Bataille de Mélantias

La bataille de Mélantias[2], erronément appelée aussi bataille de Mélanthius, est un affrontement survenu en 559 entre l'armée byzantine commandée par le général Bélisaire et les Huns koutrigoures du Khan Zabergan. Malgré son infériorité numérique, l'armée byzantine remporte la victoire et force les Huns à se replier, sauvant ainsi Constantinople[3]. Il s'agit de la dernière bataille menée par le célèbre général byzantin Bélisaire à la tête d'une armée[1].

Bataille de Mélantias

Informations générales
Date 559
Lieu Mélantias (en), Thrace orientale (Turquie actuelle)
Issue Victoire byzantine
Belligérants
Empire byzantinHuns koutrigoures
Commandants
BélisaireKhan Zabergan
Forces en présence
300 cavaliers[1]
Milices locales
2 000 cavaliers
Pertes
Inconnues400 morts

Guerres byzantino-hunniques

Contexte

En 559, les Huns koutrigoures du Khan Zabergan traversent le Danube, en profitant que l'eau soit gelée. Ils envahissent la Macédoine puis la Thrace, et menacent Constantinople. Affolé, l'empereur Justinien rappelle le général Bélisaire de sa retraite[4]. Bélisaire lève alors une petite armée en hâte, composée de 300 vétérans et de milices locales afin de tenter de détourner les Huns des murs de Constantinople[1].

Bataille

Bélisaire décide d'aller à la rencontre du chef hun et installe son campement à quelques kilomètres de celui de son adversaire, à Mélantias, un marécage à environ 30 km de Constantinople.

Voulant prendre les Byzantins par surprise, Zabergan sort de son camp en emmenant avec lui 2 000 cavaliers, mais il est à son tour surpris par Bélisaire qui lui tend une embuscade. Selon l'historien byzantin Agathias, Bélisaire a recours à un stratagème pour faire croire à son adversaire qu'une importante troupe se présente. Il demande à des paysans locaux de s'éparpiller dans la forêt, de frapper les arbres et de traîner à terre des branchages pour effrayer les chevaux des cavaliers huns.

Alors que les Huns arrivent dans la zone boisée qui sépare les deux camps, Bélisaire passe à l'attaque.

« Les cavaliers romains se démasquèrent et chargèrent à la fois sur les deux flancs en brandissant leurs armes et poussant ensemble de grands cris auxquels répondirent les paysans qui se mirent à frapper les arbres, à secouer et traîner des rameaux, comme il leur avait été ordonné... Ce fut un tumulte effroyable, un pêle-mêle de chevaux qui se cabraient, de cavaliers renversés sous leurs montures, de masses se pressant se culbutant les unes sur les autres »[5].

Décontenancés, beaucoup de cavaliers Huns sont tués. Le reste fuit le champ de bataille[6]. Zabergan perd 400 hommes mais peut s'échapper avec le reste de sa troupe et rejoindre son campement.

Conséquences

Après leur défaite, les Huns koutrigoures et leurs alliés slaves se replient, Zabergan abandonnant l'idée d'attaquer Constantinople. Ils continuent un temps à piller la Thrace avant de retraverser le Danube et retourner sur leurs terres en Bulgarie[7].

Voir aussi

Notes et références

  1. Peter Connolly,John Gillingham,John Lazenby, The Hutchinson Dictionary of Ancient and Medieval Warfare, 1998, Helicon Publishing Ltd
  2. Agathias, Histoires, V.14.5 & V.20.3
  3. James C. Bradford, International Encyclopedia of Military History
  4. Tony Jaques, Dictionary of Battles and Sieges, p. 651
  5. Amédée Thierry, Histoire d'Attila et de ses successeurs…, p. 367.
  6. Pierre Maraval, Justinien : le rêve d'un empire chrétien universel, Paris, Tallandier, , 427 p. (ISBN 979-10-210-1642-2)
  7. Spencer C. Tucker, 500 Great Military Leaders, ABC-Clio, Oxford
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