Brasserie de la Lesse

La Brasserie de la Lesse est née comme beaucoup de microbrasseries. À l’origine, une bande de copains, issus du patro de Buissonville, et amateurs de bonnes bières, se réunissent régulièrement autour d’un verre. Ces moments conviviaux ayant un goût de trop peu, ils se constituent en confrérie: "La confrérie du Busson", dont l’objet est la dégustation et la promotion de la bière. De fil en aiguille, ils passent du statut de consommateurs à celui de producteurs en réalisant des petits brassins de manière itinérante, une fois dans le garage de l’un, une autre fois dans la grange de l’autre. D’expérience en expérience, ils commercialisent, à l’échelle du village de Buissonville, une première bière brassée dans des casseroles et… une brouette : « Li Berwette »

Rapidement, de nouvelles bières sont créées, et parmi elles : Li Berwette di Noyè, La Meuuh!. Toutes ces bières rencontrent un vif succès local et de nouveaux confrères se joignent à l'aventure. Une décision est alors prise de faire brasser ces bières par un brasseur professionnel de la région. C'est Pierre Jacobs, de la brasserie Saint-Monon à Ambly, qui s'attelle à la tâche. Les bières de la confrérie sont désormais disponibles à la vente. On les retrouve dans des commerces locaux et sur les marchés de Noël. Tous les éléments sont réunis pour que l'aventure se poursuive à une autre échelle.

En 2011, des membres de la Confrérie du Busson, Pierre Meirlaen, Jean-Pierre Deloyer et Norbert Buysse remettent en service l'ancienne Brasserie Rezette qui brassait jadis les bières « La Rochefortoise » au cœur du village d’Éprave. Ils décident de la rebaptiser : « Brasserie de la Lesse », selon la brasserie du même nom qui fut active au XX^e siècle dans le village de Lessive.

Préoccupés par les crises écologique, économique et sociale de notre civilisation, les fondateurs ont décidé de créer une brasserie qui se veut un laboratoire de solutions entrepreneuriales alternatives. Dès le départ, les confrères souhaitent créer une entreprise moderne et résolument ancrée dans le XXI^e siècle, c’est-à-dire tenant compte de nouveaux défis: créer une entreprise éthique, écologique, locale, stable, saine, basée sur des produits de qualité et une fabrication artisanale, dont l’impact sociétal sera positif pour un plus grand nombre, en participant à la création d’un tissu économique entre acteurs locaux adhérant aux mêmes valeurs. Bref, une entreprise où l’utopie pourra devenir réalité. Pour ce faire, ils décident d’opter pour le modèle de la coopérative à finalité sociale, dont les objectifs sont : la relocalisation de l’économie, la création d’activité en milieu rural et la gestion participative[1].

La brasserie produit 6 bières régulières et une bière de saison commercialisées en bouteilles réutilisables de 33 cl (APO33) :

• La Cambrée, une bière ambrée titrant 6,5 % en volume d'alcool. Elle a reçu en 2012 et 2018 le prix de la meilleure bière ambrée de moins de 8 % en volume d'alcool de Wallonie[2].
• La Chinette, une bière blonde légèrement amère titrant 6 % en volume d'alcool.
• La Rouge Croix, une bière brune foncée de fermentation haute, refermentée en bouteille et titrant 7,5 % en volume d'alcool.
• La Blanche de Lessive, une bière blanche brassée en été titrant 5 % en volume d'alcool. Elle a reçu en 2016 le prix de la meilleure bière blanche de Wallonie[3].
• L'esprit Triple's, une triple blonde titrant 8% d'alcool.
• La top Lesse, une véritable pils artisanale et bio titrant à 4,2% de volume d'alcool. Brassée depuis mars 2020, elle est disponible en bouteilles 33cl et en fûts de 20l.
• L'Hiveresse, une bière brune de fin d'année titrant 8 % en volume d'alcool.

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Une entreprise alternative, 100% bio et labellisée Nature et Progrès

Une entreprise du XXI^e siècle doit pouvoir s’inscrire dans une démarche de durabilité et penser ses activités dans la perspective de demain, sans compromettre l’émancipation des générations futures. C’est ce que fait la coopérative à travers les 3 piliers du développement durable : l’écologie, l’économie et le social.

Du point de vue écologique, la brasserie de la Lesse veille à l’utilisation durable des ressources et des énergies. Depuis 2018, elle a déménagé à quelques dizaines de mètres de ses premières installations dans une ancienne ferme, à deux pas de l’église. La rénovation du bâtiment a été faite avec des matériaux écologiques ; bois local, laine de bois, paille, réalisée par une entreprise namuroise; PailleTech.… conférant au bâtiment de solides performances énergétiques. Au niveau de l’installation, elle a été étudiée de telle sorte que l’énergie produite l’est majoritairement par une chaudière à bois (local et non transformé). Cette énergie, une fois utilisée pour le brassage, est recyclée par des systèmes d’échangeurs et de ballons tampons pour être ensuite reconvertie en eau chaude sanitaire ou via un réseau de chaleur alimentant la chambre chaude (où la bière refermente en bouteille) et le bâtiment adjacent (bureaux, bistrot, magasin).

Du point de vue économique, la brasserie s’engage dans la voie de la résilience en étant particulièrement attentive à diversifier ses activités et à rester maîtresse de ses filières. Si elle collabore étroitement avec les producteurs qui la fournissent. Elle est également attentive aux nouveaux projets à venir, comme la création d’une micro-malterie coopérative ou l’émergence de nouvelles houblonnières bios et locales. Au niveau de ses clients la Brasserie de la Lesse veille à ce que son plus gros client ne représente pas plus de 10% de son chiffre d’affaires afin de ne pas créer de dépendance. Elle est également soucieuse du caractère équitable de ses prix et souhaite ainsi permettre à un plus grand nombre d’avoir accès à des produits de qualité.

Du point de vue social, la Brasserie de la Lesse se consacre à une production de qualité. Toutes les bières sont certifiées 100% bios, et ce, sans aucune dérogation. Elle travaille également à transmettre son savoir-faire autour d’elle à l’occasion de visites et de portes ouvertes, mais aussi en répondant aux nombreuses sollicitations de collègues brasseurs ou amateurs, avec qui elle partage son expertise et son expérience.

Une brasserie qui prend le temps de brasser de la bière, pas de l’argent

La Brasserie de la Lesse met un point d’honneur à travailler de manière artisanale. Ce qui implique des installations modernes au service d’un savoir-faire ancestral, hérité de générations de brasseurs. Si les débuts de l’aventure se révèlent un peu folkloriques à cause d’un matériel déjà vétuste et capricieux, les nouvelles installations ont permis des conditions de fabrication optimales où le maître brasseur peut laisser libre cours à son talent et son savoir-faire.

Ainsi, si une grande rigueur est de circonstance dans la qualité et la noblesse des matières premières - orge, froment, houblon, épices, levure, sucre fermentescible (100% bios, 90% locales et sans extraits) - il en va de même dans la qualité et le respect du processus de brassage.

Le procédé de fabrication est entièrement naturel. Il n’utilise aucun conservateur, colorant, additif, auxiliaire technologique, exhausteur de goût, stabilisateur, clarifiant, agent moussant, correcteur ou autres poudres de perlimpinpin qui polluent souvent la bière soi-disant artisanale. Au niveau du processus, la Brasserie de la Lesse ne pratique aucun forçage permettant de gagner du temps, au détriment de la qualité de la bière. Pas de centrifugation, pas de saturation forcée au CO₂, pas de pasteurisation. Elle n’utilise aucune technique moderne héritée de l’industrie, qui vise surtout à réduire les coûts de production et à améliorer artificiellement la bière (couleur, goût, onctuosité de la mousse, limpidité, pétillement, , etc.)

La bière est un produit vivant, fabriqué avec des matières vivantes. Ce qui demande de nombreuses connaissances, une grande faculté d’adaptation et de la souplesse. « Une bière parfaite est une bière suspecte », dixit le maître brasseur.

La Brasserie de la Lesse, par sa structure, les valeurs qu’elle entretient et véhicule, et par les bières de haute qualité qu’elle propose, s’inscrit dans les défis des entreprises du XXI^e siècle.