Chapitre de Saint-Denis
Le Chapitre de Saint-Denis est un chapitre de chanoines établi à la basilique Saint-Denis de 1806 à 1895[1].
Historique
Ce chapitre fut établi par Napoléon Ier après le rétablissement du culte et la restauration de Saint-Denis comme lieu de sépulture impérial, pour remplacer les bénédictins préposés jadis à la garde des tombes royales[2].
Créé par un décret du , il se composait primitivement de dix chanoines — choisis parmi les évêques âgés de plus de 60 ans et hors d'état de continuer leurs fonctions — et avait pour chef, au lieu d'un évêque, le grand aumônier de France.
Une ordonnance du porta le nombre des chanoines à trente-quatre, dont dix chanoines-évêques et vingt-quatre chanoines de second ordre. Un décret du a divisé les canonicats en deux ordres, six du premier ordre avec un traitement de dix mille francs, huit du second ordre avec un traitement de deux mille cinq cents francs. Un chanoine de second ordre nommé par l'ordinaire ou évêque diocésain et agréé par le chef de l'État prend le titre de curé de Saint-Denis.
Le chef du chapitre reçut le titre de primicier et avait juridiction épiscopale sur la basilique et sur la Maison d'éducation de la Légion d'honneur : le chapitre était donc indépendant du diocèse de Paris et relevait directement du Saint-Siège. Cette exception, qui avait donné lieu à quelques conflits, a été régularisée en 1846 par une bulle du pape Grégoire XVI[3].
La suppression de la grande aumônerie en 1871 a fait rentrer le chapitre de Saint-Denis sous la direction spirituelle de l'archevêque de Paris[4].
Ce chapitre fut supprimé par extinction en 1877. Dès 1888 son budget fut supprimé, et à partir de 1895, ne subsistent officiellement que les « pensionnaires de l'ancien Chapitre de Saint-Denis ».
Quelques membres
- Gustave-Maximilien-Juste de Croÿ-Solre (primicier) ;
- (1806) : Mgr Antoine-Éléonor-Léon Leclerc de Juigné, ci-devant archevêque de Paris ;
- (1806) : Mgr Claude André, ci-devant évêque de Quimper ;
- (1806) : Mgr Louis-François de Bausset, ci-devant évêque d'Alais ;
- (1806) : Mgr Jean-Baptiste de Chabot, ci-devant évêque de Viviers ;
- (1808) : Mgr Armand de Roquelaure, ci-devant archevêque de Malines ;
- (1837) Jean-Pierre de Gallien, ci-devant évêque d'Amiens ;
- (1858) : Mgr Louis Blanquart de Bailleul, ci-devant archevêque de Rouen ;
- après 1855 : Mgr Léon-François Sibour, évêque de Tripoli (it) de Lydie (« in partibus »), auxiliaire de son cousin, Marie Dominique Auguste Sibour, archevêque de Paris ;
- (1860) : L'abbé Félix Coquereau, aumônier en chef de la Marine nationale ;
- (1873) : Mgr Félix de Las Cases, 1er évêque de Constantine.
Références
- « Chapitre de Saint-Denis », sur data.bnf.fr (consulté le )
- Chambre des députés, Procès-verbaux des séances de la chambre des députés, A. Henry, (lire en ligne), p. 211
- « L’abbaye de Saint-Denis et la période concordataire : la bulle d’institution canonique du chapitre de Saint-Denis, 3 avril 1843 », sur mediatheque-numerique.inp.fr (consulté le )
- Patrice de Mac Mahon et Anselme Batbie, « Décret réglant l'organisation du Chapitre de Saint-Denis », Bulletin administratif de l'instruction publique, vol. 16, no 308, , p. 403–405 (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
- Denis Auguste AFFRE (Archbishop of Paris.), Chapitre de Saint-Denis. Histoire de sa fondation, des négociations pour obtenir son exemption; discussion de ce privilége, (lire en ligne)
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