Barbara Balzerani

À la suite du coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili, elle décide, avec d'autres militants, de rejoindre la lutte armée.

Elle entre dans les Brigades rouges en 1974, dont elle devient l'une des leaders à Rome. Elle participe à plusieurs actions, comme l’assassinat de Girolamo Minervini, l'enlèvement d'Aldo Moro dans la Via Fani (1978)[3]. Après l'arrestation du leader national Mario Moretti en 1981, elle essaie, sans succès, de gérer la scission de l'organisation, devenant une cheffe de file des Brigate Rosse - Partito Comunista Combattente, tandis que Giovanni Senzani dirige l'autre faction, les BR - Partito Guerriglia.

Au cours de la détention d'Aldo Moro, elle occupe, avec Moretti, la base des BR dans la Via Gradoli à Rome. En 1981, elle participe à l'enlèvement du général américain James L. Dozier (en), délivré après 42 jours de captivité par un service de la police italienne.

Après des années de vie clandestine, elle est l'une des dernières figures historiques des BR à être arrêtée, en 1985[4]. De la prison, elle revendique l'assassinat de l'ancien maire de Florence, Lando Conti (it).

Elle est condamnée à l'emprisonnement à vie et passe 21 ans en prison. À partir du 12 décembre 2006, elle est ensuite en liberté conditionnelle pour 5 ans, avec interdiction de quitter sa commune de résidence, qui est Rome à l'époque, et l'obligation de déménager[5], ces mesures prennent fin en 2011.

Elle publie Camarade Lune en 1998 chez l'éditeur Feltrinelli. Le livre, traduit en français en 2017, revient sur son histoire personnelle et le contexte italien, qui la conduit à rejoindre les Brigades rouges. Lors de sa publication en Italie, il y a eu une forte opposition, notamment de la part d'autres auteurs[1], comme Antonio Tabucchi, qui somme l'éditeur Feltrinelli de choisir entre lui et Balzerani. L'écrivain Erri De Luca souligne le fait que publier un livre sur les brigades rouges aujourd'hui est plus difficile qu'autrefois[1]. Balzerani parle de confiscation de la parole et de médiatisation des Brigades Rouges sans analyse des contextes historiques, ce qui renvoie leurs actes à un statut de fait divers^{[réf. nécessaire]}[1].

Un message posté le 15 janvier 2018 par Barbara Balzerani sur son compte Facebook provoque une polémique en Italie. Alors que l'État italien prépare une cérémonie pour commémorer l'assassinat d'Aldo Moro, événement qui a également provoqué la mort de cinq membres de son escorte, Barbara Balzerani, qui était présente lors de l'enlèvement mais n'y a pas participé, publie sur sa page facebook un post « Chi mi ospita oltre confine per i fasti del 40nnale ? » (Qui veut m'accueillir à l'étranger pour les fêtes du 40^e anniversaire ?) qui suscite des réactions immédiates[6]. Le fils d'un garde du corps tué lors de l'enlèvement de Moro estime notamment que ce post est « inopportun »[7].