Cahier de Douai

Le Cahier de Douai[1], ou Les Cahiers de Douai[2], ou Recueil de Douai[3] ou encore Recueil Demeny[4], est un ensemble de vingt-deux poèmes écrits par Arthur Rimbaud alors adolescent. Rimbaud en remit des copies, lors de deux séjours à Douai en septembre et octobre 1870, sous forme d'une liasse manuscrite sans titre à Paul Demeny, peut-être aux fins de publication[5].

Composition

Ces vingt-deux poèmes[6] ont été écrits vraisemblablement entre mars et [5] et sont décomposés en deux liasses respectivement de 15 et 7 poèmes :

Premier cahier
  1. « Première soirée » (correspond à « Trois baisers », poème précédemment publié dans La Charge, 13 août 1870)
  2. « Sensation »
  3. « Le Forgeron »
  4. « Soleil et chair »
  5. « Ophélie »
  6. « Bal des pendus »
  7. « Le Châtiment de Tartufe »
  8. « Vénus Anadyomène »
  9. « Les Réparties de Nina »
  10. « À la musique »
  11. « Les Effarés »
  12. « Roman »
  13. « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » (poème sans titre, désigné par son premier vers)
  14. « Le Mal »
  15. « Rages de Césars »
Deuxième cahier
  1. « Rêvé pour l'hiver »
  2. « Le Dormeur du val »
  3. « Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir »
  4. « La Maline »
  5. « L'Éclatante Victoire de Sarrebrück »
  6. « Le Buffet »
  7. « Ma Bohème »

Histoire du manuscrit

Après une première fugue du au , Rimbaud fut recueilli par son professeur de rhétorique Georges Izambard. Il fut hébergé à Douai une quinzaine de jours chez les tantes de ce dernier, les demoiselles Gindre. Rimbaud déposa le chez le poète et éditeur douaisien Paul Demeny une première liasse de quinze poèmes. Il profita d'un second séjour en octobre à Douai, à l'issue d'une deuxième fugue, pour livrer à Demeny sept nouveaux sonnets. Il lui écrivit plus tard : « Brûlez, je le veux, et je crois que vous respecterez ma volonté comme celle d'un mort, brûlez tous les vers que je fus assez sot pour vous donner lors de mon séjour à Douai ». Demeny n'en fit rien. Cinq poèmes de Rimbaud, Roman, Rages de Césars, Le Mal, Le Châtiment de Tartufe, Le Dormeur du val ne sont connus que par ce recueil[7].

Demeny vendit le recueil à Rodolphe Darzens, premier biographe du poète (qui ne l'a pas connu). Le recueil passa ensuite entre les mains de l'éditeur Léon Genonceaux, du collectionneur Pierre Dauze et celles de Stefan Zweig qui acheta les deux liasses aux enchères de l'hôtel Drouot en 1914 et les conserva jusqu'à sa mort en 1942 à Petrópolis au Brésil. La belle-famille de Zweig les céda à la British Library de Londres en 1985[8]. Ces poèmes furent publiés entre-temps grâce à des fac-similés[9].


Bibliographie

Notes et références

  1. Arthur Rimbaud, Poésies : Cahier de Douai, Un cœur sous une soutane, Poésies (fin 1870-1871), poèmes de l'Album Zutique, les Stupra, Correspondance, Jean-Luc Steinmetz (éd.), Flammarion, 1989
  2. Arthur Rimbaud. Les Cahiers de Douai. Poésies, Laure Blanc-Halévy et Olivier Halévy (éds.), Nathan, « Carrés Classiques Lycée », 2018
  3. Steve Murphy, Lectures des Poésies et d'Une saison en enfer de Rimbaud, Presses Universitaires de Rennes, 2009, p. 339 lire sur Google Livres
  4. Pierre Brunel, Rimbaud. Œuvres complètes, Le Livre de poche, « La Pochothèque », 1999, p. 779
  5. « Présentation de l'oeuvre », sur abardel.free.fr (consulté le )
  6. « Fiche du livre (Hatier) »
  7. Jeancolas, p. 287-288.
  8. http://www.bl.uk/manuscripts/FullDisplay.aspx?index=0&ref=Zweig_MS_181
  9. « RIMBAUD IVRE - La légende du « recueil Demeny », par David Ducoffre », sur rimbaudivre.blogspot.fr (consulté le )

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