Bataille de Hohenmölsen
La bataille de Hohenmölsen, aussi connue sous le nom de bataille à l’Elster Blanche, est une rencontre militaire du jeudi près de Hohenmölsen sur l'Elster Blanche, décidant du sort de trois années de guerre civile, entre le roi Henri IV du Saint-Empire et son beau-frère, l'antiroi Rodolphe de Rheinfelden. Bien qu’il fût militairement perdant, Henri sortit politiquement vainqueur de cet affrontement, son rival Rodolphe ayant trouvé la mort au cours de la bataille.
gravure de Bernhard Rode, 1781.
Date | |
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Lieu | Près de Hohenmölsen sur l'Elster Blanche |
Issue |
Victoire militaire de Rodolphe, victoire politique d'Henri IV |
Saint-Empire | Duché de Saxe |
Henri IV | Rodolphe de Rheinfelden |
Les origines du conflit
Lors de la querelle des Investitures, en février 1076, le pape Grégoire VII avait excommunié Henri IV, à la suite du refus d’Henri de se voir retirer le droit de nommer les évêques, provoquant un conflit majeur dans le Saint-Empire, dont les souverains se devaient d’être catholiques. Les nobles se liguant contre l’empereur, ils se rassemblant à Trebur le annoncent une diète à Augsbourg pour l'année suivante, qui liera le sort du souverain à la décision du pape.
Henri effectue la pénitence de Canossa en janvier 1077, qui à long terme ne tourne pourtant pas à son avantage puisque l'autorité royale aurait été endommagée de manière durable. Le , les princes germaniques se sont retrouvés à Forchheim en Franconie et élisaient le duc de Souabe, Rodolphe de Rheinfelden roi des Romains. Onze jours plus tard, il a été couronné par l'archevêque Sigefroi Ier en la cathédrale de Mayence.
Néanmoins, le pape demeura formellement neutre envers les parties belligérantes. Henri refuse l'élection, inflige le mise au ban (Reichsacht) à l'encontre de Rodolphe et de ses partisans et entraîne le pays dans une guerre civile de trois ans, ponctuée par deux batailles : la bataille de Mellrichstadt le et la bataille de Flarchheim le , toutes deux remportées par Rodolphe. Ce n'est qu'après ces victoires que le pape se déclara favorable à la royauté de Rodolphe, trop tard pour en tirer profit. Henri réorganise ses troupes et les princes reprirent leurs distances.
La bataille
C’est le que les deux adversaires se rencontrent à nouveau, avec l’avantage militaire pour Rodolphe, sur le site de Hohenmölsen, dans la marche de l'Est saxonne. Henri venait de Hesse par la route de Thuringe pour affronter les contingents ennemis de la marche de Misnie et du duché de Bohême sous la conduite du duc Vratislav II. Il disposait des ressources pillées à Erfurt, sur la route, et avait pris au large de[pas clair] Naumbourg, tandis que les cavaliers saxons de Rodolphe se trouvaient impliqués dans une escarmouche près de Goslar. Mais peu après, la force armée de Rodolphe put quitter Goslar, et elle rattrapa les troupes d'Henri au bord de l'Elster blanche.
Henri prit position derrière le marécage près du village de Grunau, impossible à franchir pour des cavaliers. Rodolphe passa rapidement à l’attaque, avant l’arrivée des renforts de Misnie et Bohême. Commence alors un dur combat de cavaliers sur la ligne de front, tandis que, sous le commandement d’Otton de Nordheim, une troupe de chevaliers traverse le cours d’eau et attaque à revers le roi, faisant pencher la bataille en faveur de Rodolphe. Henri s’enfuit alors vers le sud, où il rencontre le duc Vratislav II de Bohême qui le protège désormais.
Rodolphe remportait la victoire lorsqu'il fut mortellement blessé par un chevalier inconnu. Selon certaines sources, sa main droite fut tranchée et l’épée lui traversait l’abdomen ; il meurt le lendemain. Il est enterré à la cathédrale de Mersebourg et sa main, tranchée par le mystérieux chevalier, y est conservée depuis comme relique dans le musée de la cathédrale. Dès qu’il apprend le décès du rebelle, Henri rassemble les restes de son armée et assiège les forts environnants à Teuchern, Hohenmölsen, Grunau et Pegau, où les soldats de Rodolphe se sont retranchés. Il finit par soumettre ces derniers bastions et déclare terminée la rébellion.
Conséquences
Henri a, avec cette bataille soumis les derniers bastions de la rébellion nobiliaire, utilisant la main droite coupée, celle du serment au roi que Rodolphe avait parjuré, comme image de la justice divine. Ainsi prirent fin les trois années de guerre civile qui avait suivi la révocation de Henri par le pape. Mais le roi est toujours excommunié et il a toujours le pape comme ennemi. En 1081, un autre antiroi, Hermann de Salm, a été élu. Les années suivantes, et ce jusqu’à la fin de sa vie, Henri reprendra le combat contre le souverain pontife, allant jusqu’à assiéger Rome en 1083, où il est couronné empereur l'année suivante, mais sans jamais parvenir à ses fins.
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