Barrage du Gleno
Le barrage du Gleno, en italien Diga del Gleno, est un barrage à voutes multiples d'Italie situé dans les Alpes bergamasques ayant connu une rupture en 1923. Les ruines du barrage en maçonnerie barrent toujours partiellement la petite vallée où il est implanté.
Architecture
Le barrage est composé de voûtes multiples en maçonnerie. À la hauteur du Gleno, il forme un arrondi alors qu'il est rectiligne dans le reste de la vallée, formant même un angle droit en rive droite.
Histoire
Construction
L'idée d'un barrage est proposée en 1907 mais ce n'est qu'en 1916 que les travaux préparatoires commencent. En 1920, alors que les travaux des fondations sont en cours, les entrepreneurs remarquent que le ciment employé est de mauvaise qualité. Ces problèmes font modifier le projet en 1921, transformant le barrage poids initial en barrage à voûtes multiples. Celui-ci est alors construit sur les fondations existantes prévues pour le barrage poids afin de réaliser des économies[1].
Le barrage est terminé le et le réservoir se remplit immédiatement avec les fortes pluies. La centrale hydroélectrique est opérationnelle et a une capacité de 3 728 kW[2].
Rupture
Le à 6 h 30, un contrefort de l'une des voûtes se fissure et cède, entraînant la rupture des voûtes voisines. En quelques minutes, les 4 500 000 m3 du réservoir[3] se déversent dans la vallée en contre-bas, noyant totalement ou en partie les villages de Bueggio, Dezzo et Corna di Darfo ainsi que la vallée jusqu'au lac d'Iseo, tuant au total 356 personnes[4],[2].
L'analyse du barrage révèle que sa rupture est due à un défaut de construction lié à l'emploi d'un ciment de mauvaise qualité, à l'intégration dans les fondations d'un mur anti grenade de la Première Guerre mondiale, à un mauvais ancrage des fondations dans le substrat rocheux[3] et à un remplissage trop rapide du réservoir alors que le ciment n'était pas suffisamment durci et n'avait pas encore atteint sa résistance mécanique complète.
Une autre hypothèse est celle d’un attentat visant à endommager le barrage qui aurait eu des effets bien plus dévastateurs que prévu du fait de cette mauvaise construction[5].
Conséquences
Le barrage n'est pas reconstruit et laissé en l'état depuis sa destruction. Le réservoir existe toujours mais d'une capacité moindre, formant un petit lac de montagne en amont de la partie détruite du barrage.
Un monument à la catastrophe est érigé à proximité du barrage[4].
La rupture de ce barrage a influencé l'ingénierie en Italie puisque la construction de barrages à voutes multiples a par la suite été évitée dans le pays[6],[1].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Gleno Dam » (voir la liste des auteurs).
- (en) Max A. M. Herzog, Practical Dam Analysis, Londres, Thomas Telford Publishing, , 194 p. (ISBN 3-8041-2070-9, lire en ligne), p. 115, 119–126
- (it) « La diga Gleno », Scalve.it (consulté le )
- (en) Don D. Ratnayaka, Malcolm J. Brandt et K. Michael Johnson, Twort's water supply, Oxford, 6, , 711 p. (ISBN 978-0-7506-6843-9 et 0-7506-6843-1, lire en ligne), p. 191
- (it) « The Curious Traveler: Ride II The Ruins of Gleno Dam », Biblioteca Italia Grassi (consulté le )
- Sabotage dans les Alpes, diffusé le 29/12/2019 sur Planète+
- (en) Marco Pilotti, Andrea Maranzoni, Massimo Tomirotti, Giulia Valerio, « The 1923 Gleno Dam‐Break: Case Study and Numerical Modelling », American Society of Civil Engineers: Journal of Hydraulic Engineering (consulté le )
Annexes
Article connexe
Liens externes
- (en) (it) « Gleno Dam History »
- "la fin du monde, l'eau et le feu - la catastrophe du barrage du Gleno" in revue NUNATAK N°5 hiver 2010/20 (https://revuenunatak.noblogs.org/numeros/)
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