Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie

Créé en 1996, le Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie ou CTDDH (en anglais Tibetan Centre for Human Rights and Democracy ou TCHRD) est, selon son directeur Urgen Tenzin, « la première ONG tibétaine en exil à s'être donné pour mission de promouvoir et de défendre les droits de l'homme au Tibet ainsi que d'enseigner et promouvoir les principes de la démocratie dans la communauté tibétaine en exil »[2]. ONG de loi indienne, elle a son siège à Dharamsala en Inde[3] et est placée sous le patronage du 14e dalaï-lama[4]. Elle reçoit l'essentiel de son budget de fonctionnement de la fondation allemande Heinrich-Böll-Stiftung[5].

Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie
Tibetan Centre for Human Rights and Democracy
Situation
Région Inde
Tibet
Création
Type Association à but non lucratif
Organisation non gouvernementale[1]
Siège Dharamsala, Inde
Organisation
Fondateur Lobsang Nyandak
Président Tsering Tsomo
Personnes clés Urgen Tenzin

Site web TCHRD.org

Présentation

Statut

Le CTDDH est une organisation non gouvernementale de loi indienne[1], fondée en 1996 sous la section 2 de l'Indian Societies Registration Act (1860) et ayant son siège à Dharamsala en Inde[6],[7]. Elle affirme être indépendante du gouvernement tibétain en exil (GTE)[8] aussi appelé Administration centrale tibétaine (ACT). Elle a été fondée à partir du Desk for Human Rights and Democracy dirigé par le ministère des Affaires étrangères tibétaines, sous le statut juridique d'ONG étendant ses possibilités d'actions politiques au niveau international, lui permettant de ne pas être nécessairement alignée avec la politique de l'ACT[1]. Peter Ferdinand, professeur en politique et études internationales à l'université de Warwick[9], la décrit comme étant affiliée à celui-ci[10]. Elle déclare avoir pour parrain le 14e dalaï-lama[4].

Objectifs et activités

Selon son directeur Urgen Tenzin, le CTDDH est « la première ONG tibétaine en exil à s'être donné pour mission de promouvoir et de défendre les droits de l'homme au Tibet ainsi que d'éduquer et promouvoir les principes de la démocratie dans la communauté tibétaine en exil »[11],[4].

Le CTDDH déclare assister à la Commission des droits de l'homme de l'ONU et participer à des conférences internationales pour informer sur la situation des droits de l'homme au Tibet[12],[4]. Toutefois, en 2002, il n'a pas obtenu son accréditation en tant qu'observateur de la préparation du Sommet mondial pour le développement durable organisé par les Nations unies[13]. En 2008, le CTDDH a annulé sa participation à la session de juin du Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève, ou il devait soumettre un rapport[14].

Il déclare mener des enquêtes régulières et systématiques sur les violations des droits de l'homme au Tibet et publie des documents sur les différents problèmes rencontrés dans ce domaine par les Tibétains au Tibet[4].

Il organise des ateliers, séminaires, débats et campagnes visant, selon ses termes, à susciter au sein de la communauté tibétaine en exil une culture des droits de l'homme et de la démocratie[15].

Il est très actif dans le secteur de l'éducation en exil afin de promouvoir la conception que l'administration centrale tibétaine a de la démocratie. À cet effet, il organise des ateliers dans les écoles et publie des documents didactiques[16].

Financement

Depuis sa fondation en 1996, le CTDDH reçoit l'essentiel de son budget de fonctionnement de la Fondation Heinrich-Böll[5],[17]. Le CTDDH dépend aussi, dans une moindre mesure, d'autres sources de financement comme la Dotation nationale pour la démocratie (18 000 dollars en 2013 et 38 500 en 2014)[18],[19] ainsi que de dons individuels[20] pour les petits projets et des activités telles que les ateliers et les campagnes[14],[18]. Le CTDH compte également des membres dont les cotisations sont maintenues à un minimum pour encourager les gens à adhérer au CTDDH et pour leur permettre de recevoir des informations sur la situation des droits de l'homme au Tibet[14].

Présidence

Entre 1996 et 2002, Lobsang Nyandak, à l'époque membre du parlement tibétain en exil et vice-président/secrétaire du Parti démocratique national du Tibet, a été le président du CTDDH. Madame Tsewang Lhadon lui a succédé en 2002. Urgen Tenzin (ou Urgyen Tenzin), un ancien député du Parlement tibétain en exil, lui a succédé[21]. Tsering Tsomo est la présidente de l'association.

Notes et références

  1. (en) Stephanie Roemer, The Tibetan government-in-exile: politics at large, Routledge, 2008, 240 p., p. 111 et 112.
  2. (en) Phurbu Thinley, TCHRD Celebrates 10th Founding Anniversary, Phayul.com, December 18, 2006 : « Mr. Urgen Tenzin, the Director of the Centre said that TCHRD is the first Tibetan non-governmental organization (NGO) in exile which was specifically formed with the mission to promote and protect human rights of Tibetans in Tibet and at the same time to educate and promote human rights concepts and democratic principles within the Tibetan community in exile ».
  3. (en) Phurbu Thinley, TCHRD Celebrates 10th Founding Anniversary, Phayul.com, December 18, 2006.
  4. (en) About TCHRD : « TCHRD is registered as an NGO under Section 2 of the Indian Societies Registration Act, 1860 and is based in Dharamsala, North India. [...] His Holiness the Dalai Lama is the patron of TCHRD. »
  5. (en) Phurbu Thinley, TCHRD Celebrates 10th Founding Anniversary, Phayul.com, December 18, 2006 : « TCHRD was first founded in 1996 and has been receiving its core funding from the Germany based Heinrich Boll Foundation since then ».
  6. (en) « 60 ONG tibétaines » (version du 7 novembre 2011 sur l'Internet Archive).
  7. (en) Julia Meredith Hess, Immigrant Ambassadors: Citizenship and Belonging in the Tibetan Diaspora, p. 124.
  8. (en) TCHRD Press Statement on the 60th Anniversary of the Universal Declaration of Human Rights, communiqué de presse du Centre tibétain pour les droits de l'homme et la démocratie, 11 décembre 2008 : « TCHRD is independent of the Tibetan Government-in-Exile, and is based in Dharamsala, India. »
  9. (en) Robert Garner, Peter Ferdinand, Stephanie Lawson, Introduction to Politics, Oxford University Press, 2012, 525 pages, section « About the authors ».
  10. (en) Peter Ferdinand, The Internet Democracy and Democratization (livre numérique Google), Routledge, 2013, 200 p. : « The Tibetan government-in-exile presents its position on its official web-site [...] and through affiliated institutions such as the Tibetan Center for Human Rights and Democracy. »
  11. (en) Phurbu Thinley, TCHRD Celebrates 10th Founding Anniversary, Phayul.com, December 18, 2006 : « Mr. Urgen Tenzin, the Director of the Centre said that TCHRD is the first Tibetan non-governmental organization (NGO) in exile which was specifically formed with the mission to promote and protect human rights of Tibetans in Tibet and at the same time to educate and promote human rights concepts and democratic principles within the Tibetan community in exile ».
  12. Anna-maria Lukacs, Les Droits de l'Homme dans l'ombre de la diplomatie internationale, Rapport sur le stage effectué au sein du Centre Tibétain pour la Démocratie et les Droits de l'Homme pour la période du 7 avril 2008-29 août 2008, Institut des Droits de l'Homme Lyon - Master 2 Théorie et pratiques des Droits de l'Homme 2008 : « Le CTDDH participe régulièrement à la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies (nouvellement Conseil des Droits de l'Homme) ainsi que dans d'autres conférences régionales, nationales et internationales. Cette participation vise à mettre en lumière la situation des droits humains au Tibet, de faire pression et de créer un réseau pour la promotion et la protection des droits de l'homme au Tibet ».
  13. Rapport de la Commission du Développement Durable Constitué en Comité préparatoire du Sommet Mondial pour le Développement Durable, quatrième session (27 mai - 7 juin 2002), Nations Unies, United Nations Publications, 2002, 42 p., pp. 4-5.
  14. Anna-maria Lukacs, Les Droits de l'Homme dans l'ombre de la diplomatie internationale, Rapport sur le stage effectué au sein du Centre Tibétain pour la Démocratie et les Droits de l'Homme pour la période du 7 avril 2008-29 août 2008, Institut des Droits de l'Homme Lyon - Master 2 Théorie et pratiques des Droits de l'Homme 2008.
  15. About TCHRD : « TCHRD organizes workshops, talk series, public discussions and campaigns to engender a culture of human rights and democracy within the exile Tibetan community ».
  16. (en) Stephanie Roemer, The Tibetan government-in-exile: politics at large, Routledge, 2008, 240 p., p. 112 : « Regarding the topic of democarcy, the TCHRD is most active in the exile educational sector to promote the CTA's version of democracy. For instance, it organizes workshops in schools and publishes teaching material (interview with Mr Tenzin Norgay, TCHRD, Dharamsala, April 2002). »
  17. (de) POLITISCHER JAHRESBERICHT, Länderbüro Indien, Heinrich-Böll-Stiftung, Juli 2005 – Juli 2006
  18. (en) « China (Tibet) » (version du 9 novembre 2014 sur l'Internet Archive), National Endowment for Democracy.
  19. (en) [http://www.ned.org/region/asia/china-tibet-2014/ China (Tibet) 2014, sur le site du National Endowment for Democracy.
  20. (de) ein öffentliches Gespräch zwischen Yeshe Togden und der Traumatherapeutin Luise Moosburger stattfinden., Tibet Initiative Deutschland, 31 janvier 2004
  21. (en) A brief report on TCHRD's activities in the last ten years (1996-2006).

Article connexe

Liens externes

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