Caudron G.3

Le Caudron G.3 était un monomoteur français biplan construit par Caudron et intensivement utilisé pendant la Première Guerre mondiale comme appareil de reconnaissance et d'entraînement. Il avait une meilleure vitesse ascensionnelle que ses concurrents et était considéré comme particulièrement adapté aux terrains montagneux.

Caudron G.3

Caudron G.3 au Musée de l'Air et de l'Espace à l'aéroport du Bourget à Paris.

Constructeur Société des avions Caudron
Rôle Avion de reconnaissance
Statut Retiré du service
Premier vol Fin 1913[1]
Mise en service [1]
Nombre construits 2 450 en France
233 au Royaume-Uni
166 en Italie
Équipage
1 personne
Motorisation
Moteur Le Rhone C
Nombre 1
Dimensions
Envergure 13,40 m
Longueur 6,40 m
Hauteur 2,62 m
Surface alaire 27,00 m2
Masses
À vide 446 kg
Maximale au décollage 736 kg
Performances
Vitesse maximale 115 km/h
Plafond 4 300[2] m
Endurance 4 h
Armement
Interne éventuellement une mitrailleuse légère

Développement

Le Caudron G.3 fut conçu par René et Gaston Caudron sur la base de leur précédent Caudron G.2 pour un usage militaire. Le premier vol eut lieu en sur leur aérodrome du Crotoy[2]. Le pilote est dans une nacelle située au niveau des ailes, l'appareil est propulsé par un unique moteur en étoile monté à l'avant de l'appareil, l'empennage est double. Le biplan utilisa des ailes à déformations avant qu'elles ne soient remplacées par des ailerons conventionnels situés sur l'aile haute.

À la suite de la déclaration de guerre de 1914, l'appareil a été commandé en grande quantité. Les usines Caudron fabriquèrent 1 423 avions (2 450 de ces appareils furent construits en France) et il fut construit sous licence dans divers autres pays : 233 furent construits au Royaume-Uni et 166 en Italie. Par patriotisme, les frères Caudron ne demandèrent pas de dividendes pour la licence de construction[2].

Normalement, le G.3 n'était pas armé, bien que certains appareils aient été équipés de mitrailleuses légères et de bombes à main artisanales. Le bimoteur Caudron G.4 succéda au G.3.

Engagement militaire

L'escadrille française C11 fut équipée de G.3 à la déclaration de guerre et fut bien équipée pour de la reconnaissance. L'appareil se montra efficace. Peu à peu, ses faibles performances et l'absence d'armes le rendirent trop vulnérable pour équiper la ligne de front, d'où il fut définitivement retiré en 1916[2]. L'Italie utilisa également le G.3 jusqu'en 1917 pour de la reconnaissance à large échelle, ainsi que les Britanniques, qui l'équipèrent de petites bombes et de mitrailleuses pour de l'attaque au sol[2].

À la fin de la guerre, il servit d'avion d'entraînement. Le Caudron G.3 fut également utilisé par la Chine : ces appareils restèrent en service pour l'entraînement jusqu'à ce que la plupart soient capturés par les Japonais.

Engagement civil

Léger et maniable, le Caudron G.3 était réputé sûr et solide.

Le , Jules Védrines atterrit avec un G.3 sur les 25 m de piste que constituait le toit des Galeries Lafayette, boulevard Haussmann à Paris[3].

Le de la même année, Auguste Maïcon passe à deux reprises avec son G.3 sous le Pont Napoléon-III entre Nice et Saint-Laurent-du-Var[4].

En , Adrienne Bolland est la première femme à franchir la cordillères des Andes et ce, à bord d'un G.3[3], avec un moteur le Rhône de 80ch[réf. nécessaire]. Son vol dura 4 h 15, à une vitesse moyenne de 50 km/h[réf. nécessaire].

Le , l’aviatrice Maryse Bastié, qui venait d’obtenir son brevet de pilote à Bordeaux, passe avec un G.3 sous les câbles du pont transbordeur de Bordeaux[réf. nécessaire].

Un Caudron G3, autochrome du 9 septembre 1914.
Stéphane de Bissy, officier français et pilote, accompagné de trois mécaniciens, devant son Caudron G.3 dans le nord de la France fin 1914.

Variantes

La majorité des G.3 étaient du modèle A2, utilisés par de nombreuses armées de l'air sur le front ouest, en Russie et au Moyen-Orient. Les G.3 D2 étaient des appareils biplace d'entraînement équipés avec des commandes doubles. Le E2 était la version monoplace de l'appareil d'entraînement. La version R1 a été développée sur la version de base par la France et utilisée pour l'entraînement au roulage. D'importantes sections d'ailes étaient enlevées lors de la fabrication pour éviter que l'avion ne s'envole. La dernière version, le G3.12 était équipé d'un moteur en étoile plus puissant, Anzani 10.

En Allemagne, Gotha fabriqua des copies des G.3 connus sous les noms de LD3 et LD4 (Land Doppeldecker - Biplan de terrain).

Survivants

Malgré sont utilisation massive dans le monde entier, il ne reste qu'une demi-douzaine de Caudron G3 authentiques:

- un exemplaire aux couleurs du n°324 au Musée de l'Air et de l'Espace de Paris - Le Bourget,

- un exemplaire aux couleurs du n°2531 au Musée Royal de l'Armée de Bruxelles,

- un exemplaire aux couleurs du n°1E18 au Musée de l'aviation de Finlande de Halli,

- un exemplaire aux couleurs du n°3066 au Musée de la Royal Air Force de Hendon (UK),

- un exemplaire, datant de 1916, exposé au Musée Aérospatial de Rio de Janeiro,

- un exemplaire dans une collection privée,

- un exemplaire, vraisemblablement restauré sur la base d'un original, présenté au Musée aéronautique de Maracaï au Venezuela.

Plusieurs répliques ont été réalisées notamment en France et aux USA, dont certaines sont aptes au vol.

Opérateurs

Caudron G3 au musée aérospatial de Rio de Janeiro.
un Caudron capturé
Argentine
Australie
Belgique
Brésil
Chine
Colombie
trois avions, les premiers appareils militaires de son histoire.
Danemark
Salvador
trois avions
Finlande
L'armée de l'air finlandaise acheta 12 avions à la France en 1920. Six d'entre eux furent construits en Finlande par Santahaminan ilmailutelakka
Caudron G.3 réplique au musée de l'air de Madrid.
France
38 escadrilles[1].
 Grèce
 Italie
 Japon
Pérou
un avion
Portugal
Pologne
 Roumanie
 Russie
 Serbie
 Espagne
8 appareils achetés en 1919.
Royaume-Uni
Royal Flying Corps, escadrilles 1, 4, 5, 19, 23, 25 et 29 ;
États-Unis
Venezuela

Notes et références

  1. Holmes, 2005. p 26.
  2. Donald 1997, p. 233.
  3. André Pernet, p. 16
  4. Commémoration du centenaire de l’exploit d’Auguste Maïcon, sur saintlaurentduvar.fr (consulté le 8 septembre 2020)

Bibliographie

  • André Pernet, Les avions de la guerre 14-18, Marabout, coll. « Flash » (no 87), , 152 p.
  • David Donald (éd.), The Encyclopedia of World Aircraft, Aerospace Publishing, , 928 p. (ISBN 1-85605-375-X)
  • Tony Holmes, Jane's Vintage Aircraft Recognition Guide, Londres, Harper Collins, , 493 p. (ISBN 0-00-719292-4)
  • Kalevi Keskinen, Kyösti Partonen, Kari Stenman: Suomen Ilmavoimat I 1918-27, 2005. (ISBN 9-529-94322-9).
  • Kalevi Keskinen, Kari Stenman, Klaus Niska: Suomen ilmavoimien lentokoneet 1918-1939', Tietoteos, 1976.

Liens externes

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