Côtes-de-provence La Londe

Le côtes-de-provence La Londe est une dénomination de terroir de l’AOC côtes-de-provence dont le vignoble est situé entre le massif des Maures et la côte de la Méditerranée.

Côtes-de-provence La Londe

Vignoble de l'AOC Côtes-de-provence La Londe

Désignation(s) Côtes-de-provence La Londe
Appellation(s) principale(s) Côtes-de-provence
Type d'appellation(s) AOC
Reconnue depuis 2008
Pays France
Région parente Provence
Localisation Bormes-les-Mimosas, La Crau, Hyères et La Londe-les-Maures
Saison deux saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), deux saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps
Climat méditerranéen
Ensoleillement
(moyenne annuelle)
2 700 heures par an
Sol phyllades, quartzite, grès
Superficie totale 411 ha
Superficie plantée 80 ha
Nombre de domaines viticoles 34 caves particulières et coopératives
Cépages dominants syrah, grenache, cinsault et mourvèdre
Vins produits rouge et rosé
Production 3 500 hl
Pieds à l'hectare minimum 4 000 pieds par ha
Rendement moyen à l'hectare 50 hl/ha

Histoire

Le littoral provençal a été colonisé par les Grecs : vers -600, les Phocéens s'installent à Marseille (en grec, Massalia; en latin, Massilia). Ils essaiment à Nice (Nikaia), Antibes (Antipolis), Hyères (Olbia), Six-Fours (Tauroeis), Arles (Arelate), Agde (Agathé), et au sud de Nîmes. Antérieurement la région était peuplée de Celtes appelés aussi Ligures ou Celto-Ligures[1].

C'est lors de la création de Massalia que les Phocéens implantent la vigne dans la Gaule celtique, les vignobles étant circonscrit à d'étroits espaces proches du littoral[2].

Laurent Bouby explique[3] : « Au 1er millénaire avant notre ère, avec la colonisation phocéenne à Marseille et le dynamisme commercial des civilisations méditerranéennes (étrusques, grecques et phénico-puniques), la production et les échanges de vins explosent dans l’Ouest méditerranéen. On devine aisément la suite : des millions d’hectolitres de vins inondent le monde gaulois »[2].

Justin, dans son Abrégé des histoires philippiques (Historiarum Philippicarum, Livre XLIII, chap. IV,1-2), un ouvrage qu'il présente dans sa préface comme un florilège des passages les plus importants et les plus intéressants du volumineux Historiæ phillippicæ et totius mundi origines et terræ situs rédigé par Trogue Pompée à l’époque d’Auguste, explique : « Sous l'influence des Phocéens, les Gaulois adoucirent et quittèrent leur barbarie et apprirent à mener une vie plus douce, à cultiver la terre et à entourer les villes de remparts. Ils s'habituèrent à vivre sous l'empire des lois plutôt que sous celui des armes, à tailler la vigne et à planter l'olivier, et le progrès des hommes et des choses fut si brillant qu'il semblait, non pas que la Grèce eût émigré en Gaule, mais que la Gaule eût passé dans la Grèce »[4].

Passées les grandes invasions, les abbayes provençales de Saint-Victor, à Marseille, de Saint-Honorat, dans l'île de Lérins, puis du Tholonet, vont reconstitué et développer le vignoble[5].

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, « les friands vins de clérets de la Provence » furent très appréciés à la Cour de France, où leur notoriété bénéficia de la plume de Madame de Sévigné qui effectuait de fréquents séjours en Provence.

Le vignoble, déjà connu en 1848 sous le nom de Côtes de Provence, a dû être reconstruit au début du XXe siècle après la crise phylloxérique. Grâce aux efforts de quelques pionniers, un nouveau pas est franchi en 1951 avec l’accession en VDQS « côtes-de-provence ». Elle sera agrandie par deux arrêtés, puis l’accession en AOC par le décret du . La dénomination de terroir de l’AOC Côtes de Provence La Londe a été reconnue en 2008[6].

Géologie

Ce terroir comporte quatre types de sols : « les sols sur phyllades très altérées, caillouteux et peu profonds, les sols colluviaux de pente sur phyllades plus ou moins caillouteux, les sols colluviaux des zones d’effondrement avec des cailloux de quartzite, de grès et de phyllades et les sols d’alluvions anciennes avec des cailloux de quartzite, de grès et de phyllades[6]. ».

Climat

Il profite d'un climat méditerranéen. Les températures extrêmes tant hivernales qu'estivales sont atténuées. Les précipitations annuelles sont faibles (inférieures à 700 mm/an). La durée d’insolation est importante et le régime de ventilation par les brises de mer est quasi permanent et de forte amplitude[6].

Données climatiques à Hyères.
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 5,8 6,2 7,5 9,6 12,7 16,1 18,8 18,7 16,6 13,3 9,2 6,7 11,8
Température moyenne (°C) 9,3 9,8 11,4 13,7 17,1 20,8 23,9 23,8 21,2 17,3 12,8 10,2 15,9
Température maximale moyenne (°C) 12,7 13,3 15,3 17,8 21,6 25,6 29,1 28,9 25,7 21,4 16,3 13,6 20,1
Ensoleillement (h) 155,3 158,2 217,6 252,1 301,5 329,3 373,8 334,9 259,9 210,3 158,7 147,6 2 899,3
Précipitations (mm) 76,3 88,3 56,4 55,7 45 22,3 6,6 28,5 49,1 93,9 69,4 73,5 665,2
Source : Climatologie mensuelle à la station de Toulon de 1961 à 1990[7].
Bouteilles de côtes-de-provence La Londe lors d'une dégustation officielle

Présentation du vignoble

Il s'étend sur quatre communes du Var : Bormes-les-Mimosas, La Crau, Hyères et La Londe-les-Maures[6].

Encépagement

Cépages principaux : deux cépages principaux obligatoires parmi :

Méthodes culturales et réglementaires

Les vignes sont conduites en taille courte, à coursons à deux yeux, soit en gobelet soit en cordon de royat (double ou simple). Sauf pour la syrah pour laquelle la taille longue (taille en guillot) est autorisée avec un maximum de 8 yeux francs par pied et 6 yeux francs maximum sur le long bois. La densité de plantation est de 4000 pieds par hectare et le rendement maximal autorisé de 50 hl/ha pour un rendement moyen de 44 hl/ha[6].

Terroir et vin

La superficie potentielle de ce vignoble est de 411 hectares, tandis que celle revendiquée est 80 hectares. La production s'élève à 3 500 hectolitres (en vins rosé et rouge) soit 460 000 cols/an[6].

Vin et gastronomie


Type d'exploitations

La filière viticole comprend 34 caves particulières et coopératives[6].

Notes et références

Bibliographie

  • Pierre Galet: Cépages et Vignobles de France. Éditions Lavoisier, Paris 2004, (ISBN 2-7430-0585-8).
  • Benoît France: Grand Atlas des Vignobles de France. Éditions SOLAR, Paris 2002, (ISBN 2-263-03242-8).
  • Pierre Bedot, Guide des vins du Var, Marseille, Jeanne Laffite, Marseille, 1987, , 275 p. (ISBN 2-86276-142-7)

Voir aussi

Articles connexes

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