Bou Jedyane

Bou Jedyane (en arabe : بوجديان)[1] est une commune rurale située au sud de la ville de Larache, sur l’axe régional Ksar el Kébir-Chefchaouen au nord du Maroc

  • L’appellation Bou Jedyane remonte aux fêtes de célébration de la naissance du prophète de l'islam Mahomet et selon des sources, les gens de Bou Jedyane donnent des sacrifices et des offrandes sous formes de moutons et de boucs et par hasard l’un des Sacrifices s’étaient un Bouc des Saints Cheleyine. Alors ce Bouc avait parlé et donné le nom de Bou Jedyane ou bien le Père des Boucs. Une autre information dit que le Saint Sidi Ali Chili a plusieurs Boucs et une renommée pour l’élevage des grands Boucs.

La commune rurale a été créée en 1960 et le centre de la commune se trouve à Tatoft avec un seul souk hebdomadaire appelé Khemis Bou Jedyane

  • Le climat
Un climat continental humide, taux de pluie de 657 mm3 par an, la température moyenne jusqu'à 22,3 °. 61 % des reliefs de Bou Jedyane sont composés des montagnes, avec des sommets de hauteur faible ce qui rend difficile l’exploitation agricole des terres[2].

La forêt de Bou Jedyane représente 52 % de la densité totale, ce qui permet d’augmenter les ressources de cette commune mais malheureusement ces ressources sont menacées par les catastrophes naturelles (l’incendie, l'érosion des sols…). La plupart des ressources en eau de Bou Jedyane ne sont pas utilisées pour l'irrigation en raison de faibles précipitations et d’un été sec, où il faut mentionner une baisse significative des précipitations durant les 10 dernières années, mais la commune bénéficiera du projet de barrage Akhroupha[3]

  • L'économie de Bou Jedyane
L’élevage traditionnel est L’activité principale dans la commune de Bou Jedyane mais il souffre des problèmes divers surtout au niveau organisationnel avec l’absence du contrôle de l’état et des services vétérinaires.
L’agriculture vient en deuxième rang sur le plan économique avec des terres agricoles exploitées qui représentent 25 %, c’est une agriculture Pluviale vivrière mais des difficultés au niveau de l’exploitation en raison des caractéristiques montagneuses de la commune. L’artisanat joue un rôle primordial dans la favorisation de l’économie locale : Les textiles, les tapis et la forge, bois, mais il y a une baisse significative de voir le manque à cause des problèmes de commercialisation.

La région

Bou Jedyane est composée de 3 sections connues sous le nom de Mechiakhat (en faisant référence au Cheikh de chaque section) à savoir : Section de Bni Idriss, Section de Jabliya et Section de Cholliyine. Ces sections totalisent 27 douars dont les plus importants en termes de la population sont : Hmaimon (environ 1 200 habitats) et Amgadi (environ 1 450 habitats).

En termes de relief, Bou Jedyane fait partie de la zone montagneuse du pays des Jbala avec 61 % de superficie en montagne (plus 200 m), 20 % de colline (de 100 à 200 m), 18 % de plateau (de 10 à 100 m) et seulement 1 % en vallée ou en cuvette.

Au niveau hydraulique, la commune recèle plusieurs affluents d’Oued El Makhazen dont les plus importants sont Oued Ouarour, Oued El Harara sans oublier l’existence du Barrage d’Oued El Makhazen qui permet l’approvisionnement de certains chars (un agglomérat autour des membres d’une famille selon l’organisation traditionnelle familiale basée sur les liens de tribu aux alentours par un système de bornes fontaines). Cette eau, non potable, est utilisée pour le bétail.

La forêt occupe 11 380 ha (51 %). La forêt de D’Ahel Serif couvre une superficie de l’ordre de 10 450 ha (centre de développement forestier, CDF), constituée par le chêne liège, le chêne zéine et l’oléastre. Cette forêt est une réserve naturelle contenant beaucoup d’espèces animales comme le sanglier ou le lièvre. À signaler que la forêt d’Ahel Serif a été délimitée en 1983 comme étant un domaine forestier.

Les maisons à Bou Jedyane ne dépassent pas un rez-de-chaussée plus un étage. Dans leur construction, les Jbala (habitants de montagne) de Bou Jedyane utilisent la pierre. Les murs sont construits en pierre hourdée avec un mortier de terre ou de terre et de paille. Concernant l’ossature est faite de poutres de bois brut.

Les Souks : sont des marchés traditionnels hebdomadaires. C’est un lieu de commercialiser les marchandises de l’agriculture, des produits de terroir. Aussi, de rencontrer les familles et les amis, conclure des actes de mariage, réunions des autorités locales…etc. Le Souk de Khmis Bou Jedyane est localisé dans le dchar de Bou Jedyane à 11 km du siège de la commune rurale, il se tient le jeudi de chaque semaine. Ce Souk a été initié durant le Protectorat. C’est le premier souk dans la région d’après des vieux paysans, et ce n’est qu’à l’Indépendance qu’il y a eu la prolifération d’autres Souks dans la région : Tlat Tatoft, Tlat souk El Qolla, etc.

La tradition : les coutumes et les plats Jebli :

L’aspect vestimentaire : comme toutes les régions du pays Jbala, l’aspect vestimentaire est parmi les caractéristiques distinctives de la région de Bou Jedyane ; l’homme porte un Jellabe court avec les pompons colorés et un chapeau de doum (Chachiya) et/ou un turban (rozza). L’aspect vestimentaire des femmes est particulier, il se compose de trois pièces :

  • Chachiya : c’est un large chapeau de paille, en feuilles de doum tressées et agrémenté de quatre épais cordons de laine qui retiennent ses larges bords.
  • Kourziya : une ceinture souvent de couleur rouge, de laine et de coton enroulée autour de la taille.
  • Mendile : la jupe-tablier.

La cuisine Jebli

Bissara : c’est une délicieuse purée de fève préparée à partir de fèves séchées et assaisonnées avec l’huile d’olive. C’est un plat riche et énergétique pour le petit-déjeuner et le repas du midi;

Aassida : sorte de soupe ou de porridge de couleur blanche, selon la consistance, à base de semoule, de lait et d’huile d’olive.

Zimbo : c’est une farine à base d’orge et de pois chiche grillés et moulues avec les figues fraîches.

Le figuier : est tellement important pour l’alimentation. Les figues sèches sont consommées seules ou avec des aliments de différents repas et parfois accompagnées avec « L’Ben » ou « Harrira [4]».

L’artisanat et les techniques insolites

À l’instar de toutes les régions du Maroc entier, la région de Bou Jedyane a un patrimoine riche grâce à l’histoire et les normes de la vie de montagne, ce qui représente une particularité artisanale qui attire les touristes. Avec de nombreux Souks traditionnels durant la semaine et avec une proximité de la ville de Ksar el Kébir qui reste comme un centre commercial essentiel de la province de Larache. Tout Dchar vit de la production de l’artisanat qui participe à créer des revenus et l’emploi surtout pour les jeunes et les femmes.

  • La ferronnerie : on trouve un maréchal ferrant qui s’occupe de ferrer les animaux et la réparation et la maintenance des outils agricoles et la production de certains outils qui sont très demandés par la population.
  • La vannerie : ce travail nous donne des produits simples comme les différents types de cordages nécessaires pour attacher les animaux (Aalafa) qui sert pour donner à manger aux animaux les grains et « Chouari » ou bi-sacs qui, sans oublier les différents modèles des chapeaux « Taraza », les nattes, les balaises et les sacs « kouffa ». Un avantage important que les objets sont écologiques mis en avant le développement durable et pour lutter contre l’utilisation exagérée des sacs en plastiques.
  • La Chaume : la fabrication des bats pour les animaux, les artisanats utilisent la chaume de seigle (Chentile).
  • Le tissage : « Mendil » qui fait partie des coutumes des femmes, des autres articles d’ameublement des habitations ou soit pour l’habillement et les vêtements.

L’agriculture et l’élevage

Une agriculture vivrière qui se compose d’une agriculture de subsistance basée sur la monoculture céréalière extensive et d’une arboriculture fruitière sur les versants (oliviers, figuiers), avec une superficie utile d’exploitation qui ne dépasse pas 25 % de la superficie du territoire. Les exploitations de la commune rurales de Bou Jedyane ont un mode de faire-valoir à raison de 86,33 % de la SAU, alors que seulement 13,67 % est exploité en mode de faire valoir direct (dont 9,43 % en location).

Pour les facteurs de la production, il y a [4]:

  • Une agriculture traditionnelle: dans certains villages, les paysans utilisent des matériaux agricoles artisanaux, ils pratiquent le labour à l’araire et le barrage traditionnel des céréales. Ainsi, la conservation de la paille, les paysans de la région tassent la paille en une meule cylindrique dont le sommet est conique et sans revêtement dit « Temmoune ».
  • Une agriculture moderne : le labour mécanique est effectué par 23 % des exploitations alors que la récolte ne couvre que 12 % des exploitations. Aussi, l’utilisation de la fertilisation chimique s’avère développée (87 % des exploitations). On note une très faible utilisation des semences sélectionnées.

Du point de vue élevage, les troupeaux se déplacent suivant des parcours plus ou moins établis et reconnus par les paysans. On peut trouver des Zriba qui servent pour arbitre les troupeaux. La chose marquante c’est l’élevage en liberté des bovins en l’altitude (élevage Matloq ou libre. Il est à noter que l’activité d’élevage a connu une chute remarquable dans la région après la généralisation de la culture du cannabis dans le début des années 1980.

Le festival Sidi H'Med Ben Cheikh

C’est un festival qui se tient à Jahjouka. Au début, c’était un Moussem religieux pour faire la promotion du Folklore de la région (Figure 28). Il a été initié sur l’initiative du Conseil régional de Tanger-Tétouan qui a porté son appui en consacrant un montant de 250 000 Dh à l’occasion de Jahjouka pour l’organisation du festival annuel, principalement pour l’épuisement du tourisme rural dans la zone rural[4].

La date d’organisation du Festival est le 4 août, qui coïncide avec la célébration de la bataille Oued al Makhazine, il se déroule sur 3 jours et les activités organisées s’articulent sur cinq dimensions :

  • Dimension culturelle : les organisateurs choisissent un slogan à l’édition et organisent une série de séminaires en parallèle.
  • Dimension artistique : des soirées artistiques basées essentiellement sur la musique locale avec l’animation des espaces par des pratiques traditionnelles (H’na, Thara…).
  • Dimension économique : les organisateurs prévoient un espace d’expositions des produits artisanaux et des produits locaux du terroir, en plus d’un grand Souk ouvert à tous les vendeurs.
  • Dimension sportive : des compétitions sportives se déroulent dans différentes disciplines.
  • Dimension religieuse : limitée à l’espace du Mausolée et sur les activités d’un concours de lecture du Coran.

Notes et références

  1. « Population légale des régions, provinces, préfectures, municipalités, arrondissements et communes du Royaume d'après les résultats du RGPH 2014 » [xls], Rabat, Haut-Commissariat au plan (consulté le )
  2. Monographie de la Commune Rurale Boujedyane 2010
  3. Monographie de la Commune Rurale de Boujedyane
  4. L'Agrotourisme à Bou Jedyane, par et pour la population locale, Ayoub Harrak, encadré par Dr Younes Hmimsa, Faculté Polydisciplinaire- Larache, septembre 2011
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