Batya Gour
Batya Gour (en hébreu : בתיה גור), née Batya Mann le à Tel Aviv et morte le à Jérusalem, est une écrivaine et critique littéraire israélienne, spécialisée dans le roman policier. Surnommée par certains l’Agatha Christie israélienne, Batya Gour a abordé le genre par des manières inconnues jusque-là dans la littérature israélienne.[réf. nécessaire]
Biographie
Batya Gour naît le 1er septembre 1947 à Tel Aviv, alors située en Palestine mandataire. Ses parents sont tous deux des survivants de la Shoah, elle n'a qu'un frère. Elle grandit à Ramat Gan, puis à Tel Aviv, où elle fait le lycée. Son service militaire se déroule à Ofaqim, dans le désert du Neguev, une région pauvre parsemée de villes de développement. Après des études à l'Université hébraïque de Jérusalem, où elle obtient une maîtrise en littérature comparée, elle épouse le psychologie Amos Gur, dont elle a trois enfants, Yonatan, Ehud et Hamutal. Après son divorce, elle passera les sept dernières années de sa vie auprès du critique littéraire Ariel Hirschfeld.
Elle passe plusieurs années aux Etats-Unis avant de revenir s'installer à Jérusalem, où elle enseigne la littérature au lycée Boyar ainsi qu'à l'Université hébraïque de Jérusalem et à l'Open University. Elle collabore également, en tant que critique littéraire, au quotidien israélien Haaretz. Elle est alors une opposante farouche du Premier ministre Ariel Sharon.
B. Gour se met à l'écriture sur le tard, à l'âge de 41 ans : en 1988, elle publie Le Meurtre du samedi matin (Reṣaḥ bšabat babwqer : rwmaʾn balašiy), un premier roman policier qui met en scène son héros récurrent, le commissaire Michaël Ohayon, « directeur des affaires criminelle de Jérusalem »[1].Ohayon, un ex-enfant prodige originaire du Maroc, a un parcours insolite pour un policier : grand, les yeux sombres, sensible, il est également cérébral, mélancolique et porté à l'introspection. Issu d'une famille nombreuse et défavorisée, il a décroché une bourse pour faire ses études à Cambridge, où il s'est spécialisé dans les guildes médiévales, sans toutefois pouvoir achever son doctorat. Ohayon revient dans cinq autres titres. Dans Meurtre à l'université (Maṿet ba-ḥug le-sifrut), nombre des personnages sont inspirés d'individus réels, issus des milieux académiques israéliens. Presque toujours, les enquêtes poussent le commissaire à s'introduire « dans des milieux fermés décrits avec réalisme et force de détails, apportant au lecteur des éclairages précieux sur certaines réalités politiques israéliennes »[1], notamment dans Meurtre au kibboutz (Liynah mšwtepet : reṣaḥ baqiybwṣ, 1992). Dans Meurtre au philharmonique (ha-Merḥaḳ ha-nakhon : rotseaḥ musiḳali, 1996), l'intrigue policière compte de nombreuses anecdotes sur la musique baroque.
Aucune thématique ne lui échappe : la discrimination ethnique, la pauvreté, le chômage, la vie des nouveaux immigrants et des marginaux...
Batya Gour meurt le 19 mai 2005 à son domicile de la rue Emek Refaim à Jérusalem, d'un cancer diagnostiqué 9 mois plus tôt. Elle est enterrée au Mont des Répits, le cimetière de Givat Shaul.
Œuvres
Série Michaël Ohayon
- Reṣaḥ bšabat babwqer : rwmaʾn balašiy (1988) Publié en français sous le titre Le Meurtre du samedi matin : un roman psychanalytique, traduit par Jacqueline Carnaud et Laurence Sendrowicz, Paris, Fayard, 1993 (ISBN 2-213-03174-6) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 14540, 1998 (ISBN 2-253-14540-8) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio policier » no 447, 2006 (ISBN 9782070308965)
- Maṿet ba-ḥug le-sifrut (1989) Publié en français sous le titre Meurtre à l'université : un crime littéraire, traduit par Jacqueline Carnaud et Jacqueline Lahana, Paris, Fayard, 1994 (ISBN 2-213-59318-3) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 14998, 2001 (ISBN 2-253-14998-5) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio policier » no 455, 2007 (ISBN 978-2-07-033921-1)
- Liynah mšwtepet : reṣaḥ baqiybwṣ (1992) Publié en français sous le titre Meurtre au kibboutz, traduit par Rosie Pinhas-Delpuech, Paris, Fayard, 1995 (ISBN 2-213-59491-0) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 14478, 1998 (ISBN 2-253-14998-5) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio policier » no 419, 2006 (ISBN 2-07-030897-9)
- Ha Merḥaḳ hanakwn : rotseaḥ musiḳali (1996) Publié en français sous le titre Meurtre au philharmonique, traduit par Laurence Sendrowicz, Paris, Fayard, 1997 (ISBN 2-213-59979-3) ; réédition, Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche » no 14825, 2000 (ISBN 2-253-14825-3) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio policier » no 474, 2007 (ISBN 978-2-07-033922-8)
- Reșah̦ bDerek Beyt Leh̦em (2001)
- Reṣaḥ, mṣalmiym (2004) Publié en français sous le titre Meurtre en direct, traduit par Emmanuel Moses, Paris, Gallimard, coll. « Série Noire », 2006 (ISBN 2-07-077350-7) ; réédition, Paris, Gallimard, coll. « Folio policier » no 779, 2015 (ISBN 978-207-046585-9)
Autres romans
- ʾEben taḥat ʾeben Publié en français sous le titre Là où nous avons raison, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 2000 (ISBN 2-07-075465-0)
- Meragel be-tokh ha-bayit (2000) (littéralement: L'Espion dans la maison), roman de littérature d'enfance et de jeunesse
Essai
- Requiem la-tseniout o likhiot be-yerouchalaïm (2000) Publié en français sous le titre Jérusalem, une leçon d'humilité, traduit par Sylvie Cohen, Paris, Gallimard, coll. « Arcades » no 67, 2000 (ISBN 2-07-075811-7)
Références
- Dictionnaire des littératures policières, volume 1, p. 867.
Sources
- Claude Mesplède (dir.), Dictionnaire des littératures policières, vol. 1 : A - I, Nantes, Joseph K, coll. « Temps noir », , 1054 p. (ISBN 978-2-910-68644-4, OCLC 315873251), p. 867.
- https://www.nytimes.com/2005/05/30/obituaries/batya-gur-mystery-writer-and-critic-is-dead-at-57.html
- https://www.haaretz.com/misc/article-print-page/1.4844189
Liens externes
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