Bataille du charbon

La Bataille du charbon est un épisode de la reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale destiné à pallier les graves pénuries d'électricité et de moyens de chauffage vécues par le pays. Lancée après la libération du Nord-Pas-de-Calais au début septembre 1944, elle ne prend vraiment consistance qu'au printemps 1945, après les difficultés des premiers mois et concerne en 1946 toutes les mines de charbon françaises.

Cette bataille du charbon, dans un contexte d'inflation et de rationnement, accompagne la nationalisation des mines et a lieu sous forme de combat magnifiés par les journalistes et les écrivains, des « gueules noires » du charbon, nouveaux héros de la France du travail et de l'économie qui reprend ses droits, à une époque où le pétrole est encore peu abondant et le nucléaire inexistant.

Histoire

Les pénuries partout en Europe

Les pénuries de charbon sont criantes dès la fin de la guerre, après l'avoir été sous l'Occupation, car « une des formes essentielles de la Résistance » était de ralentir l'extraction du charbon. Résistants ou pas, pour les mineurs "pas question de se tuer à la tâche pour la machine de guerre allemande"[1], se souvient Achille Blondeau ancien résistant et syndicaliste CGT des mineurs[2].

Au même moment, la production s'est effondrée aussi dans de nombreux pays d'Europe comme l'Allemagne, susceptibles de pallier les pénuries, mais particulièrement en France : de 48 millions de tonnes en 1938, elle était tombée en 1944 à 30 millions[3]. Le bassin du Nord-Pas-de-Calais est le plus touché de France car il ne produisait plus que 18 millions de tonnes en 1944, contre 28,2 millions de tonnes en 1938[3] et l'objectif principal du gouvernement est de retrouver la même production charbonière qu'en 1938[2].

L'utilité stratégique du charbon

L'absence d'énergie nucléaire, le sous-développement du gaz et du pétrole, et de l'énergie hydraulique, soulignent l'utilité stratégique du charbon aux débuts de la reconstruction de la France après la Seconde Guerre mondiale. L'utilité stratégique du charbon est rappelée dans un discours de Maurice Thorez, secrétaire général du PCF en février 1946, à Montceau-les-Mines, au cours d une manifestation de clôture du congrès des mineurs, aux débuts de la "Bataille du charbon"[4],[5]: « 100 kilos de plus par mineur et par jour nous permettraient de pousser notre production sidérurgique à 75% de son niveau d'avant guerre. Nos industries textiles retrouveraient leur activité d'antan. Certaines de nos industries pourraient reprendre leurs exportations »..

Une nouvelle presse issue de la Résistance

L' ingénieur et industriel Aimé Lepercq, qui avait été en 1943 le premier commandant FFI de Paris, puis ministre des Finances dans le 1er gouvernement « de Gaulle » dès le est chargé du dossier des mine de charbon, opérées par une trentaine de sociétés privées, dont 23 pour la région du Nord[6], via "l'emprunt de la Libération"[6] mais il décède d'un accident de voiture dans le canal de la Deûle, à Estevelles, le . L'entreprise nationalisée qui émerge en 1946 est créé sous la pression des syndicats, de la presse militante et des grèves de l'année 1945, auxquelles participe la CFTC[6]. Elle a 358 000 salariés[6] et un président "politique", qui est Victorin Duguet[6]. Neufs filiales gèrent les différents "bassins", dont la principale est les Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais, 7 d'entre elles fusionneront en 1969 pour créer les "Houillères des bassins du centre et du Midi"[6]. Elles ont aussi un président "politique", qui est pour les HBNPC Henri Thiébault[6], maire de Liévin et proche de Maurice Thorez[7], qui place un autre de ses proches, Léon Delfosse, au poste stratégique d'adjoint chargé du personnel et des œuvres sociales.

La presse issue de la Résistance, dans plusieurs régions charbonnières de France, a des tirages importants et elle participe largement à la propagande en faveur de la reprise économique. Les mineurs « ne veulent pas que leurs efforts servent les barons du sous-sol qui hier les firent crever à la tâche », estime le quotidien régional du PCF Liberté dès le mois de décembre 1944 [8]. L'idée Modification de Bataille du charbon reste alors combinée à celle de lutte des classes et elle est présentée comme un recours face aux trahisons de la bourgeoisie: « Si les trusts sabotent, c’est que notre intérêt est de produire », explique encore Liberté l'année suivante, en juillet 1945[9].

Michel Duhameaux (1899-1980), un polytechnicien[6] qui avait été inspecteur de la production industrielle à Lille sous l'Occupation[6] prend la direction générale des Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calaisqui pèse 60% de la production française[6], avec trois adjoints, Maxime Bucher, Joseph Vial et Robert Laffite-Laplace. Jean Armanet, leader du SNIM-CGT (syndicat national des ingénieurs des mines) lui succédera dès l'année 1946[6].

Les contraintes techniques, financières et humaines

L'équipement des houillères ne permettait pas d'augmenter la productivité rapidement faute de matériel adapté comme la haveuse, encore seulement utilisée en Lorraine[10], avec un marteau-piqueur mis en place dans les années 1920 qui assurait toujours 90 % de l'abattage et quasiment la totalité dans le Nord-Pas-de-Calais[10]. Dans un rapport, la commission du plan déplore que la France ne dispose « d'aucun véritable constructeur de matériel des mines », alors que parmi plus d'une centaine de petits industriels français du secteur « aucun n'a les moyens d'aborder la fabrication en série d'un matériel puissant et moderne »[11]. Les capitaux manquent, les projets sont reportés[11], et il faudra attendre septembre 1947 pour que les houillères du Nord dépensent plus d'un milliard de francs par mois dans de nouveaux équipements: deux grands puits foncés, quatre batteries à coke terminées, achat de compresseurs, de locomotives, d'étançons, de câbles électriques et de poulies modernes[11]. La ressource en main-d'euvre subit de son côté une autre contrainte conjoncturelle, le retour au pays de milliers de mineurs Yougoslaves et de Polonais[10] qui travaillaient dans le Nord-Pas-de-Calais. Pour les remplacer, les mines font un appel à volontaires en février 1945, qui échoue, « malgré la promesse de multiples avantages »[10], ce qui les oblige à se résigner à employer plus de 54.000 prisonniers de guerre allemands[10], peu productifs, même si cela permet d'afficher des effectifs supérieurs à ceux de 1930[10]. De plus, il faut appliquer les lois votées en 1936, et plus appliquées pendant la guerre, qui plafonnent la durée légale du travail à 38 heures 40 par semaine, pour les ouvriers des mines travaillant au fond[10].

En mai 1945, Victorin Duguet et Henri Martel, deux dirigeants de la Fédération CGT, sont associés à la préparation d'un plan quinquennal de modernisation des houillères[10], qui sont cependant à court de ressources financières car les clients publics exigent des prix de vente du charbon trop bas[10], le gouvernement espérant ainsi contenir l'inflation[10].

Le plan du 21 juin 1945, par l'ingénieur Vial

Face à trois difficultés, industrielles, humaines et financières, le gouvernement choisit d'accélérer car c'est au cours de ce mois que la production et les rendements qui baissaient depuis avril atteignirent leur niveau le plus bas[11]. Le 21 juin 1945, Joseph Vial, ingénieur civil et directeur adjoint des charbonnages dans le nord, lance un vaste plan de communication pour orchestrer cette "Bataille du charbon", avec l'appui de la CGT, pourtant méfiante envers un cadre qui avait organisé sous l'Occupation le rétablissement du "système Bedeaux"[10], un mécanisme de chronométrage du travail, avec un système de points individuels attribués à chaque mineur en fonction du temps accompli pour chaque tâche. Très impopulaire, il fut inventé par l'ingénieur Charles Bedaux, spécialiste de l'organisation scientifique du travai, qui avait abouti à diminuer globalement le salaire de base du mineur[12]. Introduit dans les mines du Nord au début des années 1930[12], il avait été aboli au moment des grèves de 1936[12] avant de déclencher la grève des cent mille mineurs du Nord-Pas-de-Calais contre les compagnies et l'occupant allemand en mai 1941 lors de son rétablissement[12].

Le discours de Thorez à Waziers et la question de l'épuration

Peu après le plan de l'ingénieur Vial, en juillet, une grève importante éclata à Béthune, désavouée par la CGT, mettant en cause des "groupuscules fascistes" et de soi-disant "communistes de gauche"[11]. "Produire, encore produire, c'est votre devoir de classe", lance alors le numéro un du PCF Maurice Thorez le 21 juillet 1945 lors d'un meeting près de Douai, à Waziers[13]. "Pour certains, ce discours de Thorez à Waziers est rassurant, pour d'autres, il est au contraire surprenant et après les réactions très mitigées des mineurs, De Gaulle comprit «  qu’il devait faire à Thorez une place dans son gouvernement, il y gagnerait la tranquillité et des centaines de milliers de tonnes de charbon », racontera Roger Pannequin dans son livre de souvenirs de 1977[3].

Car beaucoup de syndicalistes et résistants ne comprenne pas que Thorez prône la journée de dix heures, comme le montrent les rapports des Renseignements généraux [14], ou voudraient au moins que soient d'abord écartés les ingénieurs des mines ayant collaboré pendant la guerre[10]. Bon nombre d'entre eux, écartés en 1944 ou soupçonnés d'avoir profité de l'occupation allemande ou collaboré[10], ont été progressivement réintégrés en raison de la pénurie de personnel et du fait qu'ils ont été souvent innocentés[10].

Ce discours sera temporairement contesté par Auguste Lecoeur, ancien mineur et leader du PCF dans la région Nord-Pas-de-Calais. Avant d'entrer dans le rang, face à la vive répartie de Thorez, il fait remonter l'incrédulité des militants syndicalistes. « Beaucoup d’entre eux et parmi eux de communistes ne comprennent pas » cette politique, qui les désoriente, selon lui : « Dans le bassin minier, de nombreux militants communistes disparurent des cellules en cette année 1945 […] pour ne réapparaître qu’après le départ des ministres communistes du gouvernement et pendant les grandes grèves de 1947 ». Les chiffres officiels du PCF confirment cette évolution, mais le PCF maintient le cap et demande en échange un renforcement de sa participation au pouvoir, ainsi que les avantages protecteurs d'un statut du mineur et la nationalisation des houillères, alors que le chemin de fer est déjà une entreprise publique depuis 1936.

Puis en septembre, une autre grève essaima de Lens aux villes voisines de Liévin, Bruay, Courrières, Oignies, Drocourt et jusqu'à Valenciennes, à l'autre extrémité du bassin minier. Ces grèves ont lieu plus souvent dans des secteurs où les syndicalistes confédérés (non-communistes avant la guerre) étaient majoritaires. Les délégués de Lens choisissent un socialiste, ancien maire, pour porter leurs revendications à Paris[11], plutôt que le maire communiste Auguste Lecoeur. Le journal socialiste L'Espoir ironise sur l'idée que bientôt les communistes vont faire dormir les mineurs au fond de la mine »[15], le journal communiste régional Liberté ayant titré un article « Pour le travail du dimanche »[15], qui fait des jaloux car il profite plus aux mineurs bénéficiant d'une affectation dans les puits plus faciles à exploiter. L'introduction du salaire au rendement a même permis à certains de doubler ou tripler leur salaire de base, au cours de certaintes « grosses quinzaines »[15].

La première année de cette "Bataille du charbon", commencée seulement à l'été 1945, se transforme ainsi en déroute dans le domaine de la productivité : en décembre 1945, le rendement est plus bas qu'en 1913 (956 kilos contre 978)[10], pour un absentéisme plus élevé que pendant la guerre, supérieur à 20 % jusqu'en 1946 pour 8 à 9,5% en 1938[10]. En cours d'année 1945, les congés annuels de douze jours sont rétablis, mais ramenés à six jours d'affilée, à prendre entre deux dimanches, et pendant les jours fériés.

Le problème de la silicose

C'est aussi l'époque où la profession minière découvre les dégâts causés par la course à la productivité, relancée quand ont été importées du Canada les premières pelles chargeuses[15] qui pour être rentabilisées nécessitaient d’utiliser des amorces à retard, afin d'augmenter le flux de matière en forant une volée de plusieurs mines à la fois[15]. Utilisée dans les mines du Nord à partir de 1938[15], cette technique nécessitait de mettre plusieurs marteaux-perforateurs à la fois, sans bénéficier encore de la technologie de l'injection d’eau[15], d'où de gros dégagements de poussière à silicose. Après quatre ou cinq années de ces travaux de rochers, la plupart des mineurs affectés à ce type de travail étaient malades ou invalides[15], et les affectations à ces travaux faisaient l'objet de critiques. Vers 1947 sont apparus les premiers marteaux à injection d’eau fonctionnant convenablement, les Atlas[15], les années précédentes étant celles de l'absentéisme et des pertes humaines.

La loi du 2 août 1945 avait entre-temps fait de la France le dernier pays au monde — avec l’Iran — à reconnaître la silicose comme maladie professionnelle[15], mais avec une prévention encore pratiquement inexistante[15]. Le nombre de tués et invalides permanents en 1946 est 23% plus élevé qu’en 1938, s'inquiète, dans une étude officielle Auguste Lecœur[16] , [15].

Le statut du mineur et la nationalisation de mai 1946

Auguste Lecoeur, qui était d'abord très réticent sur la "Bataille du charbon" et avait défendu les revendications de la base, tant sur les salaires que pour l'épuration de la maîtrise est rappelé à l'ordre sur ce thème lors d'une séance du comité central du PCF fin 1945[17]. Il maintient un temps sa position puis s'incline[17] et en janvier, il devient le responsable de la production charbonnière, en tant que secrétaire d'État au sous-sol, ce qui lui permet de promulguer un nouveau statut du mineur, au terme d'une discussion qui le voit l'emporter sur son ministre de tutelle, Marcel Paul, qui aurait préféré un statut commun avec celui d'EDF/GDF. La presse syndicale y voit un progrès considérable[18]: un jour par mois de plus que le congé légal[18], et 24 jours pour 10 ans d’ancienneté[18], salaire calqué sur la métallurgie de la région parisienne avec une majoration, faisant des mineurs la corporation la mieux payée [18]. La Tribune des mineurs, journal de la CGT parle alors d'une « ère nouvelle » dès son numéro du 23 janvier, et de la clairvoyance du « discours historique de Waziers »[11].

Les tensions entre syndicats

À l'été 1946 la production de charbon français a retrouvé son niveau d'avant-guerre et elle va continuer à monter tout au long de l'année. Mais des tensions sociales apparaissent, sous forme de différents entre les syndicats. Le syndicaliste CGT Léon Delfosse qui avait été nommé directeur-adjoint des Houillères du Nord, par décret du 5 mars 1946[11] pris par Auguste Lecoeur et Marcel Paul, après avoir consulté le syndicat des ingénieurs CGC et le PDG Michel Duhameaux. Un représentant des ingénieurs a aussi été nommé. Mais tous deux doivent démissionner juste après, car les deux consultés avaient changé d'avis. La nationalisation des houillères, contestée, est votée deux mois plus tard, le 17 mai 1946. Le 3 octobre, c'est le candidat de Lecoeur à la direction qui était refusé par des administrateurs et Delfosse finalement nommé administrateur. À ce poste, Léon Delfosse crée une "revue des Houillères", baptisée Mineurs, qui « s'efforçait de donner à l'ouvrier une culture technique lui permettant de mieux comprendre le pourquoi de ses dures conditions de travail ». Les syndicalistes chrétiens jugent eux cette pédagogie déplacée car il en va selon eux du sacrifice la dignité humaine et la dénoncent parfois très vigoureusement. Joseph Sauty, leader emblématique de la CFTC-Mineurs affirme par exemple au congrès du 28 mai 1946, que Lecoeur, lui aurait dit « Même s'il faut que cent mineurs meurent à la tâche, l'essentiel c'est que la bataille du charbon soit gagnée » [11], déclenchant une plainte en diffamation de ce dernier.

La baisse des rendements partout en Europe

Par ailleurs, les prix de vente du charbon restent bas, la pénurie sur le marché mondial se résorbant peu à peu par l'appel au charbon américain, tandis que la demande d'électricité flambe, dépassant rapidement le niveau de consommation du temps de paix[11]. Les barrages hydrauliques souffrant aussi de problèmes dus à l'Occupation, la consommation de charbon français pour l'électricité représente en 1947 le double de celle de 1938[11]. Mais l'extraction française a baissé aussi en qualité, dont les petits clients font les frais, tandis que les européens sont globalement en déficit: le secrétaire d'État aux mines Auguste Lecoeur, qui multiplie les visites à l'étranger pour tenter de trouver des solutions techniques, souligne que la baisse des rendements est générale en Europe[11] et que la France, qui importe normalement 20 à 30% de sa consommation de charbon[11] est moins touchée grâce au rebond de 1946. L'Angleterre devient importatrice et la Belgique voit ses exportations chuter de 90% ce qui fait que plus de la moitié des importations françaises de 1947 seront fournies par les États-Unis[11].

Sur le marché charbonnier, les pays qui ont gagné la guerre sont divisés[11]. L'Angleterre veut donner le plus de charbon possible à l’industrie allemande pour faciliter ses ventes à l’étranger de produits industriels qui permettront en retour des achats de denrées alimentaires et de matières premières [19],[3].

Dans ce débat, les aléas climatiques et sociaux vont mettre de l'huile sur le feu. La part française des charbons de la Ruhr est divisée par deux, tombant de 89.000 à 40,000 tonnes en novembre 1946[11], la production hydraulique est alors mise à forte contribution et en février 1947[11], une grève affecte la production de l'important bassin minier allemand westphalien, la principale source de charbon d'Europe continentale, ce qui contribue aux coupures de courant de l'hiver 1946-1947, qui ont marqué les mémoires[11]. Au premier trimestre 1947, la production de charbon en France est le double de ce qu'elle était en 1944[11], sur tout le pays comme sur le premier des bassins miniers, le Nord-Pas-de-Calais[11], l'effort de production venant suppléer à une progression des rendements insuffisantes, l'indice de rendement étant supérieur de seulement un dixième à son niveau de 1944[11].

Arts et littérature

À l'automne 1945, la "Bataille du charbon est le thème choisi par le jeune André Stil, futur écrivain et rédacteur en chef de l'Humanité dès l'âge de 29 ans[20], qui a grandi au pays minier. Il écrit son premier texte de prose[2] : « Le soleil, l’air, l’eau, les rêves et les dimanches entrent dans la bataille du charbon »[2], pour saluer le discours de Waziers du 21 juillet 1945[21] dans lequel Maurice Thorez, numéro un du PCF, demande aux mineurs de travailler plus, suscitant l'incompréhension de résistants qui ne comprenne pas que Thorez prône la journée de dix heures [14] ou voudraient que soient d'abord écartés les ingénieurs des mines ayant collaboré pendant la guerre[22].

André Stil envoie ce texte à Louis Aragon, qui le fait publier dans la revue Europe de février 1946[2]. André Stil, qui est responsable pour le Nord de l'Union Nationale des Intellectuels née de la fédération en 1945 des différentes organisations catégorielles d’intellectuels (écrivains, médecins, musiciens, etc.), a aussi invité Aragon à visiter sa région[23] et l'écrivain accepte immédiatement, les 18 et 19 mars 1946[23] pour descendra au Puits de mine n°7 de Dourges-Dahomey[23], où avait commencé la prestigieuse grève des mineurs de mai-juin 1941 contre l'occupant allemand[23], avec en projet le roman qu'il commencera à publier en mai 1949, Les communistes. Finalement, aucun des fascicules de ce roman ne parlera de la grève de mai-juin 1941 mais le tome V, écrit début 1950 et paru en mai 1951 évoque la période précédente, l'année 1940, en mettant en scène un héros de la Résistance, le mineur Charles Debarge, sous un nom d'emprunt.

Filmographie

  • La bataille du charbon, un film de Frédéric Brunnquell diffusé sur France 3 le et le .

Articles connexes

Articles connexes

Sources

  • "Les grèves de 1947 et 1948 dans le Pas-de-Calais, déroulement, violence et maintien de l'ordre" par Philippe Roger, dans la Revue du Nord en 2011

Notes et références

  1. Fiche de lecture de la biographe d'Achille Blondeau, par Laurence Mauriaucourt, dans L'Humanité, 2014
  2. Biographie Le Maitron d'Achille Blondeau
  3. "La foi des charbonniers" par Evelyne Desbois, Yves Jeanneau et Bruno Mattéi
  4. "Ne ratez pas : "La Bataille du charbon"" par Arnaud Sagnard, critique dans L'Obs du 3 mai 2017
  5. Le Monde du 19 février 1946
  6. "Dictionnaire historique des patrons francais" par Alain Chatriot, Danièle Fraboulet, Patrick Fridenson, et Hervé Joly, 2010 Flammarion
  7. "La foi des charbonniers: Les mineurs dans la Bataille du charbon 1945-1947'" par Bruno Mattéi, Evelyne Desbois, et Yves Jeanneau
  8. Liberté du 7 décembre 1944, cité dans "La foi des charbonniers: Les mineurs dans la Bataille du charbon 1945-1947'" par Bruno Mattéi, Evelyne Desbois, et Yves Jeanneau
  9. Liberté, cité dans "La foi des charbonniers: Les mineurs dans la Bataille du charbon 1945-1947'" par Bruno Mattéi, Evelyne Desbois, et Yves Jeanneau
  10. "La France ouvrière (2) : 1920-1968" par Claude Willard - 1995 -
  11. Etienne Dejonghe, « Les houillères à l'épreuve : 1944-1947 », Revue du Nord, no 227, (lire en ligne).
  12. Yves Jeanneau et Simon Boucher, « Auguste Lecœur et la grève des mineurs de 1941 », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  13. Verbatim du discours, rappelé par Frédéric Gimello-Mesplomb, de l'Université d´Avignon et des Pays du Vaucluse
  14. Xavier Daumalin (dir.), Sylvie Daviet (dir.) et Philippe Mioche (dir.), Territoires européens du charbon : Des origines aux reconversions, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, , 282 p. (ISBN 978-2-8218-8279-9, lire en ligne).
  15. "La silicose : un malheureux concours de circonstances" par Evelyne Desbois, dans "La Foi des charbonniers: Les mineurs dans la bataille du charbon, 1945-1947", ouvrage collectif de Bruno Mattéi, Evelyne Desbois et Yves Jeanneau, 1986
  16. A. Lecœur Étude sur les accidents du travail dans les mines de houille et de lignite 1947. Centre historique minier de Lewarde.
  17. « La mort d4auguste Lecoeur, l'un des derniers grands du communisme français », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
  18. " Conflit social ou affrontement politique ? La grève des mineurs en France en 1948 sous les angles de la solidarité et de la répression", par Jean-Louis Vivens, Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne 2016
  19. Revue Nord industriel et charbonnier 13 juillet 1946
  20. « André Stil », sur Maitron.
  21. « Waziers, la chance de ma vie », écrivit Stil cinq ans plus tard, dans un hommage vibrant à Thorez
  22. "La France ouvrière (2) : 1920-1968" par Claude Willard - 1995
  23. "Aragon et la grève des mineurs de mai-juin 1941" par Lucien Wasselin, dans Faites entrer l'Infini de juin 2011
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