Charles Bovary

Charles Bovary est le premier personnage qui apparaît dans le chef d’œuvre de l'auteur rouennais Gustave Flaubert : Madame Bovary. Le roman s'ouvre avec son portrait de haut en bas. Une grande partie du chapitre I de la première partie est consacrée à son éducation, plutôt négative qui ne l'épanouit pas[1]. Le père est décrit comme dépensier et paresseux, et la mère Bovary est caractérisée par son caractère possessif. Il a été un enfant gâté par ses parents. Tout cela crée un personnage naïf et fragile, dès son entrée dans le collège au sein du roman. Dès le début, il suscite la moquerie de ses camarades et de son professeur avec la célèbre appellation « Charbovari ».

Illustration de Madame Bovary, Premier jour de Charles à l'école

La complexité du personnage

Le pathétique

Dans la première partie de Madame Bovary, Flaubert brosse un portrait de Charles valorisant avec un mouvement du haut vers le bas : « il avait les cheveux coupés droits sur le front », « jambes en bas bleu », « souliers fort mal cirés ». De plus, c'est un personnage grotesque qui devient la risée des élèves de sa classe et qui peut susciter la compassion du lecteur par son comportement décalé. Le comportement passif de Charles peut s'expliquer par un père ancien chirurgien dans l'armée et une mère possessive. C'est un jeune homme très influencé par ses parents comme le dit l'auteur : « il est gâté comme un prince ».

Le vide

Charles Bovary est décrit comme « gringalet », il est à la fois maigre et grand. Il est représenté comme étant passif, n'ayant pas beaucoup de conversation. Cette phrase ci-dessus marque bien l'aspect hermétique du personnage de Flaubert : « La conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d'émotion, de rire ou de rêverie ». Cette absence, notamment une absence d'éloquence va gêner Emma, sa femme, car celle-ci est habituée à ses lectures romantiques. La vacuité de Charles est mise en valeur par le rythme ternaire qu'emploie l'auteur dans son roman : « Il n'enseignait rien, ne savait rien, ne souhaitait rien. » Dès le début de sa lecture, le lecteur sait qu'il a affaire à un personnage particulier. Il représente l'anti-héros romantique, souvent comparé à Rodolphe et Léon, les amants de sa belle Emma. Il n'a plus les caractéristiques du héros traditionnel. Tout au long du texte, les images de vacuité hantent ce personnage : « son imagination est comme un tonneau vide emporté par la mer et qui roule sous les flots. » Gustave Flaubert emploie des comparaisons dévalorisantes pour décrire Charles : « il s'en allait ruminant son bonheur comme ceux qui mâchent encore, après dîner, le goût des truffes qu'ils digèrent. »

Un être bienveillant

La mort de Madame Bovary, Albert Fourié, 1883

Bien qu'il soit décrit comme un personnage négatif dans l'ensemble du roman, Charles a aussi des rêveries, bien qu'elles soient limitées. Il imagine l'avenir de sa fille Berthe et de sa famille. Son amour inconditionnel envers Emma est l'un des traits positifs de ce personnage. Malheureusement, Emma va reléguer au second plan sa fille et son mari, et va s'immerger dans l'adultère avec ses deux amants. Il ne faut pas oublier que Charles meurt de chagrin d'amour à la suite de la mort tragique de sa femme.

Approche onomastique

Le nom Bovary vient de bovin, bœuf. Ils peuvent être vus comme le reflet du personnage de Charles Bovary. Cette image est aussi présente lors des Comices agricoles dans le récit, où le principe est de présenter les plus beaux bœufs ou vaches.

Postérité

Le personnage de Charles Bovary a été incarné par un acteur lors de la reconstitution de son mariage au festival Bovary en 2019[2].

Le personnage est le thème de trois ouvrages parus entre 1978 et 2006, de Jean Amery, Laura Grimaldi et Antoine Billot.

Références

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