Charles-Marie Livon

Charles-Marie Livon, né le à Marseille et mort dans la même ville le , est un médecin et homme politique français.

Biographie

Charles-Marie Livon né le rue de Lodi, à Marseille, est le fils d'un fabricant de cire et d'une pianiste. Il commence ses études de médecine en 1867 à l'Hôtel Dieu de Marseille, mais doit les interrompre pour s'engager dans l'armée afin de faire la guerre de 1870 comme médecin sous-aide major. Libéré en 1872, il passe sa thèse de médecine en 1873 à Paris et retourne à Marseille en 1884 comme professeur de physiologie à l'école de médecine de Marseille à l'Hôtel Dieu et à l'Hôtel Daviel et en sera le directeur pendant seize ans.

Le Louis Pasteur pratique la première vaccination antirabique sur un enfant. Très peu de temps après le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, sur proposition d'un de ses membres le docteur Joseph Chevillon, demande à Charles Livon de s'initier à l'application de cette découverte afin de créer à Marseille un centre de vaccination antirabique , et pour cela de se rendre auprès de l'illustre maître. Au début Louis Pasteur n'est pas favorable à la création d'un nouveau centre de vaccination ; en effet il écrit le à Charles livon : « La commission [du Conseil Général] se fait illusion si elle veut établir à Marseille un établissement d'inoculation préventive de la rage. Je suis prêt cependant à vous montrer les inoculations et mon installation provisoire. Il ne faut, à mon avis, qu'un seul établissement à Paris suffisant pour toute la France »[1]. Cette mise en garde ne décourage pas Charles Livon qui se rend à Paris pour étudier l'inoculation. Louis Pasteur finit par accepter l'idée de création d'un nouveau centre d'inoculation. Le , le maire de Marseille, le docteur Siméon Flaissières, prend un arrêté créant le service de vaccination qui prendra le nom d'Institut antirabique et en confie la direction à Charles Livon. L'inauguration a lieu le .

Charles Livon devient président de la commission administrative des hôpitaux et joue un grand rôle dans l'amélioration de l'hygiène des hôpitaux et la protection infantile. Il publie de nombreux ouvrages dont un traité de vivisection et un ouvrage sur le traitement des polypes laryngiens. En 1886 il est élu à l'Académie de Marseille. En 1895 sa notoriété est si grande que, lorsque la municipalité est paralysée par des querelles internes, on fait appel à lui pour occuper les fonctions de maire pendant trois mois. Il meurt à l'Hôtel-Dieu le .

Ouvrages

  • Charles Livon, Notice sur la rage avec un projet nouveau de police sanitaire sur la race canine, Paris, Marseille, Delahaye et Camoin,
  • Charles Livon, Manuel de vivisection, Paris, J.B. Baillière, , 344 p. (OCLC 807629039, notice BnF no FRBNF30825106)
  • Charles Livon, Du traitement des polypes laryngiens, Paris, A. Delahaye, , 76 p. (OCLC 467529261, notice BnF no FRBNF30825116)
  • Charles Livon, Rapport sur une mission à Paris pour étudier auprès de M. Pasteur les inoculations préventives de la rage, présenté à MM. les membres de la commission départementale des Bouches-du-Rhône, par le Dr Livon (Charles), Marseille, Barlatier-Feissat, , 30 p. (OCLC 457502748, notice BnF no FRBNF30825108)

Hommages

  • Un boulevard de Marseille porte son nom conformément à la délibération du Conseil municipal du . Ce boulevard sera réalisé en deux étapes. Une première partie sera réalisée en 1860 afin de relier le Vieux Port au Pharo et nécessitera la destruction d'une partie du fort Saint-Nicolas qui sera divisé en deux ; cette partie prendra à l'époque la dénomination de boulevard de l'Empereur, puis boulevard du Pharo. Une deuxième partie sera ouverte en 1912 pour aboutir jusqu'à la mer à la plage des Catalans[2]. Sur ce boulevard se situe l'entrée du parc du Pharo qui abrita l'institut antirabique dont il fut le Directeur pendant 24 ans.
  • Par décret du il est fait chevalier de la Légion d'honneur ; la décoration lui sera remise par le président de la République[3].

Notes et références

  1. Marseille, premier centre de vaccination contre la rage, après Paris, p.4
  2. Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Marseille, Éditions Jeanne Laffitte, , 441 p. (ISBN 2-86276-195-8), p. 215
  3. « Cote LH/1647/9 », base Léonore, ministère français de la Culture

Annexes

Bibliographie

  • Jean Chélini, Félix Reynaud et Madeleine Villard, Dictionnaire des Marseillais, Marseille Aix-en-Provence, Académie de Marseille Diff. Edisud, , 368 p. (ISBN 978-2-7449-0254-3, OCLC 52159149), p. 207

Liens externes

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