Césaire Phisalix
Césaire Phisalix, né à Mouthier-Haute-Pierre (actuelle région Bourgogne-Franche-Comté) le et mort à Paris le , est un herpétologue français qui mit au point un sérum contre les morsures de certaines vipères.
Biographie
Ses parents sont vignerons à Mouthier-Haute-Pierre. Il va à l'école primaire de Lods et au petit séminaire d'Ornans[1] puis au collège catholique de Besançon où il obtient les baccalauréats en lettres et en sciences. Il fait des études de médecine à Paris et soutient sa thèse de doctorat en 1877.
Il devient médecin militaire, exerçant au service de santé des salles militaires de l'hospice de Besançon, puis au Val-de-Grâce, où il suit les cours du futur prix Nobel de médecine Alphonse Laveran. En 1879, il est de retour en Franche-Comté au 4e régiment d'artillerie de Besançon. Il participe à la campagne de Tunisie en 1881 durant laquelle il y tombe gravement malade et rentre à Besançon. Pendant sa convalescence à Roscoff, il travaille au laboratoire maritime.
Il est préparateur à la faculté des sciences de Besançon de 1884 à 1888 ; en 1885, il soutient sa thèse de doctorat ès sciences[2]. En 1886, il est nommé professeur suppléant de zoologie médicale à l'école de médecine et de pharmacie et, en 1888, il est chef des travaux de zoologie et botanique à la Faculté des sciences. En 1888, il obtient un poste d'aide-préparateur, puis assistant du docteur Klümpchen[3], au muséum national d'histoire naturelle de Paris. Dès le début de sa carrière, il développe une attirance pour les intoxications venimeuses, la Franche-Comté, et plus particulièrement la région de Mouthier-Hautepierre, étant une région endémique de la vipère aspic de la couleuvre à collier, ainsi que du cobra chevelu.
Il épouse Marie Phisalix, née Picot, qui deviendra la spécialiste française des animaux venimeux et des venins (Reptiles, mais aussi mygales, algues toxiques, et crustacés). Il tente pendant quelques années de travailler sur l’herpès, mais les moyens de l’époque ne permettent pas d’étudier dans des conditions optimales les viroses humaines.
En 1890, il met au point le sérum contre le venin des serpents avec le biologiste Gabriel Bertrand. Il faut néanmoins rappeler, qu'au XIXe siècle, les technologies ne permettaient pas d’optimiser le dosage, de sorte que de nombreux patients sont décédés d’envenimation induite par ce sérum.
Césaire Phisalix meurt le 16 mars 1906 à Paris. Il est inhumé, avec son épouse, dans son village natal à Mouthier-Haute-Pierre[4].
Distinctions
Il a été fait officier de la Légion d'honneur.
De nombreuses stèles et monuments ont été érigés en son honneur dans des villes et hôpitaux du monde entier, le présentant comme le « précurseur de Pasteur » (Clermont Ferrand) ou encore « un des pères fondateurs de la vaccination » (Abidjan, Côte d’Ivoire).
Les habitants de Mouthier Hautepierre, sa ville d’origine, sont très attachés à cette figure locale, et plusieurs événements sont organisés en son honneur : sortie culturelle, projections de films.
La Poste de Franche Comté a édité un timbre à son effigie à visée pédagogique en 1986. Ce timbre fait partie de la série de collection « amuse toi avec les scientifiques de nos régions ».
Césaire Phisalix a obtenu les prix Monthyon (Académie française) et Bréant (Académie des sciences) pour l'ensemble de ses travaux sur les sérums antivenimeux. Une rue de Besançon porte le nom des époux Phisalix.
Bibliographie
- Bulletin de la Société herpétologique de France, no 124 et 127, 2007
- Article dans Balades Naturistes (http://baladesnaturalistes.hautetfort.com/archive/2013/01/19/cesaire-et-marie-phisalix-deux-savants-comtois.html)
- « les cahiers du petit kangourou », numéro 874, 1999
- « Voici : la vérité sur la vaccination », 17 janvier 2004
Références
- En 1865.
- Docteur ès Sciences à Paris en 1885 - Indications de l'Institut Pasteur du site de l'Institut Pasteur au Maroc
- Bisontin, éminent naturaliste puis professeur intérimaire à la chaire de pathologie comparée du Muséum national d'histoire naturelle à Paris.
- « Césaire PHISALIX (1852-1906) | Racinescomtoises - Patrimoine et photographies de Franche-Comté », sur racinescomtoises.net (consulté le )
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