Bezonvaux

Bezonvaux est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.

Bezonvaux

La chapelle Saint-Gilles.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Verdun
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Grand Verdun
Maire
Mandat
Maurice Michelet
2015-2020
Code postal 55100
Code commune 55050
Démographie
Population
municipale
hab. (2018 )
Densité hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 14′ 15″ nord, 5° 28′ 06″ est
Altitude 257 m
Min. 226 m
Max. 367 m
Superficie 9,23 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Verdun
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Belleville-sur-Meuse
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Bezonvaux
Géolocalisation sur la carte : Meuse
Bezonvaux
Géolocalisation sur la carte : France
Bezonvaux
Géolocalisation sur la carte : France
Bezonvaux

    Elle fait partie des neuf villages français détruits durant la Première Guerre mondiale non reconstruits car classés en zone rouge du département de la Meuse[1].

    Géographie

    Localisation

    La commune se trouve dans la forêt de Verdun, à quelques kilomètres au nord-est de la ville homonyme.

    Elle est traversée par la route départementale 24 qui relie Gremilly à Haudiomont en serpentant au pied des côtes de Meuse.

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Bezonvaux
    Ornes
    village détruit
    Maucourt-sur-Orne
    Douaumont
    village détruit
    Vaux-devant-Damloup
    village détruit
    Dieppe-sous-Douaumont

    Hydrographie

    Le ruisseau de Bezonvaux, qui prend sa source à trois kilomètres à l'ouest du village, rejoint le ruisseau de Vaux à Mogeville et se jette ensuite dans l'Orne.

    Urbanisme

    Typologie

    Bezonvaux est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Verdun, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 103 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (68,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (68,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (64,8 %), terres arables (25 %), prairies (6,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,9 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Son nom pourrait provenir de celui d'un comte austrasien Boson qui en aurait été le seigneur vers le VIIIe siècle. Quoi qu'il en soit Besonval existait déjà au XIe siècle et bénéficia en 1252 d'une charte d'affranchissement.

    Histoire

    En 1540, la paroisse de Bezonvaux est une annexe de celle de Douaumont. C'est en 1624 qu'un curé est affecté au village, Beaumont-en-Verdunois devient alors annexe de la paroisse de Bezonvaux. Au début du XVIIIe siècle, Beaumont devenu plus important que Bezonvaux, le curé déménage pour s'y installer mais en 1803, Bezonvaux est rattaché à Ornes tout en conservant son église. L'église paroissiale, construite au XVIIIe siècle et restaurée en 1848, était dédiée à Saint-Gilles, Elle a été détruite en même temps que le village, entre 1916 et 1918. La chapelle actuelle a été construite entre 1927 et 1932 à une centaine de mètres des ruines de l'ancienne.

    Le village possédait déjà une école, ou du moins un local en faisant office, vers 1750. À partir de 1824, la commune fait effectuer des travaux dans une maison qu'elle vient d'acheter pour y aménager une salle de classe. Un projet de maison commune servant à la fois de mairie, de four à pain communal, de logement pour l'instituteur et d'école voit le jour en 1886. À cette époque, 44 enfants sont scolarisés. Le dernier instituteur du village, Émile Joseph Richard, a été tué devant la mairie par un obus le 3 janvier 1915.

    Un moulin à farine, actionné par le ruisseau de Bezonvaux, était en service jusqu'à la destruction du village. Il était situé en aval du village.

    En 1803, la population du village était de 199 habitants ; juste avant la Première Guerre mondiale, elle était de 149 habitants après être montée à 317 en 1851.

    Le , le tonnerre des canons marque le début de la bataille de Verdun. Situé sur le secteur de Verdun, le village perdu par les troupes françaises le et repris le disparaitra totalement sous l'acharnement des pilonnages des obus français et allemands.
    Quoique situé à proximité de la zone des combats, le village n'a été vidé complètement de ses habitants que le , peu de temps avant que les Allemands ne le prennent d'assaut le 25 février. Le , un sévère combat y oppose les Français et les Allemands. Ce combat fait 1700-1800 morts et blessés[9],[10]. Après l'armistice, il ne restait pas un mur debout et les terres cultivables étaient labourées par de profonds trous d'obus dont beaucoup n'avaient pas explosé. Pour ces raisons, le territoire du village fut déclaré zone rouge. Le village est désormais abandonné.

    À la fin des hostilités, il est décidé de conserver cette commune, déclarée « village mort pour la France », en mémoire des événements qui s'y sont déroulés.

    Le 11 juin 1940 132e RIF combat farouchement les Allemands à Bezonvaux, à Haudiomont et sur l’axe Moulin-Neuf-Saint-Julien.

    Politique et administration

    Administration territoriale

    La commune appartient au canton de Charny-sur-Meuse jusqu'à sa disparition en 2015, date à laquelle elle rejoint celui de Belleville-sur-Meuse.

    Administration municipale

    La commune est administrée par une commission municipale de trois membres nommés par le préfet de la Meuse. Le président de la commission assure les fonctions de maire.

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 25 juin 2013 Jean Laparra    
    25 juin 2013 2015 poste vacant    
    juillet 2015 En cours Maurice Michelet    

    Intercommunalité

    La commune fait partie du Syndicat intercommunal à vocation multiple du Val de Meuse.

    Population et société

    Démographie

    Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, la commune est inhabitée. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[Note 3],[Note 4].

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    268191216278262276277313317
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    287257248243235217239221181
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    173156149-32213--
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    ---------
    2017 2018 - - - - - - -
    ---------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[12].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Néant, lieu de mémoire (commune « morte »)[1].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Stèle dédiée au sergent Maginot.
    • Chapelle Saint-Gilles, construite en 1932.

    Personnalités liées à la commune

    • André Maginot (1877-1932), député et ministre. Pendant la Première Guerre mondiale, le café-tabac de Bezonvaux lui servit pendant plusieurs semaines de cantonnement. Il était alors à la tête d'une compagnie qu'il avait créée de patrouilleurs chargée de collecter des informations sur les positions ennemies. Une stèle rappelle cet épisode.
    • Albert Besson (1896-1965), médecin bactériologiste, membre de l'Académie de médecine, vice-président du Conseil de Paris, signataire de l'accord de coopération franco-polonais en matière de médecine militaire à Varsovie. Aspirant, il est grièvement blessé à Bezonvaux le 26 décembre 1916 au cours d'une mission.

    Décoration française

    Télévision

    En 2017, France 3 a diffusé un téléfilm, Les Brumes du souvenir, dont l'intrigue (le meurtre du maire de la commune près de la chapelle) se passe à Bezonvaux.

    Héraldique

    Blason
    Écartelé au 1er d'azur semé de croix recroisetées au pied fiché d'or à deux bars adossés de même, au 2e de gueules à trois bandes d'argent à la biche couchée d'or brochant, au 3e de gueules à trois bandes d'argent à la bombe de sable allumée d'or brochant, au 4e d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Jean et Jean-Claude Laparra, Sacrifié pour Verdun : Bezonvaux, village détruit pendant la Grande Guerre, Connaissance de la Meuse, , 150 p. (ISBN 978-2950398598)

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Au début du XXIe siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
    4. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, et afin de permettre une comparaison correcte entre des recensements espacés d’une période de cinq ans, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant aux années 2006, 2011, 2016, etc., ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.

    Références

    1. Les communes tombées pour la France sur le site interieur.gouv.fr, 6 février 2017
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Journal militaire officiel de la 74e brigade (IIe armée, 37e division d'infanterie) du au 8 août 1918. Cote : 26 N 517/7
    10. Armées françaises dans la Grande Guerre, t. VI, 1er volume, chapitre 4, 134-135 p..
    11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    12. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
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