couples ordinaires, sur lesquels l'auteur porte un regard tantôt satirique, tantôt complice, aux prises avec leurs problèmes à la fois matériels et relationnels, personnages aux antipodes des héros idéalisés du réalisme socialiste. Ces caractéristiques font de Chi Li une représentante du courant littéraire qu'on a qualifié de néo-réalisme[2] ainsi que la littérature des cicatrices[3].

Dans ce nom chinois, le nom de famille, Chi, précède le nom personnel.

Biographie

Le père de Chi Li, d'origine pauvre, est devenu officier, alors que sa mère appartenait à une famille aisée de propriétaires terriens. Dès quatre ans Chi Li considérait les sinogrammes « comme (ses) amis et ses jouets », selon ses propres mots [4] ; elle écrit des poèmes à l"adolescence. Sous la révolution culturelle, la famille, classée comme "droitiste" est envoyée dans un village du Hubei, où Chi Li travaille la terre, puis enseigne comme institutrice en tant que « jeune instruite ». En 1976, elle entre à la faculté de médecine, exerce pendant cinq ans en campagne, puis dans le consortium métallurgique de Wuhan. La littérature lui apparaît alors comme un antidote à l'expérience éprouvante de la maladie et de la mort[4]. Admise en 1983 à la faculté de langue et de littérature chinoises de l'université de Wuhan, elle en sort diplômée en 1987.

À trente ans, elle choisit la littérature comme profession. Elle devient éditrice dans la revue littéraire Fang Cao (littéralement : Herbe parfumée), publie ses premiers livres sur la société chinoise dans les années 1980. La critique remarque un de ses premiers romans Yue'er hao (traduit en anglais sous le titre Nice Moon) (1982), mais c'est Triste Vie (烦恼人生, Fannao rensheng, paru en 1987 [5] suivi en 1988 de 不谈爱情, Butan aiqing)[6] et de Soleil levant ('太阳 出世, Tàiyáng chūshì), paru en 1990, qui forme une trilogie romanesque intitulée trilogie de la vie, qui font d'elle une des principales représentantes du courant néoréaliste. En 1999, son roman 来来往往, Lailai wangwang, (littéralement : Va et viens), d'un style populaire par son thème, son langage, sa structure narrative, est adapté à la télévision et conquiert un vaste public [7]. La même année, elle devient vice-présidente de l’Union des écrivains de Wuhan, puis de la province du Hubei.

Ses romans, parce qu'ils évoquent la vie de tous les jours et les problèmes rencontrés par les gens ordinaires, connaissent un grand succès en Chine où ils ont été regroupés en plusieurs volumes et réédités à diverses reprises[5]. À la suite du contrat passé avec les éditions Actes Sud qui publie ses œuvres en français dans les années 1990, c'est en France qu'elle fait son premier voyage à l'étranger[4]. Elle a été traduite également en anglais, espagnol, japonais, coréen, vietnamien et thaï[8]. Plusieurs de ses œuvres ont été adaptées à la télévision ; son roman Le Show de la vie (生活秀, Shēng huó xiù), paru en 2000[9] est adapté au cinéma sous le même titre par le réalisateur Huo Jianqi en 2002[9],[10].

Chi Li s'est mariée en 1987 et a donné naissance à une fille en 1988 [11].

Œuvres traduites en français

  • 烦恼人生, Fánnǎo rénshēng, 1987)
    Publié en français sous le titre Triste Vie, traduit par Shao Baoqing, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 1998, 101 p. (ISBN 2-7427-2007-3) ; réédition, Arles, Actes Sud, coll. « Babel » no 689, 2005 (ISBN 2-7427-5541-1) : La relation d'une journée ordinaire d'un ouvrier de Wuhan dans la Chine post-maoïste : les transports publics, la garderie d'enfants où il dépose son fils, l'usine de laminage où il travaille, le plaisir de retrouver le soir son foyer et une épouse attentionnée, ses efforts aussi pour accepter la médiocrité d'une vie banale, malgré ses rêves d'aventures amoureuses et les ennuis qui viennent s'ajouter ce jour-là aux préoccupations quotidiennes.
  • 太阳 出世, Tàiyáng chūshì, 1990)
    Publié en français sous le titre Soleil levant, traduit par Angel Pino, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2005, 154 p. (ISBN 2-7427-5539-X) ; réédition, Arles, Actes Sud, coll. « Babel » no 899, 2008 (ISBN 978-2-7427-7588-0) : La vie d'un couple tout récemment marié, bouleversée par la grossesse de la jeune femme et la naissance d'une petite fille qu'ils prénomment Soleil Levant. Chi Li raconte par le menu les problèmes matériels ainsi que les relations parfois tendues avec leurs parents auxquels ce couple inexpérimenté est confronté, tout en montrant combien ces épreuves et l'amour qu'ils portent à leur enfant les enrichissent et les « font grandir ».
  • 你是一条河, Nǐ shì yī tiáo hé, 1995)
    Publié en français sous le titre Tu es une rivière, traduit par Angel Pino et Isabelle Rabut, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2004, 202 p. (ISBN 2-7427-4765-6) ; réédition, Arles, Actes Sud, coll. « Babel » no 764, 2006 (ISBN 2-7427-6287-6) : Le roman se déroule de 1964 à 1985 dans le village imaginaire de Mian Shui, situé sur la Xiang, affluent du Yangzi Jiang. Le personnage principal, Lala, perd son mari dans un incendie au début du récit et doit faire vivre ses huit enfants en une période bouleversée par les événements qui ébranlent la Chine, la révolution culturelle en particulier, que Lala, analphabète, n'appréhende qu'à travers leurs répercussions sur la vie locale et les activités de ses aînés. Chi Li brosse le portrait d'une femme au caractère entier et indépendant, menant un combat incessant pour nourrir, élever ses enfants et leur assurer un avenir, mais dont l'impulsivité et l'autoritarisme se révèlent dévastateurs. Elle met en particulier l'accent sur la haine qui s'installe entre elle et celle de ses filles qui lui ressemble le plus en sensibilité et intransigeance.
  • 预谋杀人, Yùmóu shārén, 1995)
    Publié en français sous le titre Préméditation, traduit par Angel Pino et Shao Baoqing, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2002, 136 p. (ISBN 2-7427-4094-5) ; réédition, Arles, Actes Sud, coll. « Babel » no 1040, 2010 (ISBN 978-2-7427-9506-2) : Wan Lie Gou est le descendant d'une famille jadis prospère et aujourd'hui ruinée.Ses parents sont devenus ouvriers agricoles chez les Ding, une famille qui s'est au contraire enrichie, mais se montre très généreuse envers Lie Gou et sa grand-mère. Celle-ci le persuade que les Ding sont responsables de la mort accidentelle de sa mère, et quand ils arrangent pour Lie Gou un mariage avec une fille marquée par la petite vérole, cependant que Ding Zhong Wang épouse celle qu'il convoitait, Lie Gou ne songe plus qu'à assassiner son rival. Le récit a pour toile de fond les combats entre communistes, nationalistes et Japonais. Le lendemain même de son mariage, il disparaît et s'engage au service d'un seigneur de la guerre auquel il se voue corps et âme en rivalisant de cruauté. Une mission lui donnant l'opportunité de regagner son village, il monte un traquenard pour livrer Zhong Wang aux Japonais. Sa tentative pour satisfaire son désir de meurtre échoue, révélant tout à la fois sa bassesse et la bravoure de son rival. De 1941 à 1949, il combat avec différentes factions nationalistes, puis dans le camp des communistes, avec toujours la même idée en tête. L'instauration de Histoire de la République Populaire entraîne le retour au village des Ding et de Lie Gou qui renoue avec sa femme en se découvrant un fils de dix ans. Un combat singulier avec Zhong Wang, puis ses efforts pour le faire condamner comme propriétaire terrien, traître à sa patrie, tournent à son désavantage. Il comprend enfin qu'il a fait fausse route et décide de se vouer à l'éducation de ses enfants.
  • 你以为你是谁 ?, Nǐ yǐwéi nǐ shì shéi, 1995)
    Publié en français sous le titre Pour qui te prends-tu ?, traduit par Hervé Denès, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 1998, 154 p. (ISBN 2-7427-3046-X) ; réédition, Arles, Actes Sud, coll. « Babel » no 850, 2007 (ISBN 978-2-7427-7154-7) : Wu Qiao, restaurateur affairé, doit faire face aux problèmes de sa famille en tant qu'aîné conscient de ses responsabilités. La volonté de divorcer prise par le conjoint de sa sœur entraîne un conseil de famille où ses parents le chargent de trouver comment faire obstacle à une décision qu'ils réprouvent tout autant que sa sœur toujours éprise de son mari, un homme qu'elle a aidé à trouver un travail, puis à se promouvoir et qui veut la quitter pour une autre femme, maintenant qu'il occupe un poste rémunérateur. Son jeune frère, par ailleurs, risque de mal tourner en exploitant la naïveté de paysans attirés par des jeux de rue où il les escroque. Quant à ses deux autres sœurs, toutes deux au chômage, elles vivent de l'aide qu'elles lui apportent dans son établissement. Ces difficultés sont présentées comme les répercussions de la conversion de la Chine à « l'économie socialiste de marché ». Les parents, en particulier, ouvriers retraités nourris de morale prolétarienne, ont perdu tout repère dans une société qui favorise les ambitieux peu scrupuleux. Wu Qiao fréquente quelque temps une étudiante habituée de son restaurant, mais à l'issue d'une nuit partagée, il comprend que Yi Xin envisage un avenir tout autre que celui qu'il rêvait de partager avec elle.
  • 云破处, Yún pòchù, 1997)
    Publié en français sous le titre Trouée dans les nuages, traduit par Isabelle Rabut et Shao Baoqing, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 1999, 115 p. (ISBN 2-7427-2491-5) ; réédition, Arles, Actes Sud, coll. « Babel » no 626, 2004 (ISBN 2-7427-4737-0) : Cadres dans un institut de recherches de Wuhan, Jin Xiang et Zeng Shanmei sont des époux et des travailleurs modèles, jusqu'au jour où une rencontre fortuite amène celle-ci à soupçonner son mari d'avoir été à l'âge de onze ans la cause involontaire de son enfance malheureuse et traumatisée. Dès lors le couple, tout en sauvegardant les apparences au travail, se livre chaque soir à des confrontations de plus en plus violentes où la vérité finit par se faire jour. La haine éprouvée trente ans auparavant par les familles de paysans dont celle de Jin Xiang pour les chercheurs citadins venus travailler dans une usine d'armements construite à la suite d'expropriations dont sont victimes les villageois les conduit à empoisonner, entre autres travailleurs, les parents de Zeng Shanmei qui sera victime de viols répétés chez l'oncle qui l'a recueillie. Ce passé qui resurgit détruit le couple et le récit se termine tragiquement.
  • 生活秀, Shēng huó xiù, 2000)
    Publié en français sous le titre Le Show de la vie, traduit par Hervé Denès, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2010, 171 p. (ISBN 978-2-74279494-2) ; réédition, Arles, Actes Sud, coll. « Babel » no 1599, 2019 (ISBN 978-2-330-11765-8) : Profitant de l'ouverture économique, Lai Shuang Yang (nommée Célébrité dans la traduction française), pour assurer sa subsistance, tient une échoppe dans la rue Ji Qing (du Bon Augure) au cœur du vieux Wuhan. Grâce à la réputation de ses cous de canard, elle réussit à ouvrir un petit restaurant et attire d'autres commerçants dans cette rue qui s'est ainsi transformée en un marché de nuit renommé pour ses négoces en tout genre et le spectacle qu'elle offre, mais que la protestation des riverains menace de disparition. C'est une des raisons de vivre pour cette femme entreprenante qui ne manque ni d'habileté ni de bon sens. Mais ce qui lui importe plus que tout, c'est de prendre en charge sa fratrie, d'apaiser les conflits, de défendre les intérêts de chacun, y compris les siens. Elle a choisi de ne pas se marier, n'accordant aucune confiance aux prétendants amoureux, mais éprouve un amour quasi maternel pour son neveu délaissé par sa mère.
  • 看麦娘, Kànmàiniáng, 2001)
    Publié en français sous le titre Les Sentinelles des blés, traduit par Angel Pino et Shao Baoqing, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2008, 158 p. (ISBN 978-2-7427-7818-8) ; réédition, Arles, Actes Sud, coll. « Babel » no 1321, 2015 (ISBN 978-2-330-05122-8) : Ming Li, la narratrice, est chercheuse dans un institut pharmaceutique de Wuhan. Angoissée par le silence de Rong Rong, sa fille adoptive qui travaille dans une agence de publicité à Pékin, elle décide brusquement de la rejoindre, malgré les vaines tentatives de son mari pour l'en dissuader. Plusieurs plongées dans son passé révèlent combien comptent pour elles le souvenir d'un père aimant, chercheur agronome, inventeur d'une plante hybride et de sa dénomination ainsi que Shang Guan Ruifang, cette enfant de son âge, élevée avec elle et devenue sa sœur adoptive. À tous deux s'associent les promenades en campagne, les jeux de l'enfance et, comme le symbole même du sens de la vie, ces Sentinelles des Blés. Plus tard Ruifang donne naissance à une fille, mais perd la raison, et c'est Ming Li et son mari qui se chargent d'élever Rong Rong. À Pékin Ming Li découvre une Chine affairiste où l'argent est roi et elle comprend que sa quête n'a plus de sens parce que sa fille fait sa vie dans cette société nouvelle. Elle rentre sans amertume à Wuhan, retrouvant un mari dont elle reconnaît les qualités, mais avec qui elle ne saurait partager cette complicité de cœur qu'elle ressent toujours aussi intensément lors de ses rencontres avec Ruifang.
  • 有了快感你就喊, Yǒule kuàigǎn nǐ jiù hǎn[12], 2003)
    Publié en français sous le titre Un homme bien sous tous rapports, traduit par Hervé Denès, Arles, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2006, 156 p. (ISBN 2-7427-6288-4) : À quarante-deux ans, Bian Rong Da se retrouve au chômage après la dissolution de l'unité de travail dont il est un directeur qui ajoute à des qualités d'organisation un certain talent littéraire. Porté par l'idéal maoïste, il est aussi irréprochable dans son travail que dans sa vie privée où il se montre un fils, un mari et un père exemplaire. Mais son licenciement met à vif les frustrations accumulées dans une vie dont il s'aperçoit qu'elle a toujours dépendu des autres. Orphelin de mère, élevé par un père tyrannique qui l'a affublé d'un prénom qui prête au ridicule, marié par son père et sa belle-mère à une femme qui ne le comprend pas, lui qui espérait trouver en elle une confidente. Sous l'effet de la politique de libéralisation, l'individualisme et le mercantilisme triomphent : le secrétaire du Parti de son unité n'a d'autre motivation que son ambition personnelle ; sa propre épouse se lance dans une aventure commerciale. L'effondrement des valeurs traditionnelles ébranlent ce « sens des réalités » qui faisait la force de Rong Da, au point qu'il est conduit à une totale métamorphose : il se libère de ses inhibitions, se lance comme dans un jeu dans l'obtention d'un emploi bien rémunéré dans une société occidentale, poste qu'il décroche au prix d'un CV falsifié. Il partira pour le Tibet, délaissant sa famille et quittant sa ville de Wuhan que désormais il déteste.
  • Une ville à soi[13], traduit par Hang Ling et Vanessa Teihet, Actes Sud, coll. « Lettres chinoises », 2018, 192 p. (ISBN 978-2-330-11416-9)

Bibliographie

Articles

  • Angel Pino et Isabelle Rabut, « Chi Li (1957-) », Encyclopædia Universalis. [lire en ligne].
  • Noël Dutrait, Petit précis à l'usage de l'amateur de littérature chinoise contemporaine. Éditions Philippe Picquier, 2006, pages 95-96.
  • Yinde Zhang, Le Monde romanesque chinois au XXe siècle. 2003. « La rhétorique néoréaliste de Chi Li », pages 359-377.
  • Haomin Gong, Constructing a Neorealist Reality Petty Urbanites Mundaneness and Chi Li's Fiction[14]

Notes et références

  1. Photos de Chi Li :
  2. (en) Haomin Gong, Constructing a Neorealist Reality Petty Urbanites Mundaneness and Chi Li's Fiction
  3. Vulbeau 2014, p. 131
  4. China Daily 4-11-2011, Buying into romance of Chinese literature
  5. China Culture
  6. Littéralement : Ne parlons pas d'amour, mais jamais publié en français ; publié en anglais sous le titre Apart From Love)
  7. Yinde Zhang dans Le Monde romanesque chinois au XXe siècle et Haomin Gong dans Constructing a Neorealist Reality:Petty Urbanites, Mundaneness, and Chi Li’s Fiction se livrent l'un et l'autre à une analyse détaillée de ce roman
  8. La princesse thaïlandaise Maha Chakri Sirindhorn a traduit dans sa langue son roman 她 的城, traduit en anglais sous le titre Her City (2012), non traduit en français ; résumé en anglais :
  9. Résumé du roman ici
  10. Biographical Dictionary of Chinese Women (vol.2)
  11. Titre original (littéralement) : Crie quand tu te sens bien ou crie quand tu jouis
  12. Fiche du roman sur le site de l'éditeur.
  13. [archive ]
  • Alain Vulbeau, « Les cent fleurs de la littérature chinoise », Contrepoint, no 185, , p. 131 (lire en ligne)

Liens externes

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