Château du Plessis (Le Plessis-Robinson)

Le château seigneurial dit Hachette est l'un des éléments importants du patrimoine de la ville du Plessis-Robinson, commune des Hauts-de-Seine.

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Aujourd'hui

Le château abrite aujourd'hui la mairie. Situé au cœur de la ville, rue de la Mairie et rue de la Résistance, les plus grandes parties de l'édifice sont du XVIIe siècle.

On remarque le passage couvert, au pied duquel une statue de pierre représente un garde casqué en faction, ainsi que la terrasse et l'escalier monumentale avec leur balcon de fer forgé, une façade comporte des bas-reliefs représentant des jeux d'enfants. Dans le petit jardin derrière la terrasse en haut de l'escalier trônait un majestueux séquoïa au milieu d'un parterre entouré de quatre statues représentant les Saisons. L'ancienne orangerie et transformée en salle de stockage, il y avait à côté vers 1960 un jardin d'enfants.

Les familles

Les Raoul

L'histoire généalogique de la Maison de France du Père Anselme dit que le seigneur Raoul, Radulphe ou Rodolphe qui possédaient les terres du Plessis 1185 dit Plessis-Raoul. Le cartulaire de Notre-Dame de Paris cite également son nom et celui de ses fils.

Puis en 1407, sous Charles VI, le seigneur est Jean de la Haye dit Picquet qui fait construire ou rénover vers 1407 le château, où il recevra la reine Isabeau de Bavière du au . Accusé de duplicité et de malversations en 1421, il prend la fuite à la Rochelle en terre anglaise. En 1423, le roi de France et d'Angleterre Henri VI, donne à son écuyer Guillaume de Dangueil les seigneuries de Plessis et de la Boursilière (sur Châtenay-Malabry), il semble y avoir à cette époque des co-seigneurs puisqu'il donne sur la même seigneurie en 1430 un revenu de 4000 Livres à Jean de Villiers, seigneur de l'Isle-Adam, Maréchal de France, avant qu'il ne change de camp et à Michel de la Tillaye et Jacquin Langlois en 1433.

Les Charles

Le château devient la propriété des Charles, avec Nicolas Charles, Président des Comptes, Seigneur du Plessis en 1462. Il est enterré avec son épouse Jeanne Bochart dans l'église. La seigneurie restera dans la famille des Charles tout au long du XVIe et une partie du XVIIe soit pendant un siècle et demi.

En 1541 il y feront représenter un mystère : Le jeu de la vengeance et destruction de Jérusalem. Une gravure dans la Topographie du Roi de Claude Chastillon nous donne l'image du château de l'époque vers 1592 sous le nom de « maison de plaisir ».

Les Potier, de 1609 à 1663

Louis Potier, seigneur de Gesvres, secrétaire d'État achète en 1609 la seigneurie du Plessis à Claude Charles. Elle restera dans cette famille de 1609 à 1663. René Potier vendit à Charles Levasseur Conseiller du Roi, Correcteur à la Cour des Comptes, Contrôleur des Finances. Dépensier, il fut contraint de vendre en 1682. L'acquéreur est Louis XIV, qui revend le domaine le à Colbert pour 68 000 livres. L'année suivante, le nouvel acquéreur est Sébastien François de la Planche, Trésorier Général des Bâtiments, mais qui s'endette lourdement. Ses créanciers vendent le domaine, en 1699.

Les d'Artagnan, de 1699 à 1755

L'acquéreur de 1699 est Pierre de Montesquiou, comte d'Artagnan, futur maréchal de France. Il est le cousin germain de Charles de Batz de Castelmore, dit le comte d'Artagnan, qui inspira le célèbre personnage de romans à Alexandre Dumas. Lui-même mousquetaire du Roi pendant vingt-trois ans, il avait été promu brigadier en 1688, maréchal de camp en 1691, lieutenant général en 1696, puis gouverneur de la ville et citadelle d'Arras et de la lieutenance générale de la province d'Artois.

Veuf, sans enfant, de Jeanne Pasdeloup, il épouse en secondes noces, le , Élisabeth l'Hermite d'Hieville. Toute la cour est de la noce. Il était en très bon termes avec Madame de Maintenon. C'est sur l'intervention de celle-ci qu'en 1709 le roi lui remboursera ses dettes contractées pour les travaux d'aménagement de son château.

Sa seconde épouse fut une familière de la cour de la duchesse du Maine. Elle avait l’habitude de se poster sur la terrasse du parc pour apercevoir, grâce à une longue vue, sa grande amie. Chevalière de son ordre de la Mouche à miel, invitée de son salon littéraire et des fêtes des Grandes Nuits de Sceaux, elle lui faisait envoyer, par Nicolas de Malézieu, des couplets admiratifs. Elle était elle-même surnommée par ces beaux esprits la « Belle Artagnan ».

Malgré les guerres régulières et les nominations lointaines, Pierre de Montesquiou consacre du temps et beaucoup d’argent à sa propriété. Dès 1700, sans doute inspiré par les réalisations d’André Le Nôtre au château royal de Saint-Germain-en-Laye, il dote son parc d’une longue terrasse agrémentée d’une demi-lune centrale. Cette terrasse était ornée d'une échauguette ronde sur la demi-lune et comportait un cadran solaire. Il fit également creuser un étang, dont l'eau était si rare que les habitants lui donnèrent le nom de « L'Écoute s'il pleut ». Il fait également réaliser une glacière.

Il meurt le . Il est inhumé dans l'église paroissiale jouxtant son château (à l'époque, Sainte-Marie-Magdeleine, maintenant Saint Jean-Baptiste). Son épitaphe gravée dans le marbre noir était la suivante (citée par l'abbé Lebœuf dans Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris) :

« Cy gist très haut et très puissant Seigneur, Monseigneur Pierre de Montesquiou, comte d'Artagnan, Maréchal de France, Général des Armées du Roy, conseiller du Conseil de Régence, Gouverneur des Villes et Cité et Citadelle d'Arras, Chevalier Commandeur des Ordres de sa Majesté, décédé en son château du Plessis-Piquet le , à l'âge de 85 ans et 6 mois. Req. in pace »

Son tombeau semble avoir disparu à la Révolution française. Une plaque commémorative est posée dans l'église en 1933.

Comme il n'avait plus de postérité directe, c'est son neveu Paul d'Artagnan qui hérite et conserve le Plessis jusqu'en 1751, puis le fils de celui-ci de 1751 à 1755. Ce dernier vend le domaine à Pierre Goblet, conseiller du roi, avocat au grenier à sel[1].

Pour approfondir

Lien externe

Article connexe

Notes et références

Sources

  • Archives municipales du Plessis-Robinson, 5 H 14 ; 4 Fi HDV 2-3.
  • Maison de Châteaubriand, fonds Le Savoureux.
  • René Pottier, Le Plessis-Robinson, histoire d’un village, Paris, Nouvelles éditions latines, 1941, rééd. 1996, p. 164.
  • Portail des châteaux de France
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