Chelles (Oise)

Chelles est une commune française située dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France.

Pour les articles homonymes, voir Chelles (homonymie).

Chelles

Porche de l'église de Chelles.
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Oise
Arrondissement Compiègne
Intercommunalité Communauté de communes des Lisières de l'Oise
Maire
Mandat
Christian Deblois
2020-2026
Code postal 60350
Code commune 60145
Démographie
Gentilé Chellois, Chelloises
Population
municipale
490 hab. (2018 )
Densité 54 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 21′ 12″ nord, 3° 02′ 07″ est
Altitude Min. 56 m
Max. 150 m
Superficie 9,08 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Compiègne
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Compiègne-2
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Chelles
Géolocalisation sur la carte : Oise
Chelles
Géolocalisation sur la carte : France
Chelles
Géolocalisation sur la carte : France
Chelles

    Ses habitants sont appelés les Chellois.

    Chelles a eu sur son territoire une maison royale carolingienne, le palais du Chesne (Palatium Casnum) aux IXe et Xe siècles, sise sur la plaine du Chêne-Herbelot entre Bérogne et Pierrefonds.

    Géographie

    La commune de Chelles est située dans le Soissonnais historique dépendant cependant du département de l'Oise entre deux massifs forestiers : la forêt de Retz au sud et la forêt de Compiègne à l'ouest. Le territoire (908 hectares), à peu près rectangulaire, s'étend à l'est et à l'ouest du vallon de la petite rivière de Vandy depuis le point ou la rivière de ce nom reçoit le ru de Hautefontaine, jusqu'à la limite du département de l'Aisne.

    Le chef-lieu est placé dans la vallée, un peu vers le nord, sur l'ancienne voie romaine de Senlis à Soissons dite chaussée Brunehaut. Une section nommée Vichelles, ancien hameau, est réunie au corps du village par des constructions intermédiaires depuis le Moyen Âge. Le hameau de Bérogne est dans la vallée au sud de Chelles. Quelques maisons encore plus au sud forment un écart appelé les Bourbettes.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 10,7 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 3,9 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 4,5 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 14,9 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 2] : 713 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 11,4 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 8,2 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Margny-les-Compiègne », sur la commune de Margny-lès-Compiègne, mise en service en 1994[7] et qui se trouve à 17 km à vol d'oiseau[8],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 11,1 °C et la hauteur de précipitations de 662,2 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 4], « Saint-Quentin », sur la commune de Fontaine-lès-Clercs, dans le département de l'Aisne, mise en service en 1933 et à 52 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 10 °C pour la période 1971-2000[11] à 10,3 °C pour 1981-2010[12], puis à 10,8 °C pour 1991-2020[13].

    Urbanisme

    Typologie

    Chelles est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[14],[15],[16].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Compiègne dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 101 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[17],[18].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (77,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (77 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (74,3 %), forêts (18,9 %), prairies (3,6 %), zones urbanisées (3,2 %)[19].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].

    Histoire

    Ce petit village paisible est un lieu chargé d'histoire et c'est sur son territoire, sur le plateau entre Bérogne et Pierrefonds, qu'était érigée à l'époque mérovingienne puis carolingienne une villa royale, « le palais du Chesne » (Palatium Casnum) qui fut plusieurs fois le séjour des premiers rois francs. C'est d'ailleurs à la suite de la destruction de cette villa royale par les Normands au Xe siècle que fut construit le premier château de Pierrefonds, siège de la plus grande châtellenie du Valois et l'une des plus importantes de tout le royaume au cours des règnes des premiers rois capétiens aux XIe et XIIe siècles.

    Le village de Chelles (Kala, puis Cala et Cella au XIIIe siècle) est fort ancien et sa curée fut l'une des premières fondées dans tout le Soissonnais. En effet, sa situation sur la voie romaine connue sous le nom de chaussée Brunehaut, à l'endroit où celle-ci franchit le ru de Vandy, en fit un lieu assez fréquenté. Dans les premiers temps du christianisme une chapelle y fut fondée ; de là vint, par corruption, le nom de cette localité.

    Dès le haut Moyen Âge, vers le VIe ou VIIe siècle, l'église posséda la suzeraineté du lieu. En effet, dès qu'il fut permis de doter les églises, un seigneur de Chelles donna à l'église du lieu la plupart des biens qu'il possédait. Ces biens vinrent au pouvoir du chapitre de la cathédrale de Soissons. Par la suite, c'est cette dernière qui procédait à la nomination d'un clerc aux fonctions curiales pour la paroisse de Chelles.

    L'histoire du duché de Valois rédigé par Claude Carlier en 1764 nous apprend que les chanoines mirent dès le IXe siècle leur terre sous la surveillance d'un noble auquel ils firent présent d'un domaine sis à Chelles même, à titre de « garde » ou « sauvement ». Mais dès le Xe siècle, cette protection étant devenue insuffisante, le chapitre eut recours au seigneur de Pierrefonds, lui demandant un chevalier qui serait chargé de la défense du pays, et en faveur duquel on instituerait un domaine avec le titre de vicomté. Le châtelain de Pierrefonds accepta l'offre pour lui-même. Ainsi le « Sauvement » et la « Vicomté » constituèrent deux fiefs distincts, longtemps héréditaires et qui retournèrent au XIe siècle au chapitre de Soissons.

    Bérolde, héritier du Sauvement fut élu évêque de Soissons sous le règne de Robert Ier. Il céda à son clergé son droit de sauvement avant l'an 1052.

    Jean Ier de Pierrefonds possédait en 1098 la vicomté de Chelles. Manquant de fonds pour son voyage en Terre Sainte, il céda lui aussi à la cathédrale Saint-Gervais de Soissons son droit de vicomté moyennant seize marcs d'argent et deux sols de cens à ses successeurs, payables le jour de Saint-Denis neuf octobre. Par le même accord, le chapitre de Saint-Gervais s'obligea à faire chanter à son intention une messe toutes les semaines pendant son absence, à donner un repas à l'issue de la messe et à laver les pieds à un pauvre tous les samedis jusqu'à son retour de Jérusalem. Mais cette donation n'empêcha pas que la terre de Chelles ne relevât toujours du château de Pierrefonds. La seigneurie resta aux deux fils de Jean, Vermond et Hervé, puis un fils de ce dernier, Payen de Chelles. Enfin, le domaine devint la propriété d'Agathe de Pierrefonds qui épousa Conon le comte de Soissons, dont il n'y eut pas de descendance.

    Le domaine fit alors retour au chapitre de Soissons mais dépendait toujours de l'exemption de Pierrefonds.

    Les rois avaient droit de gîte en ce lieu. En septembre 1155, le roi Louis le Jeune affranchit les hommes de Chelles qui dépendaient de lui et en 1156 abandonna son droit de gîte à Chelles en faveur du chapitre cathédral.

    En 1275, les officiers du roi ayant émis des prétentions sur la justice de Chelles, les chanoines de Soissons en appelèrent au Parlement qui, par un arrêt parlementaire du mois de juin les confirma dans leurs droits de haute, moyenne et basse justice sur les vassaux du domaine.

    Au XIVe et début du XVe siècle la contrée fut ravagée par la guerre de Cent Ans notamment par les Bourguignons punissant ainsi les habitants de leur fidélité au pouvoir royal.

    En 1591, on trouve la trace dans les titres de noblesse du duché de Valois du sieur Nicolas de Livre, bailli de Senlis, propriétaire des fiefs de Ronquerolles, de Cautieulx (Courtieux?) et de Martimont.

    Le fief de Ronquerolles, appelé aussi Camp des Sarrasins ou Cimetière des Protestants est situé tout près du château de Chelles au sud. On y a déterré depuis le XVIe siècle une grande quantité de sarcophages en forme d'auge, d'où l'on a extrait des armures, des armes et instruments de bronze. Louis Grave dans son « Précis statistique du canton d'Attichy » édité en 1836, nous apprend également que de nombreux cercueils ont été trouvés dans l'ancien parc du château de Chelles ainsi que sur le flanc du coteau voisin. Ils sont alignés d'orient en occident et contiennent des poteries, des ustensiles de bronze et des monnaies.

    Alerté par ces découvertes, monsieur le président de Roucy a procédé en 1863 à des fouilles archéologiques. Plus de 1700 tombes furent exhumées d'un véritable cimetière franc. De nombreuses monnaies gauloises et des monnaies en bronze romaines des empereurs Marc Aurèle, de Faustin, de Gallien, de Claude le Gothique, de Constantin, de Valentinien ont été déterrées.

    Une légende locale prétendait que le roi Chilpéric avait été inhumé à Chelles, mais aucune des tombes mises au jour ne pouvait être considérée comme une sépulture royale. En réalité Chilpéric fut assassiné à Chelles en Seine-et-Marne.

    Le château de Chelles, qui était situé vis-à-vis de l'église, fut démoli en 1770. Il n'en reste qu'une seule tour cylindrique à toit conique en pierre, à fenêtres étroites divisées par un meneau transverse. On devine un porche de style gothique sur l'ancien mur de ce manoir féodal. Cette construction (en fait deuxième château de Chelles) date probablement de la fin du XVe siècle.

    Le hameau de Bérogne

    Le hameau de Bérogne (Béronne aux XIIe et XIIIe siècle) situé dans la vallée de Vandy au sud de Chelles, formait une seigneurie distincte soumise à la coutume de Valois tandis que Chelles était de la coutume de Senlis.

    Ce lieu également fort ancien a toujours fait partie de la paroisse de Chelles. Ces premiers seigneurs étaient en fait les intendants ou gouverneurs de la maison royale le Palais du Chesne (Palatium Casnum) situé sur la plaine vers l'ouest en direction de Pierrefonds au lieu-dit le Chêne-Herbelot.

    Le Palais du Chesne ayant été ravagé par les Normands au Xe siècle, les derniers rois de race carolingienne délaissèrent cette maison royale au profit d'autres plus sûres (ou plus récente comme celle de Trosly). On planta au milieu des ruines, un arbre qui s'est conservé de siècle en siècle et que la sollicitude publique a toujours remplacé avec soin lorsque l'âge amenait sa destruction. Le dernier Chêne-Herbelot, abattu par un ouragan en 1806, avait huit mètres de circonférence et vingt mètres d'élévation sans branches. En retirant de terre les racines, on rencontra des pans de murs alignés suivant la direction du chemin de Chelles. L'emplacement appartenait autrefois au chapitre de Soissons.

    Le châtelain de l'époque, Oger de Bérogne, ayant perdu son fief chercha un lieu propre à être fortifié, pour y bâtir ce qu'on nommait une ferté. Il choisit le sommet de la montagne de Pierrefonds à l'endroit escarpé où une pente fort raide descend sur l'actuelle église Saint-Sulpice (qui fut fondée un siècle plus tard). On sait donc que le premier château de Pierrefonds a été fondé par Oger de Bérogne au cours du Xe siècle et, que cette tige des seigneurs de Bérogne se mêla avec une puissante famille venant de la grande Maison carolingienne Pipinides de Quierzy-sur-Oise (qui subit le même sort que le Palais du Chesne) donnant ainsi naissance aux puissants et respectés Nivelon seigneurs de Pierrefonds.

    Mais revenons à l'autre partie des héritiers d'Oger de Bérogne ; celle qui hérita d'une partie de l'ancien domaine pour former la seigneurie de Bérogne sur la paroisse de Chelles.

    Carlier retrouve la trace d'un Baudoin de Bérogne, chevalier en 1122, qui figure comme témoin avec Dreux de Courtieux et Henry de Banru à l'acte de donation faite à Morienval d'une pièce de terre sise à Jaulzy. Cet acte, qui est au nom d'une dame de Pierrefonds, a été passé dans l'église de Saint-Jean de Cuise.

    Le cartulaire de Sainte-Geneviève de Paris contient un titre de l'an 1183, au bas duquel on lit le nom d'un Philippe de Bérogne parmi les souscriptions. Toujours d'après l'abbé Carlier dans son Histoire du Duché de Valois, dans laquelle il admet sa propre erreur sur la mention de Philippe Auguste délivrant une charte de commune aux habitants de Baron, canton de Nanteuil le Haudoin et non pas ceux de Bérogne, il est acquis que les titres du XIIIe siècle font état de plusieurs seigneurs de Bérogne qui ont joui en leur époque d'un certain prestige :

    Renaud de Bérogne, fut bailli de Vermandois en 1231.

    Guillaume Le Sellier, ayant fondé une chapelle dans l'église collégiale de Saint-Thomas de Crépy, ce bénéfice fut conféré à un ecclésiastique appelé Barthélémi de Bérogne.

    En 1273, vivait un chevalier nommé Raoul de Béronne, qui avait épousé Marguerite de Pierrefonds. Ce chevalier nous est connu par un acte de donation faite à l'église collégiale de Saint-Thomas de Crépy, au mois de septembre de la même année. Marguerite survécut à son mari, qu'elle avait perdu en 1286. Carlier pense que ce Raoul de Bérogne n'est autre qu'un certain Raoul de Morienval, qui vendit en 1277, la part qu'il avait dans la vicomté de Pierrefonds.

    On doit encore mettre au nombre des personnes illustres qui ont porté le nom de Béronne, Guillaume de Béronne, élu évêque de Senlis en 1308. Guillaume de Béronne avait été doyen de l'église cathédrale de cette ville. Dès que Guillaume fut nommé évêque de Senlis, les chanoines de la cathédrale confèrent la dignité de doyen à Jean de Pierrefonds.

    Nous savons maintenant que la maison des seigneurs de Bérogne s'est éteinte vers le milieu du XIVe siècle.

    Le village autrefois considérable était situé près du chemin de Saint-Éloi, appelé « Calccia Sancti Eligii » dans les titres des XIIIe et XIVe siècle. Ce chemin reliait Noyon à Villers-Cotterêt (en longeant la petite rivière de Vandy de Taillefontaine dans l'Aisne au Port de La Motte où elle se jette dans l'Aisne).

    Bérogne fut totalement anéanti par les Bourguignons et les Anglais, sous le règne de Charles VI entre 1410 et 1415, pour se venger des habitants qui avaient sauvé leurs effets et leurs personnes en se réfugiant dans le château de Pierrefonds. La plupart des familles qui composaient le bourg de Bérogne s'établirent à Pierrefonds après ce désastre.

    Les seigneurs de Bérogne possédaient le fief de Banru, commune de Montigny l'Engrain, et à une époque reculée le fief de Vaubéron sur le territoire actuel de Mortefontaine (département de l'Aisne). On notera l'étymologie commune de ces localités. Il y avait un fief de la Douye à Bérogne, d'où relevait un autre fief de Villers, sis à Saintines près de Verberie.

    Les habitants de Bérogne jouissaient du droit de pâturage et de ramassage de bois mort dans la forêt sur 278 arpents, en vertu d'une déclaration de 1529. En 1727 cette étendue fut réduite à 226 arpents.

    En 1773, le duc d'Orléans fonda un moulin à Bérogne sur le Rû de Vandy. Ce moulin devait également servir aux habitants du hameau voisin, Roy Saint Nicolas.

    Il y avait une chapelle à Bérogne. Bergeron, historien du Valois pour la Reine Margot, parle de deux effigies de Chevaliers, peints avec la cotte blanche jusqu'aux talons sur les vitaux de la chapelle de Bérogne. Cette chapelle dédiée à saint Sulpice a été abandonnée dans le XVIIIe siècle. On démolit le chœur et une grande partie de la nef en 1810. Louis Grave détaille en 1836, les ruines de cette chapelle encore présente sur une arête de la colline de la Croix rouge qui domine le vallon. Il y voyait encore un portail roman en saillie sous un fronton et quelques arcades romanes du reste de la nef.

    On a retrouvé en 1803 derrière cette chapelle des sarcophages d'origine franque, ainsi que dans l'ancien cimetière de Bérogne.

    Avant la Révolution, Chelles faisait partie du diocèse de Soissons et du doyenné de Vivières, du bailliage de Villers-Cotterêts (anciennement celui de Pierrefonds), et de l'élection de Crépy généralité de Soissons.

    Lors de la division de la France en département en 1790, Chelles fit partie du canton de Pierrefonds, district de Compiègne. Le canton de Pierrefonds ayant été supprimé le 23 vendémiaire an X, Chelles entra dans le canton d'Attichy jusqu'en mars 2015 pour passer ensuite à celui de Compiègne-2.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 2014 Jean-Claude Naudin    
    2014[21] En cours
    (au 28 août 2014)
    Christian Deblois   Cadre supérieur (secteur public)

    Démographie

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[23].

    En 2018, la commune comptait 490 habitants[Note 7], en diminution de 2,58 % par rapport à 2013 (Oise : +1,44 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    259285325349366386401412421
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    394415428398413417400335361
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    356355367358344324280315302
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    269230209267334384412460521
    2018 - - - - - - - -
    490--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (19,1 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) tout en étant toutefois supérieur au taux départemental (17,5 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (50,6 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).

    La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

    • 49,4 % d’hommes (0 à 14 ans = 25,1 %, 15 à 29 ans = 7,1 %, 30 à 44 ans = 27,7 %, 45 à 59 ans = 20,7 %, plus de 60 ans = 19,4 %) ;
    • 50,6 % de femmes (0 à 14 ans = 21,5 %, 15 à 29 ans = 12 %, 30 à 44 ans = 25,8 %, 45 à 59 ans = 21,9 %, plus de 60 ans = 18,9 %).
    Pyramide des âges à Chelles en 2007 en pourcentage[26]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,0 
    90  ans ou +
    0,4 
    2,2 
    75 à 89 ans
    5,6 
    17,2 
    60 à 74 ans
    12,9 
    20,7 
    45 à 59 ans
    21,9 
    27,7 
    30 à 44 ans
    25,8 
    7,1 
    15 à 29 ans
    12,0 
    25,1 
    0 à 14 ans
    21,5 
    Pyramide des âges du département de l'Oise en 2007 en pourcentage[27]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,2 
    90  ans ou +
    0,8 
    4,5 
    75 à 89 ans
    7,1 
    11,0 
    60 à 74 ans
    11,5 
    21,1 
    45 à 59 ans
    20,7 
    22,0 
    30 à 44 ans
    21,6 
    20,0 
    15 à 29 ans
    18,5 
    21,3 
    0 à 14 ans
    19,9 

    Lieux et monuments

    Le palais du Chesne, Palatium Casnum

    Ancienne Maison royale fondée par les Mérovingiens aux premiers temps de la conquête de la Gaule par les Francs.

    Nous savons qu'elle fut le séjour de nombreux rois à l'époque carolingienne.

    Emplacement

    Les savants ont ignoré la position exacte pendant plusieurs siècles. La découverte de cette position est due aux recherches de D. Michel Germain au XVIIe siècle. Ce savant a retrouvé les traces du Palatium Casnum entre Bérogne et le Chêne-Herbelot dans des ruines qui n'existent plus. On sait aussi que lors de l'ouragan de 1806 qui abattit le chêne Herbelot de l'époque, on retrouva en dégageant ces racines, des pans de mur alignés sur l'ancien chemin de Chelles à Crépy. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, avec la mécanisation de l'agriculture et des labours de plus en plus profonds, les agriculteurs de Chelles remontaient de temps à autre, près de cet endroit, des blocs de pierre taillés qui auraient pu avoir servi a des ouvrages maçonnés. Le promeneur d'aujourd'hui, sachant à quel point les rois de cette époque reculée aimaient la chasse, n'aura aucun mal à imaginer que cet emplacement devait être pour eux idyllique. La vue sur les forêts voisines de Retz et de Compiègne (vestige de l'antique forêt de Servais allant du Parisis au Laonnois, défrichée par les Lettes aux IIIe et IVe siècles de notre ère) est saisissante du nord-ouest au sud-est. La vue sur l'est, au-dessus de Bérogne et du vallon du Vandy, sur la montagne de Soissons est dégagée sur de nombreux kilomètres.

    Histoire

    Ce palais doit être mis au nombre des maisons royales de second ordre.

    Il n'a en effet pas eu l'importance des Palais de Cuise à Saint-Jean-au-Bois ou de Verberie près de Compiègne et l'appareillage de sa construction devait être autant en bois qu'en pierre ce qui explique aussi toutes les difficultés que nos historiens et archéologues ont eu au cours des derniers siècles à en retrouver des vestiges.

    Voici les traces écrites qui nous sont parvenues :

    En l'an 855, Le roi Charles le Chauve passa quelque temps au Palais de Chesne. Ce séjour nous est connu par une charte qu'il y data et que D. Bouquet a insérée dans sa collection (Recueil, Hist.Gaul. tom 8 p. 544 ).

    À la mort de Charles le Chauve en 877 (devenu empereur d'Occident deux ans auparavant), son fils Louis le Bègue, qui était à Orville, se rendit à Compiègne et, conseillé par Hincmar, archevêque de Reims et ancien abbé de Saint-Corneille, convoqua les grands vassaux. Cette réunion eut lieu au Palais du Chesne. La veuve du défunt empereur, Richilde, sœur de Boson duc de Provence, y vint d'Italie. Elle apportait à Louis le Bègue l'acte par lequel son père, avant de mourir, lui avait transmis ses droits sur le royaume. Elle lui remit également l'épée dite de Saint-Pierre, le manteau royal, la couronne et le sceptre. Les grands vassaux, réunis au Palais du Chesne reconnurent Louis le Bègue comme roi et exigèrent du nouveau souverain le maintien de leurs privilèges. Les prélats présentèrent à Louis le Bègue cette requête : « Nous vous prions de nous accorder que, conformément au premier capitulaire, lequel, d'accord avec ses fidèles et les vôtres et les légats du siège apostolique, votre seigneur empereur a très récemment, à Kiersy (Quierzy-sur-Oise), déclaré devoir par vous et par lui observé, vous nous gardiez à nous et aux églises, qui nous sont confiées le privilège canonique de nos droits légitimes et que vous nous donniez protection, telle qu'un Roi la doit avec justice, en son royaume, à chaque évêque et aux églises qui lui sont confiées ». Le roi accorda ce que lui demandaient les prélats. On exigea ensuite de Louis le Bègue qu'il se déclara roi « par la miséricorde de dieu et l'élection du peuple ». La déclaration suivante fut signée par le souverain : « Moi, Louis, établi par la miséricorde de Dieu et l'élection du peuple, je promets, prenant en témoignage l'église de Dieu, à tous les ordres, à savoir les évêques, prêtres, chanoines et nonnes, de leur garder en leur entier les règlements écrits par les pères du peuple, dont, par la miséricorde de Dieu, le gouvernement m'a été confié en l'assemblé générale de nos fidèles, les lois et statuts, conformément à ce qu'ont inséré dans leurs actes les rois et empereurs qui m'ont précédés et ont ordonné de tenir inviolablement et observer à jamais ». Louis, proclamé roi à l'assemblée du Palais de Chène, fut sacré à l'abbaye de Saint-Corneille à Compiègne par Hincmar. Le pape Jean VIII le sacra de nouveau au concile de Troyes. Deux ans plus tard, Louis le Bègue mourait à Compiègne.

    Les Normands saccagèrent et détruisirent le Palais de Chesne au cours du Xe siècle. Il fut délaissé.

    Il y avait un châtelain ou gouverneur au Palais de Chesne qui avait pour mission de le défendre quand les rois n'y séjournaient pas. Les seigneurs de Bérogne avaient cette charge. Le Palais du Chesne détruit, ils se partagèrent entre chevaliers les biens qui avaient appartenu au domaine. On sait qu'Oger de Bérogne s'installa quelques kilomètres plus à l'est sur un lieu escarpé plus facilement défendable, Pierrefonds. Sa descendance se mêla avec la famille des seigneurs de Quierzy-sur-Oise, dont la grande maison royale fut aussi saccagée et détruite par les Normands. De là naquirent les puissants seigneurs de Pierrefonds, dont Nivelon 1er  au tout début de XIe siècle nous est bien connu sur les ruines du Palais de Chesne.

    Église de Chelles

    Dédiée à saint Martin, elle était conférée par le chapitre de la cathédrale de Soissons.

    C'est l'une des premières fondées dans le Soissonnais.

    L'édifice actuel remanié au cours des siècles appartient à plusieurs époques. Sa façade est la partie la plus récente tandis que la nef, pourvue de nombreux contreforts et de fenêtres ogives larges, géminées, dont les divisions sont arrondies du côté nord et tréflées au midi, appartient au dernier temps du style ogival. Le chœur est un monument curieux du style dit de transition. Extérieurement, il est roman ou à plein cintre, tandis que les arcades intérieures sont ogivales. Il présente un hémicycle accompagné de deux chapelles de manière à former trois absides selon le plan des plus anciennes églises. On y relève des constructions du XIe siècle. Le clocher carré, placé sur le cœur, laisse voir sur chaque face deux fenêtres accouplées, à boudins et dentelures, ou la pointe de l'ogive est à peine sensible. On lit sur les vitraux les dates de 1539, 1555, 1574 et 1578. L'ensemble de cet édifice a trente mètres de longueur totale sur treize mètres de largeur.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Histoire du duché de Valois : ornée de cartes et de gravures : contenant ce qui est arrivé des temps gaulois au XVIIIe siècle écrit par l'abbé Claude Carlier édité chez Louis Bertrand à Compiègne en 1764 Tome 1 et Tome 2
    • Précis Statistique sur le canton d'Attichy par Louis Graves en 1836 édition Res Universis 1991
    • Monographie des villes et Villages de France E. Mermet
    • Histoire de Villers-Cotterêts et ses environs Abbé Poquet
    • Mémoires et Documents pour servir à l'histoire des pays qui forment aujourd'hui le département de l'Oise Vicomte de Caix de Saint Aymour 1898 - 1916

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    3. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    4. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    7. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    2. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    3. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    4. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - », sur www.observatoireclimat-hautsdefrance.org (consulté le )
    7. « Station Météo-France Margny-les-Compiègne - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    8. « Orthodromie entre Chelles et Margny-lès-Compiègne », sur fr.distance.to (consulté le ).
    9. « Station Météo-France Margny-les-Compiègne - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    10. « Orthodromie entre Chelles et Fontaine-lès-Clercs », sur fr.distance.to (consulté le ).
    11. « Station météorologique de Saint-Quentin - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    12. « Station météorologique de Saint-Quentin - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique de Saint-Quentin - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    15. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    16. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Compiègne », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
    18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    20. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    21. « Chelles », Cartes de France (consulté le ).
    22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    26. « Évolution et structure de la population à Chelles en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    27. « Résultats du recensement de la population de l'Oise en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
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