Capillana

Capillana, née à une date inconnue et décédée en 1549, est une femme politique dirigeante et cheffe d'État du nord du Pérou en exercice avant l'arrivée des conquistadors espagnols[1].

Biographie

De nombreux dictionnaires biographiques espagnols et anglais du XIXe siècle racontent l'histoire d'une « princesse péruvienne » nommée Capillana, tombée amoureuse du conquistador Francisco Pizarro (vers 1478-1541). Elle se convertit au catholicisme en 1541, puis vit en isolement après l'assassinat de Pizarro et décède en 1549[1],[2].

On lui attribue également l'écriture d'un manuscrit découvert dans la bibliothèque péruvienne des frères dominicains et contenant des descriptions de monuments et de plantes indigènes[2]. Il est probable que le nom « Capillana » soit inspiré du mot « Capullanas », un peuple de femmes péruviennes gouvernantes de la côte nord du Pérou, aussi appelées aussi « Tallaponas ». Elles exerçaient pleinement leur pouvoir sur les plans administratif, politique, militaire et revendiquaient leur liberté sexuelle. Certains historiens affirment que le pouvoir acquis par ces femmes était dû à la faible proportion d’hommes dans ces régions à cette époque. Selon cette théorie, la femme remplaçait un chef vaincu par d’autres peuples ou bien en cas de veuvage. Cependant, le fait que ce système de gouvernement féminin ait persisté jusqu’au XVIIe siècle, sous domination espagnole, montre qu’il pourrait s’agir en fait d’un réel système de transmission de pouvoir féminin profondément ancré et propre à ces régions[3].

Pedro de Cieza de León (en), auteur de La découverte et la conquête du Pérou (1553), évoque les rencontres des conquistadors avec le peuple des Capullanas le long de la côte nord du Pérou[3]. Il ne fait aucune mention de l’implication amoureuse présumée de Francisco Pizarro avec une Capullana. Cependant, l’un des hommes de Francisco Pizarro, Pedro Halcón, serait devenu tellement amoureux de l’une de ces femmes dirigeantes qu’il a dû être retenu par des fers pour l’empêcher de sauter du navire et de rester avec elle[4].

Postérité

Capillana apparaît comme l'une des 999 femmes de l'œuvre de l'artiste américaine Judy Chicago, The Dinner Party, réalisée de 1974 à 1979[5] .

Références

  1. Karen B. Graubart, With Our Labor and Sweat : Indigenous Women and the Formation of Colonial Society in Peru, 1550-1700, Stanford University Press, , 249 p. (ISBN 978-0-8047-5355-5 et 0-8047-5355-5, lire en ligne), p. 163
  2. John Platts, A New Universal Biography : Forming the first volume of series III, Sherwood, Jones, and Company, (lire en ligne), p. 85
  3. Powers, « Andeans and Spaniards in the Contact Zone: A Gendered Collision », American Indian Quarterly, vol. 24, no 4, , p. 513 (DOI 10.1353/aiq.2000.0025, JSTOR 1185888)
  4. A Compendium of Authentic and Entertaining Voyages Digested in a Chronological Series..., (lire en ligne), p. 192
  5. (en) « Brooklyn Museum : Capillana », sur Brooklyn Museum (consulté le )
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