Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest

La Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) est un établissement public international regroupant huit pays de l'Afrique de l'Ouest membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Ne doit pas être confondu avec Banque des États de l'Afrique centrale.

Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest

Siège de la BCEAO

Siège Dakar ( Sénégal)
Création 1959
Gouverneur Tiemoko Meyliet Koné
Zone monétaire Union économique et monétaire ouest-africaine
Devise Franc CFA (UEMOA)
Code ISO 4217 XOF
Site officiel (fr) www.bceao.int
Agence de la BCEAO à Abidjan (Côte d'Ivoire

L'unité monétaire est le franc CFA. Les huit pays concernés, identifiés par une initiale apposée sur les billets, sont :

Histoire

En septembre 1956, le poisson-scie stylisé est présenté pour la première fois sur la couverture du 14e numéro d'un document de l'Institut d'émission de l'Afrique-Occidentale française et du Togo relatif à des notes d'informations et de statistiques.

En 1959, l'Institut d'émission de l'Afrique Occidentale Française et du Togo devient la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest. En concertation avec les banques centrales nationales des pays membres, elle est chargée de :

  • l'émission monétaire du Franc CFA (code monétaire : XOF), qui a cours légal dans les pays membres de l'UEMOA ;
  • l'application de la politique monétaire commune ;
  • la fixation des taux d'intérêt ;
  • la gestion et le contrôle des réserves de change et de la dette extérieure ;
  • la législation bancaire et financière des États membres de l'Union ;
  • l'assistance aux États membres de l'Union dans leurs relations avec les institutions financières et monétaires internationales.

Grâce à un accord monétaire avec la France, le Franc CFA, BCEAO a été convertible avec le Franc français jusqu'à la fin de 1999, par un taux fixe (révisable) garanti par le dépôt par la BCEAO d'un fonds de réserve auprès du trésor français, constitué par les apports des banques centrales nationales (BCN) de chaque pays membre de l'UEMOA.

À la fin de 1999, l'euro remplace le franc français, l'accord monétaire avec la France est maintenu (après accord de la BCE), mais redéfini par un taux fixe avec l'euro encore garanti (sous certaines conditions) par la Banque de France, en échange du maintien du fonds de réserve. Cependant, la BCEAO reste libre de composer des fonds de réserves supplémentaires (en métal ou en devises) avec d'autres Banques Centrales afin de faciliter le commerce international et disposer de réserves de changes supplémentaires dans d'autres devises que l'euro, ou de mettre fin à la convertibilité du Franc CFA- BCEAO avec l'euro, si nécessaire.

Le 21 décembre 2019, le président ivoirien Alassane Ouattara annonce l'hypothèse du remplacement du franc CFA (UEMOA) par l'eco pour le , au cours d'une conférence de presse commune avec le président français Emmanuel Macron en visite officielle en Côte d'Ivoire.

Fin février 2020, l'agence de notation américaine Standard & Poor's réalise une étude sur la concrétisation du projet de sortie du franc CFA, et se dit rassurée par le fait que l'eco reste arrimé à l'euro et que la France continue à garantir sa convertibilité. Le lancement de la nouvelle monnaie n'auraient donc pas d'effets immédiats, et une dévaluation n'est à ce jour par prévue. L'étude rappelle de même que « les États membres de l'UEMOA ne seront plus tenus de conserver la moitié de leurs réserves de change sur un compte d'opération au Trésor français. Autrement dit, la banque centrale régionale, la BCEAO, pourra gérer ses réserves de changes comme elle le jugera approprié »[1].

Le 20 mai 2020, l'adoption d'un projet de loi qui sera soumis à l’Assemblée nationale et au Sénat français qui entérine le franc CFA par le Conseil des ministres français, le 20 mai 2020[2]. La Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) ne sera plus obligée de déposer la moitié de ses réserves de change auprès du Trésor Public français[3].

En mai 2021, la France a entamé le processus de transfert de 5 milliards d’euros vers les comptes de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). La décision de Paris intervient dans le cadre de la réforme du franc CFA. La nouvelle monnaie unique ouest-africaine (Eco) devrait voir le jour prochainement.[4].

Le siège de la BCEAO est situé à Dakar a Sénégal. Le mandat du gouverneur actuel, Tiémoko Meyliet Koné (no), est renouvelé jusqu'en 2020, il est en poste depuis le 28 juillet 2011.

La BCEAO est braquée cinq fois :

  • Le 13 mai 1994 : le fourgon de la BCEAO est attaqué à Lomé, à la roquette.
  • Le 22 août 2002 : par un agent de la BCEAO (qui sera arrêté, un mois plus tard, au Burkina Faso).
  • Le 24 septembre 2003 : agence de Bouaké.
  • Le 25 octobre 2003 : agence de Man.
  • Le 4 août 2004 : agence de Korogho.

Symbole

Sur chaque pièce et au recto des billets est représenté le logo de la BCEAO, un poisson-scie stylisé. Celui-ci représente une figurine en bronze employée anciennement par les Akan pour peser l'or. Dans leur mythologie, cette espèce incarne la puissance de la mer, la fécondité et la prospérité.

Liste des présidents et présidents du Conseil des ministres

Les PCM sont élus pour deux ans, par rotation des représentants des États membres. Il arrive souvent, à la suite d'événements imprévus, coup d'État, changement de gouvernement, démission, ou autres aléas politiques, etc. que plusieurs représentants d'un même pays membre se succèdent au cours des deux années de présidence, ce qui entraine bien sûr une modification des signatures.

Présidents de 1959 à 1974

  • 1959-1961 : Robert Tézenas du Montcel. Premier président de la BCEAO. Nomination par ordonnance n° 59-491 du 4 avril 1959. Il faut noter l'article premier de l'ordonnance qui informe que l'Institut d’émission AOF et Togo devient et prend la dénomination de Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
  • 20 mars 1961 : Bertin Borna
  • 2 décembre 1964 : Alpha Ba Bocar
  • 2 mars 1965 : Bamba Ould Yezi
  • 1966 : Mohamed Salem Ould M'Khaitirat
  •  ? : Tiemoko Marc Garango
  •  ? : Babacar Ba
  •  ? : Jean Tevi
  • 1974 : Édouard Kodjo

Présidents du Conseil des ministres de 1974 à 2016

  • 1974 : Edem Kodjo (il s'agit du même Édouard Kodjo qui a togolisé son nom)
  • 1977 : Henri Konan Bedié
  • 1977-1979 : Isidore Amoussou
  • 1980 : Léonard Kalmogo
  • 1977-1988 et 1989 : Abdoulaye Koné
  • 1981-1982 : Edmond Ki
  • 1983 : Moussa Tondi
  • 1981-1983 et 1984 : Hamid Algabid
  • 1984 : Boukary Adji
  • 1984-1985 : Mamadou Touré
  • 1986-1987 : Komlan Alipui
  • 1989-1990 : Aboudaye Koné
  • 1990-1991 et 1992 : Ildephonse Lemon
  • 1992 : Paul Korsaga
  • 1992 : Paul Dossou
  • 1992-1993 et 1994 : Roch Marc Christian Kaboré (président du Burkina Faso depuis 2016)
  • 1994 : Soulaïma Cissé
  • 1996-1997-1998-1999 : Niamien N'goran
  • 1998-1999 : Idé Gnandou
  • 2000-2001 : Moktar Diop
  • 2002-2003 : Tan Kpadja Lallé
  • 2003-2004 : Ayaovi Tignokpa
  • 2005-2006 : Grégoire Laourou
  • 2007-2008 : Jean-Baptiste Compaoré
  • 2009 : Charles Koffi Diby
  • 2010-2011 : José Mario Vaz
  • 2012 : Lassine Bouaré
  • 2013-2014 : Tiena Coulibaly
  • 2015-2016 : Saïdou Sidibé
  • 2015 : Gilles Baillet signataire sur billets
  • 2016 : Amadou Ba

Directeur général et gouverneurs de 1959 à 2016

Par ordonnance no 59/491 en date du 2 avril 1959, le directeur général est Robert Julienne qui est remplacé en décembre 1974 par un gouverneur : Abdoulaye Fadiga.

  • 15 décembre 1974 : premier gouverneur, réunion du Conseil de l'UMOA à Ouagadougou, sous la présidence de Edem Kodjo. Nomination de Abdoulaye Fadiga. Le 10 février 1975, il prête serment et est officiellement installé dans ses fonctions de gouverneur. Cette nomination est importante car elle marque la date de l'africanisation de la BCEAO. Il meurt le 11 octobre 1988.
  • Le 28 octobre 1988 : nomination de Alassane Ouattara au poste de gouverneur. Le 22 décembre 1988, il prête serment. Le 6 novembre 1990, il est désigné premier ministre de la République de Côte d'Ivoire. Il quitte sa charge et ses fonctions de gouverneur de la BCEAO, le 4 décembre 1990.
  • Le 4 décembre 1990 : Charles Konan Banny est nommé gouverneur par intérim. Le 22 novembre 1993, il est officiellement nommé gouverneur pour compter du . Le 31 mars 1994, il prête serment. Le 4 décembre 2005 il est nommé 1er ministre de la RCI. Le 23 décembre 2005 marque la fin de son mandat de gouverneur de la BCEAO.
  • Le 1er janvier 2006: la Conférence des Chefs d'État, en session extraordinaire, à Niamey, confie l'intérim de Gouverneur de la BCEAO à Justin Damo Baro. Le 8 février 2008, fin de l'intérim et passation des charges entre l'intérimaire Justin Damo Baro et le nouveau gouverneur P.H. Dacoury-Tabley.
  •  : La 12e session de la Conférence des Chefs d'État tenue à Ouagadougou, décide de nommer Philippe-Henri Dakoury-Tabley gouverneur de la BCEAO. Le 8 février 2008, le Conseil des ministres de l'Union, réuni à Dakar, le nomme officiellement gouverneur, avec passation des charges. Le 29 mars 2008 a lieu la cérémonie de prestation de serment du gouverneur Philippe-Henri Dakoury-Tabley. Le 22 janvier 2011 la 15e session de la Conférence des chefs d’État consacrée à la crise en Côte d'Ivoire prend acte de la démission de Philippe-Henri Dakoury-Tabley de ses fonctions. En réalité il est démissionné pour avoir décaissé, sans autorisation, au profit du régime Gbagbo, près de 80 milliards de Fcfa, soit 122 millions d'euros.
  • En 2011, l'intérim est assuré par Jean-Baptiste Compaoré.
  • Le 28 juillet 2011 : au siège de la BCEAO, sous la présidence de José Mario Vaz, président du Conseil des ministres de l'Union se tient la cérémonie de passation des charges et prestation de serment du nouveau gouverneur Tiémoko Meyliet Koné. Le 10 septembre 2011 : le gouverneur est officiellement installé dans ses fonctions. Le 17 août 2014, la Conférence des Chefs d'État reconduit le gouverneur dans ses fonctions pour encore six ans, soit jusqu'en 2020.

Bibliographie

  • Leclerc et Kolsky, Les Billets africains de la Zone Franc, Gadoury, 2000. 376 pages
  • Mamadu Alpha Barry Kebaly, Demande de monnaie et optimalité de la politique monétaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (1960-1990), université de Paris I, 1995 (thèse)
  • Epiphane Egounlety, L'Endettement public dans les pays de la BCEAO : endettement interne et externe, remise en cause des schémas théoriques existants, université de Paris X, 1986 (thèse de 3e cycle)
  • Bli Irigale, Les Comptes d'opérations de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) auprès du Trésor français depuis 1965, université de Paris II, 1987 (mémoire de DEA)
  • Gabriel Noupoyo, Les banques centrales africaines et la conduite de la politique budgétaire nationale : les exemples de la BCEAO et de la BEAC (aspects juridiques et financiers), université de Bordeaux IV, 2004, 696 p. (thèse)
  • Jean Leclerc, Il était une fois dans l'Ouest africain. Esclavage et numismatique, 2012

Notes et références

  1. « Standard & Poor's temporise sur l'adoption de l'Eco », sur LePoint.fr
  2. Le Figaro avec AFP, « Le gouvernement entérine la fin du franc CFA dans un projet de loi », sur https://www.lefigaro.fr, (consulté le )
  3. Le Figaro avec AFP et le service Infographie du Figaro, « La fin du Franc CFA : ce qui va changer », sur https://www.lefigaro.fr, (consulté le )
  4. Jeune Afrique, « CFA : la France va restituer 5 milliards d’euros de réserves à la BCEAO », sur https://www.jeuneafrique.com, Jeune Afrique, (consulté le )

Lien externe

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