Bardiya

Bardiya (en vieux perse : đŽČđŽŒđŽźđŽĄđŽč), mort probablement en -522. Il est le jeune fils de Cyrus II le Grand et le frĂšre cadet de Cambyse II, tous deux souverains de la dynastie des achĂ©mĂ©nides. Deux versions de sa vie existent dans les textes antiques. Certains le dĂ©signent comme grand roi de l'empire perse pendant quelques mois en -522, Ă  la suite de la mort de son frĂšre. D'autres indiquent qu'il fĂ»t assassinĂ© avant et qu'un usurpateur (probablement le mage Gaumata) aurait pris sa place Ă  la tĂȘte de l'empire. Il est Ă©galement connu sous les noms grecs de Smerdis, Mergis, Mardos et TanyoxarkĂšs.

Bardiya
Titre
Grand roi achéménide
de juillet -522 – à septembre -522
PrĂ©dĂ©cesseur Cambyse II
Successeur Darius Ier
Biographie
Dynastie Achéménides
Date de décÚs -525 ou -522
PĂšre Cyrus II
MĂšre Cassandane

Résumé

L'histoire de Bardiya est une des grandes Ă©nigmes de l'histoire de l'empire perse. Il est le plus jeune des fils de Cyrus II le Grand. Son frĂšre aĂźnĂ©, Cambyse II est dĂ©signĂ© comme hĂ©ritier. Bardiya reçut cependant la gestion des provinces de l'Est de l'Empire[1].

Les seuls Ă©lĂ©ments dont on est Ă  peu prĂšs sĂ»r concernant la succession de Cambyse en -522 sont les suivants :

  • en mars -522, Bardiya ou son usurpateur Gaumata se soulĂšve en Perse contre Cambyse, alors que celui-ci est en Égypte ;
  • au dĂ©but de l'Ă©tĂ© -522, Cambyse meurt en Syrie, alors qu'il se dirige vers la Perse ;
  • en juillet -522, Bardiya/Gaumata est dĂ©clarĂ© Grand Roi de l'empire Perse ;
  • le rĂšgne de Bardiya/Gaumata a profondĂ©ment mĂ©contentĂ© l'aristocratie perse ;
  • Bardiya/Gaumata a Ă©tĂ© assassinĂ© par une coalition de gĂ©nĂ©raux (dont Intapherne et Gobryas) le , l'un des leurs, Darius lui succĂ©dant sur le trĂŽne.

Gaumata possible usurpateur de Bardiya

Les sources historiques ne font pas unanimitĂ© sur un point: Était-ce rĂ©ellement Bardiya qui a succĂ©dĂ© Ă  Cambyse lors de sa mort en - 522 ou un usurpateur ?

La tradition la plus connue, rapportĂ©e par HĂ©rodote et tous les auteurs grecs, ainsi que par Darius lui-mĂȘme, est que Bardiya avait Ă©tĂ© assassinĂ© en secret, soit sur ordre de Cambyse, soit par le mage Gaumata. Celui-ci, grĂące Ă  une grande ressemblance avec Bardiya, aurait rĂ©ussi Ă  se faire passer pour lui et Ă  prendre la succession de Cambyse, avant mĂȘme la mort de celui-ci, probablement supportĂ© par l'aristocratie perse. Diverses versions de cette histoire ont Ă©tĂ© rapportĂ©es, dans lesquelles c'est le frĂšre du mage qui accĂšde au trĂŽne.

Dans l'inscription que Darius a fait graver sur la falaise de Behistun, on peut lire :

« Ce royaume que Gaumata le Mage ravit Ă  Cambyse, ce royaume appartenait depuis l'origine Ă  notre lignĂ©e : puis Gaumata le Mage ravit aussi bien la Perse, la MĂ©die que les autres pays, il en fit sa propre possession, il en devint Roi. [...] il n'y eut personne, ni un Perse, ni un MĂšde ni quiconque de notre lignĂ©e qui pĂ»t ravir le royaume Ă  Gaumata le Mage. Le peuple le craignait fort. Il exĂ©cutait beaucoup de gens qui auparavant avait connu Bardiya. VoilĂ  pourquoi il tuait des gens : « qu'ils ne sachent pas que je ne suis pas Bardiya, le fils de Cyrus! Â». Personne n'osait rien dire sur Gaumata le Mage jusqu'Ă  ce que j'arrive. Alors, j'ai implorĂ© Ahura-Mazda, Ahura-Mazda m'a apportĂ© son soutien ; le dixiĂšme jour du mois de Bagayadi, avec un petit nombre d'hommes, je tuai Gaumata le Mage et ceux qui Ă©taient ses principaux partisans ; je le tuai Ă  Sikayauvati, une place forte en MĂ©die, dans la rĂ©gion de Nisaya. Je lui ravis le royaume, par la puissance d'Ahura-Mazda, je devins roi, Ahura-Mazda me remit le royaume. Â»

La conspiration d'Otanes

Gobryas se battant contre Smerdis (Bardiya)

Selon HĂ©rodote[2], Otanes, un noble de Perse, soupçonne que le roi n'est pas le frĂšre de Cambyse mais plus vraisemblablement Smerdis dont les oreilles avaient Ă©tĂ© coupĂ©es sur ordre de Cyrus. Pour confirmer ses soupçons, Otanes demande Ă  sa fille Phaidyme, membre du Harem et ayant donc accĂšs au roi, de vĂ©rifier si l'homme a des oreilles. Phaidyme obĂ©it et une nuit alors que le roi est endormi, confirme que le roi n'a en fait pas d'oreilles. Ses soupçons confirmĂ©s, Otanes rassemble six nobles pour renverser le roi : Aspathines, Gobryas, Intaphernes, Megabyxos et HydarnĂšs Ier[3].

Les six complotent pour se débarrasser de l'usurpateur. Un septiÚme noble, Darius, arrive à la capitale peu de temps aprÚs, et se joint au groupe. Le [4], les sept conspirateurs forcent le passage pour accéder à la chambre du roi et tandis que cinq s'occupent des gardes, Darius et Megabyzus ou Gobryas[3] tuent Bardiya.

Cinq jours plus tard, les sept se réunissent à nouveau pour discuter de la forme de gouvernement la plus appropriée. AprÚs quelques discussions sur les mérites de la démocratie (proposée par Otanes) et de l'oligarchie (proposée par Megabyzus) et de la monarchie (proposée par Darius), quatre des sept votent en faveur d'une monarchie. Ils décident alors d'organiser un concours par lequel celui qui a fait hennir son cheval le premier aprÚs le lever du soleil deviendra roi. Darius triche et monte sur le trÎne[2].

Darius usurpateur

Mais selon certains historiens[Lesquels ?], ces inscriptions sont peut-ĂȘtre fausses car Darius les utilisait comme outil de propagande. De mĂȘme que Cambyse II avait tout intĂ©rĂȘt de faire passer PsammĂ©tique III pour un pharaon illĂ©gitime aprĂšs l'avoir renversĂ© pour se faire lui-mĂȘme accepter comme pharaon, Darius aurait pu, si le vrai Bardiya Ă©tait effectivement montĂ© sur le trĂŽne, le faire passer pour un usurpateur. En Ă©pousant par la suite des filles de Cyrus, il continuait la dynastie achĂ©mĂ©nide aprĂšs s'ĂȘtre posĂ© comme son protecteur.

On ne dispose aujourd’hui d’aucun tĂ©moignage direct de l'Ă©poque hormis celui de Darius, HĂ©rodote ayant rapportĂ© sa version plus d'un siĂšcle aprĂšs les faits.

Au cours de l'annĂ©e qui suit, un autre pseudo-Bardiya, nommĂ© Vahyazdāta a luttĂ© contre la Perse de Darius Ier, dans l'est de l'Empire et a rencontrĂ© un certain succĂšs. Mais il finit par ĂȘtre vaincu, fait prisonnier et exĂ©cutĂ© (BĂ©histoun Inscr. ~ 40 cas). Ce Vahyazdāta est peut-ĂȘtre identique avec le roi d'une tribu perse, Maraphis (ou Maraphian) qui se prĂ©sente en tant que successeur dans la liste des rois perses donnĂ©e par Eschyle (Pers. 778). Selon HĂ©rodote ( ~ 79 Ctes. Pers. 15 ), le dĂ©cĂšs du faux Bardiya a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ© chaque annĂ©e en Perse par une fĂȘte appelĂ©e « L'assassinat du mage Â» (ou Magiophani) au cours de laquelle aucun mage n'Ă©tait autorisĂ© Ă  se montrer.

Notes et références

  1. (en) Katouzian Homa, The Persians. Ancien, Medieval and Modern Iran., Yale, Yale University Press, , 452 p. (ISBN 978-0-300-16932-4), p. 31
  2. HĂ©rodote, The History of Herodotus, , p. 68
  3. (en) AmĂ©lie Kuhrt, The Persian Empire: A Corpus of Sources from the Achaemenid Period, Routledge, (ISBN 978-1-136-01702-5, lire en ligne)
  4. (en) Katouzian Homa, The Persians. Ancien, Medieval and Modern Iran, Yale, Yale University Press, , 452 p. (ISBN 978-0-300-16932-4), p. 31

Bibliographie

  • Pierre Briant, Histoire de l’Empire perse, de Cyrus Ă  Alexandre, [dĂ©tail de l’édition]
  • D. Akbarzadeh et A. Yahyanezhad, The Behistun Inscriptions (Old Persian Texts) (in Persian). Khaneye-Farhikhtagan-e Honarhaye Sonati, 59, 2006. (ISBN 964-8499-05-5)
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