Buick Limited
La Buick Limited est apparu dans la gamme du constructeur américain Buick en 1936.
L'appellation a auparavant été utilisée par la division Oldsmobile de General Motors. Jusqu'à 1942, le modèle Limited était le plus dispendieux de la gamme Buick au-dessus du modèle Roadmaster. En 1958, Buick réintroduisait la Limited qui était encore une fois le modèle le plus dispendieux de cette marque. L'année suivante, le nom disparaissait à nouveau alors que tous les modèles Buick recevaient de nouveaux noms.
Les Buick Limited 1936-1942 étaient de grandes automobiles, essentiellement en version limousine, qui empiétaient directement sur le domaine normalement réservé à Cadillac[1] en affichant un prix moins excessif, d'où une animosité de la marque. Cette concurrence doit être relativisée par le faible nombre de Limited produites à partir de 1938 (autour de 1 500, sauf en 1941).
Genèse
En 1931, Buick qui ne proposait que des moteurs à six cylindres met au point le fameux Buick Straight Eight de huit cylindres en ligne et renouvelle entièrement sa gamme, faisant disparaître les petites série 40 au profit de l’éphémère marque Marquette (automobile) (en)[2]. Au sommet de la gamme apparaît un nouveau modèle, Série 90, apte à rivaliser avec les Packard et Cadillac[3].
Les Buick série 90 seront produites jusqu'en 1935 et partagèrent à leurs débuts des éléments de carrosserie avec Cadillac[3] sur un châssis de 134 puis 138 pouces d'empattement (3,505 m)[4]. Celles de 1934-1935 avaient un châssis de 136 pouces et une caisse plus basse et légèrement plus aérodynamique[5]. En 1935, le modèle de prestige est renommé Limited.
1936-1940
En 1936, Buick renouvelle sa gamme et donne des noms de baptême à ses modèles : la série 40 devenant la Special, la 60 Century, la 80 Roadmaster et la série 90 revêt le nom de Limited[6]. Cette dernière adopte à nouveau l'empattement de 138 pouces et utilise une version de 120 ch du Straight Eight (5,2 l de cylindrée) qui se maintiendra jusqu'en 1942. La calandre et divers détails changent en 1937 mais la caisse des Limited et Roadmaster continue à utiliser des éléments de structure en bois jusqu'à la fin de l'année.
En 1938, outre le tout-acier, un nouveau châssis de 140 pouces (3,556 m) fait son apparition. Alors que tous les autres modèles ont été redessinés en 1939, la Limited conserve sa carrosserie de l'année précédente intégrant la nouvelle calandre, en chute d'eau, des Buick 1939.
- Tableau de bord et banquette en cuir du conducteur.
- Arrière de l'habitacle.
Alors que les série 90 antérieures comprenaient des coupés, cabriolets et berlines quatre fenêtres[6], de 1936 à 1939, la gamme des Limited ne concerne que trois modèles, en plus des versions remodelées par des carrossiers indépendants :
- berline 6 places (avec un second coffre derrière la banquette avant à partir de 1939) ;
- berline 8 places (très proche mais avec deux sièges auxiliaires pliants) ;
- limousine 8 places (avec une cloison de séparation vitrée avec le chauffeur).
S'il n'y a pas non plus de renouvellement en 1940 pour ce qui est des série 90, un changement marquant intervient car, avec la création des nouvelles Buick Roadmaster (série 70), les versions encore récentes des anciennes Roadmaster 80 sont reconduites sous le nom de Buick Limited série 80. Ces nouveaux modèles à l'empattement de 133 pouces (3,37 m) offrent 6 versions (avec ou sans coffre proéminent)[7] :
- phaéton (cabriolet 4 portes) ;
- berline sports (4 portes, 6 places) ;
- berline "formelle" avec cloison de séparation (6 places).
Comme toutes les autres Buick, les Limited 80 et 90 adoptent une nouvelle calandre à la forme très proche mais avec de plus épaisses barres horizontales.
- Limousine de 1937.
- Buick-McLaughlin Limited de 1939 modifiée par le Canadien Pacifique pour l'inspection du réseau ferroviaire.
- Phaéton série 80 de 1940.
1941-1942
En 1941, tous les modèles (sauf les 50 Super et 70 Roadmaster apparues en 1940) sont renouvelés. La nouvelle Buick Limited, uniquement en série 90, avec un empattement de 139 pouces et une carrosserie plus basse et large perdant finalement son aspect vertical des années 30.
L'héritage des ex-Roadmaster s'efface à l'exception de la présence d'un nouveau phaéton. Les limousines 6 ou 8 places avec ou sans cloison sont reconduites. La nouvelle calandre ressemble quelque peu à celle de 1940. Au catalogue figurent des Brougham et Town sedan (sans toit pour le chauffeur) ou Landaus à réaliser par le carrossier Brunn (certaines versions n'existeront que sur papier).
L'année 1942 (qui commence en ) voit apparaître la fameuse calandre à barres, motif récurrent de toutes les Buick[1]. Les flancs s'ornent de bandeaux de chrome et la gamme Limited reste inchangée[8] tandis que les Special, Super et Roadmaster adoptent déjà de larges ailes enveloppantes qui réapparaîtront après-guerre[9].
L'entrée en guerre des États-Unis début modifie la donne et, dès la fin du mois, les stocks de chrome sont rationnés et les constructeurs automobiles doivent les remplacer par des décorations en acier qui seront recouvertes de peinture. Rapidement, toute nouvelle commande est suspendue et en avril, le stock de voitures non commandées est réquisitionné par le gouvernement[10]. La toute dernière Buick, une sedanet coupé, sort d'usine en février 1942[11]. Désormais, l'usine de Flint se consacre à la production de tanks M18 Hellcat[12].
Lorsque les modèles 1946, reprenant en majeure partie ceux de 1942, les Limited, Century et certaines Special n'ont pas été reconduites. Il n'y a désormais plus de limousines Buick et le véhicule le plus grand et onéreux est désormais la Roadmaster.
1958
Le modèle Buick Limited est ravivé pour la seule année 1958, en tant que version plus confortable, riche en décoration des Buick Roadmaster 1958, dont elle se distinguait également par une carrosserie rallongée de 8 pouces (20,32 cm), avec un porte-à-faux arrière plus conséquent, avec trois rangées de 5 ouïes chromées et plusieurs traits de chrome sur les phares arrière. Tout comme la Roadmaster, elle partage le moteur valve-in-head de 300 ch est proposée en trois versions : berline 4 portes hardtop, coupé 2 portes hardtop et cabriolet 2 portes[13]. Leur prix de base allait de 5 022 à 5 125 $, 450 $ de plus qu'une Roadmaster équivalente, et pratiquement le double d'une Buick Special d'entrée de gamme[14]. Comme toutes les Buick de cette année, la calandre occupe toute la largeur et s'orne de 160 carrés de chrome avec des phares doubles[15].
En 1958, General Motors avait renouvelé les modèles de toutes ses marques américaines (Chevrolet, Pontiac, Buick, Oldsmobile et Cadillac) en développant de nouvelles carrosseries semblables et un nouveau châssis, plus moderne et fortement allongé (Buick, Oldsmobile et Cadillac l'ayant déjà introduit en 1957). Les modèles GM de 1958 feront toutefois un flop, en partie dû au contexte économique, et Buick sera sévèrement touché, reculant au cinquième rang des ventes, poussant les designers des marques du groupe à revoir entièrement leur copie pour l'année 1959[16]. Le look particulier des Buick 1958 n'a pas vraiment convaincu[17].
Dans ce contexte, les très affriolantes Buick Limited, ré-introduites pour s'opposer aux Chrysler Imperial, Lincoln et Cadillac 62, n'atteindront que 7 436 exemplaires – surtout des berlines – soit 3% des Buick produites cette année. Si les cabriolets et coupés Roadmaster feront à peine mieux, les berlines ont quant à elles été produites en grande quantité : 10 505. Le modèle ne sera donc pas reconduit, tandis que les Roadmaster deviendront la version puissante « 225 » des Buick Electra.
1965-1973
En 1965, la version la plus luxueuse du modèle Electra 225 Custom 4 portes « hardtop » recevait à nouveau le nom Limited.
- Buick Electra 225 (limited) de 1965.
- Electra Limited Park Avenue de 1976.
- Coupé landau Electra 1979.
1974-1979
En 1974, au lieu d'être un groupe d'option sur le modèle Electra 225 Custom, la version Limited était maintenant un modèle à part et nulle part sur la voiture était inscrit le nom « Electra » jusqu'à 1979.
Après 1979
En 1979, l'utilisation du nom Limited s'est étendu à plusieurs modèles de la gamme Buick (Century, LeSabre, Electra et plus tard Skylark et Regal) et remplaçait la désignation « Custom » qui était employée jusque-là pour désigner les modèles avec un niveau de finition supérieur (sauf sur l'Electra). Buick cessa l'utilisation de ce nom en 2006.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Buick Limited » (voir la liste des auteurs).
- (en-US) Aaron65, « CC Capsule: 1942 Buick Series 90 Limited – Icarus’ Twin Carbureted Chariot », sur Curbside Classic, (consulté le )
- (en) « 1931 Buick Series 50 », sur conceptcarz.com (consulté le )
- (en) « 1931 Buick Series 90 », sur conceptcarz.com (consulté le )
- (en) BUICK 1933 : 4 new series..., , 11 p. (lire en ligne), p. 9-10.
- (en) Buick [1935]. When better automobiles are built... Buick will build them, (lire en ligne), p. 27-35
- (en-US) admin, « 1936 Buick Century Sedan / Specs, Model History – Auto Museum Online » (consulté le )
- (en) Buick Limited [1940], , 30 p. (lire en ligne), p. 8-22.
- « 1942 Buick Foldout page 2 of 4 », sur www.oldcarbrochures.com (consulté le )
- Donald Pittenger, « Car Style Critic: 1942 Buick: Front and Rear Fenders Meet », sur Car Style Critic, (consulté le )
- (en) chris, « Those Unglamorous But Rare ‘Blackouts’ », sur antiquechevyclubofqueens.org (consulté le ).
- (en) « The Last Flint Built Buick During World War II », sur BUICK FACTORY HISTORY, (consulté le ).
- (en) GlobalCarsBrands, « Buick Logo, History Timeline and List of Latest Models », sur Global Cars Brands, (consulté le ).
- (en) The Air-born B-58 Buick, , 36 p. (lire en ligne), p. 4-11, 34-35.
- (en) Hometown Buick, « 1958 Buick Models », sur Hometown Buick (consulté le ).
- (en) Poindexter, « Curbside Comparison: 1958 Buick Limited vs 1958 Cadillac Series 62 – Chrome Plated GM Luxury », sur Curbside Classic, (consulté le ).
- (en) « 1958 Buick Limited Classic Car », sur HowStuffWorks Auto, (consulté le ).
- (en) J. P. Cavanaugh, « Curbside Classic: 1958 Buick Special – Anything Worth Doing Is Worth Doing To Excess », sur Curbside Classic, (consulté le ).
- Portail de l’automobile
- Portail des États-Unis