Cœlé-Syrie

La Cœlé-Syrie (en grec : ή κοίλη Συρία), littéralement la « Syrie creuse », désigne à l'époque hellénistique la Syrie intérieure, ou plus exactement toute la Syrie à l'exception de la Phénicie[1]. Cette région est disputée par les Diadoques après la mort d'Alexandre le Grand, puis, après le partage qui suit la bataille d'Ipsos en 301 av. J.-C. entre les Séleucides et les Lagides pendant les six guerres de Syrie.

Ne doit pas être confondu avec Cœlé-Syrie (province romaine).

Dénomination

Le terme Cœlé-Syrie est une version hellénisée de l'araméen kol Aram, « tout Aram », désignant le territoire des Araméens. La Cœlé-Syrie ne désigne donc pas spécifiquement l'actuelle vallée de la Bekaa au Liban ou une autre zone de vallée, contrairement à ce que l'épithète « creux » pourrait faire penser[2]. Au sens large, ce terme désigne tout le territoire allant jusqu'à à la frontière nord de l’Égypte ptolémaïque, y compris la Phénicie et le Levant-Sud. Au fil du temps le terme de Cœlé-Syrie reçoit cependant des acceptions différentes. Ainsi, sous l'Empire romain à l'époque des Sévères, la province romaine de Syrie, qui prend le nom de Syrie-Cœlé, est centrée autour d'Antioche, au nord ; la région de Tyr, au sud, appartient à la province de Syrie-Phénicie.

Histoire

Il est possible que la Cœlé-Syrie et la Phénicie aient déjà été organisées administrativement comme une satrapie dès l'administration lagide, mais une telle organisation est mal attestée[3]. Le fait que Ptolémée Ier ait choisi d'accoler le nom de la Cœlé-Syrie à la Phénicie, alors que cette province n'englobe qu'une petite partie de la Syrie, prouverait qu'il entend l'annexer[4]. Au cours de la cinquième guerre de Syrie remportée par Antiochos III, la totalité de la Syrie passe sous domination séleucide[4]. Les territoires nouvellement conquis prennent alors officiellement le nom de Cœlé-Syrie et Phénicie pour être placés sous l'autorité d'un stratège.

Références

  1. Sartre 2001, p. 154
  2. Sartre 2001, p. 12
  3. Sartre 2003, p. 156
  4. Will 2003, p. 83.

Bibliographie

  • Maurice Sartre, D'Alexandre à Zénobie : Histoire du Levant antique, IVe siècle av. J.-C.-IIIe siècle ap. J.-C., Paris, Fayard, , 1194 p. (ISBN 978-2-213-60921-8)
  • Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (ISBN 2-02-060387-X)

Articles connexes

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