Cavalier d'Arpin

Giuseppe Cesari dit le Cavalier d'Arpin ou Il Giuseppino, en français Le Joseppin ou Chevalier Josépin, né en février 1568 à Arpino ou Rome, mort le à Rome, est un peintre maniériste italien, qui a été fait chevalier du Christ par le pape Clément VIII et fut soutenu par le pape Sixte V.

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Biographie

Il est le fils du peintre Muzio Cesari, est né à Arpino (Latium, entre Rome et Naples) et de Giovanna, fille d'un noble espagnol. Pour certains historiens, Giuseppe Cesari est né à Rome, en . D'autres le font naître à Arpino à partir de l'inscription sur sa pierre tombale. Il est probablement venu à Rome avec sa mère en 1582 et a commencé à travailler aux Loges du Vatican comme garçon d'atelier, sous la direction de Niccolò Circignani dit le Pomarancio. Le pape Grégoire XIII lui a accordé une bourse pour sa formation grâce à l'appui d'Ignazio Danti[1] qui avait l'Intendance[2]. En il a participé à la décoration de la salle des Suisses et de la salle des Palefreniers. Il a été un élève de Giacomo Rocca qui lui a fait étudier les œuvres de Daniele da Volterra, son propre maître. Il semble qu'il est membre de l'Accademia di San Luca dès la fin de 1583. En 1584-1585, il peint la Canonisation de saint François de Paule dans le cloître de l'église de la Trinité-des-Monts où il a fait son premier autoportrait. Il travaille au Quirinal en 1585 sur des fresques aujourd'hui perdues.

En 1586, à 18 ans, il est reçu à la Congregazione dei Virtuosi al Pantheon. Commencent alors les années de maturité. Il travaille pour le cardinal Giulio Antonio Santorio à l'église Saint-Athanase-des-Grecs où il peint la Crucifixion et l' Assomption, entre 1588 et 1591. Il exécute les Scènes de la vie de saint Laurent à église San Lorenzo in Damaso, en 1588-1589, aujourd'hui détruites.

Le plafond de la sacristie de la chartreuse de San Martino

En 1589 il se rend à Naples où il peint la voûte du chœur de la Chartreuse San Martino. Il va rentrer à Rome avant d'avoir terminé son travail qui l'a été par son frère Bernardino en 1592-1593. La qualité de son travail va lui permettre de devenir à son retour le protégé du pape Clément VIII élu en 1592.

Entre le et le , il peint la décoration de la chapelle Contarelli dans l'église Saint-Louis-des-Français. Le Caravage est alors en formation dans son atelier comme peintre de fleurs et de fruits. Il a probablement été son assistant pour ce décor. Il va terminer les peintures, entre 1599/1600 et 1603, avec les Scènes de la vie de saint Mathieu. Il exécute ensuite les fresques de la chapelle Olgiati de la basilique Santa Prassede, en 1593-1595. Il peint le plafond de la loge du palais Orsini en 1594-1595. Il réalise une Annonciation dans la chapelle Aldobrandi dans l'église Santa Maria in Via de 1594 à 1596, puis les peintures de la chapelle Santa-Barbara de l'église Santa Maria in Traspontina des bombardiers du château Saint-Ange, en 1597. En 1596, puis entre 1597 et 1601 avec des arrêts, il réalise les premières fresques du palais des Conservateurs. Entre et , il peint le plafond de la sacristie de la chartreuse San Martino. Il fait un court voyage à Ferrare en 1598. En 1599 il est nommé pour réaliser la décoration du transept de la basilique Saint-Jean-de-Latran où il exécute, en 1600, la grande fresque de l' Ascension.

Il a aussi réalisé dans cette période un grand nombre de tableaux.

Le pape le nomme Cavaliere di Cristo en 1599. La même année il est élu prince (principe) de l'Accademia di San Luca. Il est de nouveau élu prince en 1615 et 1629.

Le cardinal Aldobrandini qui va assister au mariage d'Henri IV avec Marie de Médicis l'emmène en France, entre le et le .

De retour, il travaille pour Pietro Aldobrandini sur les fresques de la villa Belvédère, à Frascati, entre et .

Entre 1603 et 1612, il dessine et dirige la pose des mosaïques du dôme de la basilique Saint-Pierre. Il collabore avec Guido Reni pour l'exécution de la chapelle Pauline (ou Borghèse) de la basilique Sainte-Marie-Majeure, entre 1610-1612.

Il illustre certaines des allégories de Cesare Ripa qui paraîtront sous forme de bois gravés dans l'édition de l'Iconologie de 1603 à Rome[3].

Coupole de la chapelle Pauline de la basilique Sainte-Marie-Majeure

Après la mort du pape Clément VIII sa faveur baisse. Camille Borghèse est élu pape sous le nom de Paul V en 1605. Son neveu Scipion Borghèse a la passion de la collection d'œuvres d'art. En 1607, il obtient du pape la condamnation du Cavalier d'Arpin et la saisie de tous ses biens sous un prétexte futile (possession d'armes, en fait une collection d'arquebuses). Après un compromis auprès de la Chambre apostolique, Scipion Borghèse est entré en possession des 107 tableaux de la collection du peintre.

Entre 1610 et 1640, il est moins en faveur dans les milieux pontificaux. Il est alors le dernier maniériste romain. Une nouvelle orientation de la peinture romaine s'ouvre avec Annibale Carracci au palais Farnèse et le jeune Caravage. Ses derniers travaux montrent un affaiblissement de son invention. Il a élaboré un style sévère et rigide. Les visages sont raffinés mais inexpressifs.

Louis XIII lui décerne l'ordre de Saint-Michel en 1630. Dans son autoportrait fait pour l'Accademia il s'est représenté avec la croix de Saint-Michel.

En 1635, il peint les dernières fresques du palais des Conservateurs (Fondation de Rome, Vestales et Rapt des Sabines) de moins bonne qualité que les premières peintes, probablement à cause d'une plus grand intervention de l'atelier.

Ses seuls continuateurs directs ont été ses fils Muzio (1619-1676) et Bernardino (mort en 1703).

Quelques œuvres

Notes et références

  1. Abbé Lanzi, Histoire de la peinture en Italie, tome 2, p. 149-153, H. Seguin, Paris, 1824 (lire en ligne)
  2. Note : Avec son frère, le peintre Antonio Danti, il a réalisé la galerie des cartes géographiques.
  3. Utpictura18 : Religione (Ripa, 1603) - Chevalier d’Arpin
  4. (en) « Museum / Collections / Perseus Rescuing Andromeda », sur www.clarkart.edu (consulté le )
  5. Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.

Voir aussi

Bibliographie

  • De Carrache à Guardi. La peinture italienne des XVIIe et XVIIIe siècles dans les musées du Nord de la France, p. 67-69, Édition de l'Association des Conservateurs de la Région Nord-Pas-de-Calais, Lille, 1985 (ISBN 2-902-092-05-9)

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