Chèque énergie

Le chèque énergie est une aide financière publique française pour le paiement des factures d'énergie de tout type (gaz, électricité, fioul, bois, etc.) destinée aux ménages ayant des revenus modestes. Ce dispositif a été créé par la loi sur la transition énergétique du et généralisé depuis le . Elle remplace les tarifs sociaux pour l'électricité et le gaz : le tarif de première nécessité (TPN) et le tarif spécial de solidarité (TSS). Son attribution se base sur les ressources du ménage, selon sa composition, en unité de consommation (UC) et ses revenus. En 2020, pour être éligible au chèque énergie, le revenu fiscal de référence (RFR) par unité de consommation (UC) du ménage doit être inférieur à 10 700 euros. Selon le barème depuis 2019, son montant varie entre 48 euros et 277 euros maximum. (voir tableau ci-dessous)[1].

Barème du chèque énergie
Niveau de revenu fiscal de référence (RFR) / Unité de consommation (UC)
Texte de la celluleRFR / UC < 5 600 5 600  ≤ RFR / UC < 6 700 6 700  ≤ RFR / UC < 7 700 7 700  ≤ RFR / UC < 10 700 
1 UC194 146 98 48 
1 < UC < 2240 176 113 63 
2 UC ou plus277 202 126 76 

Principes initiaux

La création du chèque énergie correspond à un souci affiché d'assurer un accès plus équitable à l'énergie, en accord avec les principes proclamés de la loi sur la transition énergétique pour une croissance verte (2014). Les tarifs sociaux sont alors remplacés par ce dispositif, qui élargit les aides publiques : en 2019, il a été envoyé à 5,7 millions de ménages.

Recours et non-recours

Le recours aux droits est censé être automatique, dans la mesure où cette aide ne nécessite aucune demande, découlant de la simple déclaration des revenus du ménage auprès des services fiscaux. Le chèque énergie est alors envoyé aux ménages éligibles courant avril (et valable jusqu'au 31 mars de l'année suivante), de façon nominative. Pour autant, lors de son expérimentation dans quatre départements de France (Ardèche, l’Aveyron, les Côtes d’Armor et le Pas-de-Calais) de 2016 à 2018, un non-recours d'environ 22 % des bénéficiaires fait son apparition[2]. Ce non-recours connaît cinq causes : la « non-réception » du chèque (8 % des bénéficiaires), la perte du chèque par le bénéficiaire, l’oubli de l’utiliser, le manque de temps (4 % des bénéficiaires) ; l’incompréhension du dispositif (3 % des bénéficiaires) ; la perte ou refus du chèque par le fournisseur (2 % des bénéficiaires) ; le souhait de ne pas utiliser le chèque (2 % des bénéficiaires). Selon ce rapport, le taux d'utilisation du chèque d'une région à l'autre varie, mettant en lumière l'importance des stratégies de communication et d'informations mises en œuvre sur un territoire donné. D'après la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), en 2018, 21% des ménages ayant reçu un chèque énergie ne l’ont pas utilisé, chiffre sensiblement proche de l'expérimentation[3].

En 2018, un élève de l'ENA a constaté, à l'occasion d'un stage, que certaines personnes jetaient les chèques à la poubelle en voyant le logo de l'administration fiscale, ce qui a conduit les élèves de l'école à redessiné le chèque énergie[4].

Notes et références

  1. Direction de l'information légale et administrative, « Chèque énergie (gaz, chaleur, électricité) », sur service-public.fr (consulté le ).
  2. Rapport d'évaluation du chèque énergie, ministère de la Transition écologique et solidaire, 2017, p. 10.
  3. Minima sociaux et prestations sociales - ménages aux revenus modestes et redistribution, DREES, 2020, p.270
  4. Le Parisien, « Comment les futurs énarques font leurs classes en pleine crise des Gilets jaunes », sur leparisien.fr, (consulté le )
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